Rythme soutenu, l’Algérie a produit 1,053 mb/j en août

L’Opep table sur une hausse de la demande de pétrole en 2022 et 2023

En réduisant ses objectifs de production pour le mois d’octobre prochain lors de son dernier sommet Opep+, tenu au début du mois en cours, l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) confirme sa détermination de poursuivre sa politique de soutien des cours de l’or noir.Elle a préféré avec ses alliés reculer d’un pas et baisser la production de 100.000 barils par jour, avec un quota fixé pour chaque pays membre. Le volume de production de l’Algérie est ainsi redescendu à 1,055 million b/j pour le mois d’octobre, alors qu’il était fixé à 1,57 b/j pour le mois de septembre lors de la 31ème réunion du groupe informel organisée au début du mois d’août, durant lequel «l’Algérie a produit 1,053 million b/j, en hausse de 1.300 barils par jour par rapport à juillet », selon le dernier rapport mensuel de l’Opep publié avant-hier sur son site web.
Quant au prix du Sahara Blend, référence du pétrole algérien, il est passé de 115,83 dollars en juillet à 104,22 dollars en août dernier, enregistrant une baisse de «11,61 dollars », selon la même source.
Ce repli est temporaire, selon l’Opep qui s’attend à une croissance soutenue de la demande mondiale de l’or noir au cours de cette année et même de l’année prochaine, et ce grâce, à l’amélioration des indicateurs économiques des grandes économies, et ce, en dépit du « contexte défavorable », a noté le même document.
L’Opep tient ainsi à rassurer les pays producteurs du pétrole qui redoutent un effet boomerang de la crise énergétique en Europe sur les niveaux de production du groupe informel et sur les prix du pétrole. Le plafonnement des prix du pétrole russe par l’Occident en représailles à l’invasion de la Russie de l’Ukraine n’a pas eu l’effet attendu. Certes, les prix du pétrole sont de plus en plus volatiles, mais se montrent assez résistants et pourraient connaître de nouveaux sommets d’ici la fin de l’année et au cours de l’année prochaine (2023).
C’est aussi ce que prévoit l’Opep, dans son rapport. «Une augmentation de 3,1 millions de barils par jour (bpj) de la demande de brut en 2022 et de 2,7 millions de bpj en 2023 », indique le même document. Le cartel semble maintenir ses prévisions du mois dernier inchangées, expliquant, pour rappel, dans son précédent rapport que «cet abaissement correspondait à un simple report à 2023 du stade auquel la consommation finira par dépasser son niveau de 2019 ». De quoi rassurer les pays producteurs qui ont réussi à surmonter les effets de la double crise financière et sanitaire grâce à la hausse des recettes des hydrocarbures.
L’Algérie a bien profité du retour progressif de sa production de pétrole et du rebond des cours de l’or noir pour financer son économie. Durant les cinq premiers mois de l’année en cours, la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach a enregistré un chiffre d’affaires plus de 21 milliards de dollars et table sur 50 milliards de recettes d’ici la fin 2022. Les nouvelles découvertes annoncées par le groupe démontrent la détermination du pays à renforcer sa production et tirer bénéfices de la conjoncture actuelle.
L’Algérie est considérée actuellement comme source énergétique alternative pour les pays européens qui tentent de s’affranchir des hydrocarbures russe. Les exportations du pays en la matière devraient aussi grimper, tout comme le niveau de production qui, toutefois, reste tributaire des décisions de l’Alliance Opep+, optimistes, mais demeure prudente.
L’Opep reste enthousiaste pour les mois à venir estimant, dans son rapport, que «la consommation mondiale de brut devrait atteindre en moyenne 102,73 millions de bpj en moyenne en 2023», se montrant confiante quant à la reprise accélérée de l’économie américaine et chinoise.
«Si les Etats-Unis et la Chine en particulier ont été confrontés à des difficultés au premier semestre 2022, leurs économies vont probablement se reprendre au second semestre ». Même estimations pour l’économie européenne. Des prévisions que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ne partage partiellement pas avec le cartel. Pour l’AIE, « les reconfinements en Chine pèsent sur la croissance de la demande mondiale de pétrole », révisant légèrement à la baisse ses prévisions pour 2022, anticipant «un rebond pour 2023 ». «De façon globale, même ralentie, la croissance du pétrole reste soutenue notamment parce que, par exemple au Moyen-Orient ou aux États-Unis, il bénéficie d’un recours au détriment du gaz, devenu très cher », ajoute l’agence. En conclusion, les deux parties s’accordent sur un rebondissement de la demande de pétrole en 2023, malgré l’offensive des pays européens menée contre les énergies fossiles. Malgré les percées réalisées dans les énergies renouvelables, le fonctionnement de la machine industrielle dépend des énergies conventionnelles.
Samira Takharboucht