Accusée «d’atteinte à l’islam», la prison ferme confirmée en appel contre la blogueuse Fatima Karim

Maroc

La clémence à l’égard de la blogueuse marocaine, Fatima Karim, n’a pas prévalu, mardi 13 septembre, dans l’enceinte du tribunal de Khouribga. Derrière les barreaux depuis la mi-juillet, l’internaute accusée d’« atteinte à la religion islamique par voie électronique » pour s’être hasardée à publier sur Facebook des commentaires caustiques sur des versets coraniques et des hadiths du Prophète Muhammad, jugés offensants, n’aura pas eu gain de cause en appel.
Condamnée, le 15 août dernier, à deux ans de prison ferme par le tribunal de première instance de Oued Zem, à 150 km de Casablanca, sa lourde peine a été confirmée en appel, à la consternation de son avocat, Me Habib Aadi. « La cour d’appel de Khouribga a condamné à deux ans de prison ferme Fatima Karim, confirmant le jugement en première instance », a déploré ce dernier, qualifiant ce verdict de « très dur ». Devant le tribunal de première instance, Fatima Karim avait fait valoir son droit à la liberté d’expression, garanti par la Constitution marocaine, avant de présenter publiquement des excuses à « quiconque s’est senti offensé » par ses écrits, assurant n’avoir jamais eu l’intention d’outrager la religion d’Etat, au Maroc, terre d’islam.
Le pourvoi en cassation serait-il la voie royale de l’ultime recours ? Rien n’est encore décidé à ce sujet, son avocat indiquant qu’il est « encore à l’étude ». Mêmes griefs, même sentence ou presque, seul l’épilogue, pour l’heure, diffère : en juin 2021, une Italo-marocaine avait été condamnée à trois ans et demi de prison ferme par la justice marocaine pour «atteinte à la religion musulmane», après avoir, elle aussi, publié sur Facebook des phrases satiriques ayant trait à des versets du Coran. La jeune femme avait été libérée peu après, sa peine ayant été réduite en appel à deux mois de prison avec sursis, à la suite d’une campagne de protestation orchestrée par des défenseurs des droits humains.n