«Revoir les dispositions de l’Accord d’association avec l’UE»

UNION EUROPEENNE Ali Bey Nasri, consultant en exportation :

Ali Bey Nasri, consultant en commerce international et ex-président de l’Association nationale des exportateurs Algériens (ANEXAL) a évoqué, hier mercredi, sur les pertes fiscales, estimées à 28 milliards de dollars depuis la mise en œuvre, en 2005, de l’Accord d’association avec l’Union européenne. Plaidant pour la révision des dispositions de cet Accord qui ne profite pas à l’Algérie. Essentiellement, dit-il, trois articles. «Déjà, l’article premier de cet accord parle d’une relation équilibrée, ce qui ne semble pas être le cas», a-t-il indiqué. S’exprimant sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale dont il était l’invité de la Rédaction, l’ex-président de l’ANEXAL a estimé qu’aujourd’hui, nous avons assez de recul pour faire le bilan qui n’est pas, a-t-il observé, équilibré. «Quand on fait le bilan, on s’aperçoit qu’on transfère de la valeur ajoutée et que les pertes sont énormes pour le Trésor public algérien, alors que nous sommes une source de revenus pour ces pays», a-t-il fait remarquer. Citant l’exemple du pétrole exporté et qui est transformé en carburant pour être vendu à la pompe avec une forte taxation (40 à 50% de taxes).
Nous, en important, a-t-il poursuivi, nous avons une perte énorme pour le Trésor à travers les droits de douanes et taxes, alors que dans les pays de l’UE c’est tout à fait le contraire, ils renflouent le Trésor avec cette source de revenus importante que sont nos exportations d’hydrocarbures. «Ce qu’il faut comprendre, c’est que lorsqu’on leur exporte du pétrole, 80% de la valeur ajoutée reste chez eux», a-t-il ajouté. Lors de la réunion du Conseil des ministres du 31 octobre dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a donné des instructions à l’effet de revoir les dispositions de l’accord d’association avec l’Union européenne (UE), clause par clause, en fonction d’une vision souveraine et d’une approche gagnant-gagnant. En tenant compte, a indiqué un communiqué de la Présidence de la République, de l’intérêt du produit national en vue de créer un tissu industriel et des postes d’emploi. Début novembre dernier, Ali Bey Nasri, a relevé que l’Accord d’Association avec l’Union européenne n’a pas été suffisamment négocié. «Si cet accord se résume à la partie commerciale, je suis de ceux qui appellent à appliquer l’article 107 qui permet d’y renoncer», a-t-il indiqué sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale.
Il faut que l’UE, a-t-il poursuivi, comprenne que c’est une nouvelle Algérie, avec une nouvelle politique économique à tracer et qui exige des relations équilibrées dans le cadre d’un réel partenariat, non pas une simple relation client-vendeur. Même si, dit-il, le préambule de l’accord stipule que les relations doivent être équilibrées, comment peut-on équilibrer les relations entre un pays en voie de développement et la première puissance économique du monde qui est l’Europe, premier exportateur mondial ?
Rabah Mokhtari