La grande mobilisation «numérique» des 53.000 agents recenseurs de l’ONS

Opération de recensement général de la population et de l’habitat en Algérie

Le dernier recensement général réalisé par l’Office national des statistiques (ONS) en 2021 avait dénombré 44.600.000 habitants en Algérie, ce qui fait de l’Algérie le huitième pays le plus démographique en Afrique et le 35e dans le monde.

Pas vraiment convaincu des chiffres présentés par l’ONS, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait instruit, dès son investiture à la tête de l’Etat, sur la nécessité d’organiser une opération numérisée et plus précise du recensement général de la population et de l’habitat. Pour le Chef de l’Etat, la précision du recensement général sera le levier du développement du pays.
La grande opération numérique de recensement général de la population et de l’habitat en Algérie, à laquelle le Chef de l’Etat avait instruit auparavant, sera lancée dès le 25 septembre prochain, à travers laquelle 53.000 recenseurs seront mobilisés pour cette grande action, c’est ce qu’a annoncé hier dimanche le Directeur du recensement à l’Office national des statistiques (ONS), en l’occurrence Youcef Baâzizi.
Invité à s’exprimer sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne lors d’une émission matinale, le responsable du recensement au niveau de l’ONS a rassuré le «le bon déroulement» des préparatifs de la 6ème grande opération de recensement général de la population et de l’habitat en Algérie, tout en annonçant, à cette occasion, le lancement dès hier dimanche de la formation de 53.000 recenseurs qui seront, par la suite, déployés pour couvrir ce grand événement national.
En effet, la formation de cette armée de recenseurs va s’étaler sur une courte période d’une semaine, a détaillé l’hôte de la Radio algérienne, qui a indiqué aussi que la pyramide du personnel devant assurer cette mission s’échelonne à 84 superviseurs qui chapeautent l’opération au niveau de l’ensemble des wilayas. «Ces superviseurs ont déjà encadré 3.000 formateurs qui, à leur tour, forment à partir de ce dimanche (hier) et durant six jours, soit jusqu’au 24 septembre prochain, les 53.000 recenseurs sélectionnés aux techniques de collecte des renseignements recueillis», dira le Directeur du recensement à l’ONS.
Le représentant de l’ONS a, par ailleurs, rassuré que «tous les moyens humains et logistiques sont mobilisés pour la réussite de cette opération très importante pour les pouvoirs publics», dira-t-il. En plus de la mobilisation des dizaines de milliers de recenseurs, l’Etat mettra plus de 53.000 tablettes numériques pour chaque recenseur pour la réussite de cette grande opération du recensement général. «C’est une nouveauté pour cette opération», explique Youcef Baâzizi sur les ondes de la Chaîne III, le responsable du recensement à l’ONS ajoutant que «le recours à la technologie moderne, notamment l’utilisation des tablettes va permettre la réalisation d’un premier recensement numérisé en Algérie». Cet appui technologique dit-il, qui, contrairement à la méthode classique, fait gagner à la fois du temps de remplissage et le temps de saisie des données.
S’exprimant sur l’intérêt du recensement général, Youcef Baâzizi explique que l’opération touche toute la population en général et celles qu’on appelle populations à part, c’est-à dire : les campements militaires, les centres de repos, les institutions pénitentiaires, etc. Concernant le volet de l’habitat, le Directeur du recensement à l’ONS a précisé que l’opération du recensement va concerner plusieurs types de construction : collectif, individuel ou précaire avec les commodités disponibles à savoir le gaz, l’électricité, l’assainissement, l’internet, etc. Ces données, poursuit-il, offrent des indicateurs dont l’avantage est de permettre de prendre en charge les besoins des populations en infrastructures à la base de cartes socio-économiques qui aident à la prise de décisions tant au niveau local que national. L’orateur ne manquera pas d’indiquer qu’il y a toujours possibilité d’améliorer. Pour cela, il assure que la fiabilité des opérations statistiques effectuées notamment dans les sondages est garantie. «L’ONS œuvre selon des normes internationales et les règles de l’office de statistique onusien», conclut-il.
Sofiane Abi