Le blanchiment d’argent et trafic de drogue

Maroc

L’Observatoire du Nord pour les droits de l’Homme (ONDH) a exprimé sa préoccupation face à la propagation, dans le Nord du Maroc, des crimes liés au blanchiment d’argent, en particulier le trafic de stupéfiants, de substances psychotropes, d’êtres humains et de migrants, et ses liens avec l’activité économique, notamment le blanchiment d’argent dans l’immobilier, ou avec la politique à travers l’accès des criminels à des fonctions politiques.
Dans un communiqué, l’Observatoire marocain a mis en garde contre les conséquences des opérations de blanchiment d’argent des barons de la drogue à Tétouan, dans le nord du Royaume, et de l’enrichissement suspect d’un groupe de personnes actives dans le domaine de la drogue et des psychotropes, du trafic de drogue, la traite des êtres humains, le trafic de migrants, la fraude, l’abus de confiance, la corruption et l’abus d’influence.
Il a notamment mis l’accent sur l’impact négatif du blanchiment d’argent sur le tissu social et le développement économique, relevant qu’il affecte les relations entre les entreprises et la conduite de la politique économique et encourage les investissements inutiles, notamment dans le domaine immobilier, et l’intensification des activités criminelles transfrontalières.
L’ONDH a, en outre, indiqué que les déclarations de soupçons de cas liés au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme émises par l’Autorité nationale de l’information financière s’élevaient – selon le rapport 2020 – à un total de 2113 déclarations.
En mars dernier, l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) avait indiqué que le Maroc, premier producteur mondial de haschich, restait le principal pays de provenance de la résine de cannabis qui entre dans l’Union européenne (UE).
Et dans son rapport mondial sur les drogues 2022, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) avait, quant à lui, souligné que le royaume chérifien était à la tête des principaux pays d’origine et de départ de la résine de cannabis, ce qui fait de ce pays le premier producteur et exportateur mondial de cette drogue.
S’agissant de l’impact de la culture du cannabis sur l’environnement, la région du Rif au nord du Maroc est également citée dans ce rapport, où cette culture repose principalement sur l’utilisation intensive d’engrais synthétique.
«Dans la région du Rif où est cultivée la majeure partie du cannabis du pays, la culture illégale de plus en plus intensive, souvent monoculture, du cannabis au cours des dernières décennies a entraîné une pression environnementale accrue sur un système écologique déjà fragile sous la forme de déforestation, de pénurie d’eau et de perte de biodiversité», avait souligné le rapport, notant que la culture intensive de cette drogue a «transformé la région en le plus grand utilisateur d’engrais et de pesticides dans le secteur agricole».

APS