Où en est le Barrage vert ?

Une question examinée par le Gouvernement

Où en est le projet de réhabilitation et d’extension du barrage vert ? Cette question a été examinée jeudi au cours de la réunion du Gouvernement présidée par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, sur la base d’une communication présentée par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni.

Le Gouvernement a examiné ce projet – qui revêt un caractère national et stratégique et qui s’étend sur 13 wilayas – dans ses dimensions écologique, environnementale et économique liée à ses potentialités de création de richesse et d’emploi.
Selon un communiqué des services du Premier ministère, à l’issue de la présentation, Aïmene Benabderrahmane a rappelé les orientations du Président Tebboune relatives à l’augmentation de la cadence de réalisation du programme d’action entrant dans ce cadre selon une démarche participative mobilisant tous les moyens et les compétences nationales et en s’assurant de la contribution de la société civile et des acteurs locaux. Ce projet s’inscrit, rappelons-le, dans le cadre de la lutte contre la désertification et pour atténuer les effets de la sécheresse, dus au phénomène du changement climatique. La relance du barrage vert, en tant que priorité pour lutter contre la désertification vers le Nord, a été décidée il y a deux ans, en Conseil des ministres, par le président Tebboune. Un organe de coordination de la lutte contre la désertification et de la relance du Barrage vert avait été créé, à la même période. Il est chargé d’assurer la coordination intersectorielle du Programme national de lutte contre la désertification et du Plan d’action de relance du Barrage vert. Selon le Décret, cet organe doit élaborer un rapport annuel des activités réalisées dans le cadre de la mise en œuvre du Programme national de lutte contre la désertification et du Plan d’action de réhabilitation, d’extension et de développement du barrage vert. En juin dernier, le Premier ministre, qui représentait le président de la République à la Réunion internationale de haut niveau sur l’environnement « Stockholm+50 », qui s’est tenue les 2 et 3 juin 2022, dans la capitale suédoise, a rappelé que le lancement du Barrage vert algérien à coïncidé avec cette première conférence de Stockholm en juin 1972. En effet, le Barrage vert a été lancé en août 1971 sur une superficie de 3 millions d’hectares, il devait constituer une véritable ceinture variant de 5 à 20 km de largeur et s’étalant d’Est en Ouest, sur 1.500 km. Le Président Houari Boumediène avait effectué de nombreuses visites aux éléments du Service national chargés des travaux. Jusqu’en 1990, les travaux étaient réalisés par le Haut commissariat du Service national qui s’est vu confier l’opération après que les moyens de l’administration des forêts se révélèrent insuffisants. Une judicieuse répartition des tâches, les forestiers prenant en charge les aspects techniques et l’Armée la réalisation, a permis de donner beaucoup d’efficacité à cette opération. Dans des conditions éprouvantes et au prix de nombreuses pertes humaines, les appelés ont couvert 280.000 ha plantés en arbres fruitiers et forestiers. Tout le mérite de cette opération leur revient.
Le projet fut ensuite repris par l’administration des forêts. La partie réalisée depuis le désengagement du Service national, de 1991 à 1997, est estimée à 80.000 ha. En 1998, les travaux de réalisation du Barrage vert se poursuivaient avec un taux de 60%.
Le Barrage vert a toujours été présenté comme le fleuron de l’Algérie en matière de lutte contre la désertification.
A chaque fois que la Journée mondiale de lutte contre la désertification est célébrée, c’est le Barrage vert qui revient dans l’actualité, souvent pour étaler ses tares.
Au début, le reboisement effectué sur les terres pastorales avait provoqué la colère des populations locales qui voyaient disparaître leurs terres de parcours. L’économie pastorale s’en est trouvée menacée : les éleveurs privés d’eau et de pâturages deviennent des sans emplois. Cette erreur fut corrigée par la décision de reboiser sur les terres domaniales et d’effectuer sur les terres pastorales des actions de développement rural intégré (ressources en eau, pistes, arboriculture).
Maintenant, il s’agit de réaliser des objectifs intégrés pour la mise en valeur des terres. Des efforts de développement des capacités d’épuration des eaux usées visent l’utilisation de cette ressource en eau, non conventionnelle, dans le projet du Barrage vert.
Lakhdar A.