«Le Maroc ne veut pas aller aux négociations»

Saïd Ayachi, président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui :

Le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, Said Ayachi est revenu, hier mardi, sur la visite, de l’émissaire onusien pour le Sahara occidental pendant deux jours, (samedi et dimanche), dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf et, avant-hier, à Alger.«L’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies dans les Camps de réfugiés sahraouis, Staffan De Mistura, a affiché de bonnes intentions et a montré une bonne volonté pour dynamiser le processus politique entamé par les Nations unies», a-t-il indiqué sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne dont il été l’invité de l’émission «L’invité de la rédaction».
En dépit des «bonnes intentions» de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, a observé Said Ayachi, le Makhzen fera tout pour le gêner dans sa mission, avec des manœuvres dilatoires et d’autres formes d’entraves afin de perdurer le conflit, comme il l’avait fait avec ses 4 prédécesseurs. «Le Maroc ne veut pas aller en négociations, parce qu’elles ne peuvent porter que sur la façon d’appliquer le droit international, c’est-à-dire organiser le Référendum d’autodétermination. Mais le Maroc ne veut pas de ça, parce qu’il sait qu’il va perdre et c’est pour cette raison qu’il fait traîner les choses», a fait remarquer le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui.
Revenant sur les récentes manœuvres du Makhzen ayant ciblé l’Algérie et la Mauritanie, Said Ayachi a qualifié la démarche expansionniste de la monarchie absolutiste et féodale de délirante qui a conduit le Maroc dans une impasse. «L’Algérie qui demande des négociations directes et sérieuses entre l’occupant marocain et le représentant légitime du peuple sahraoui pour aboutir à l’application de la résolution de l’ONU, n’est pas une partie prenante dans le conflit, comme veut le faire croire le Makhzen», a fait savoir le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui. Rappelant que le but de l’Algérie est de parvenir à la fin de ce conflit qui se déroule à nos frontières et qui perdure les souffrances du peuple sahraoui en menaçant la stabilité de la région.
Notons qu’après avoir achevé ses discussions avec les responsables du Polisario, Staffan de Mistura s’est entretenu, avant-hier lundi avec le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra. Un entretien suivi d’un communiqué à travers lequel l’Algérie a souhaité la tenue de négociations, directes, entre les parties belligérantes, le Maroc et le Polisario. «Le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra a discuté avec l’envoyé onusien Staffan de Mistura des perspectives de consolider les efforts de l’ONU en vue d’une reprise des négociations directes entre les deux parties du conflit, le royaume du Maroc et le Front Polisario, pour parvenir à un règlement politique équitable et pérenne», lit-on à travers ce communiqué. La position de l’Algérie rejetant la formule de «tables rondes», organisées à Genève en 2019 suivant une résolution de l’ONU et censées réunir le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie, a été, à l’occasion, réitérée. Jugeant que ce format quadripartite est contre-productif et sans relation avec la réalité du conflit qui oppose un mouvement indépendantiste – le Polisario – à une puissance occupante, le Maroc, d’un territoire éligible à la décolonisation.
Rabah Mokhtari