Report de l’audition de Rached Ghannouchi

Tunisie

L’Unité nationale de recherche dans les crimes terroristes en Tunisie a décidé de reporter l’audition du chef du parti d’inspiration islamiste Ennahdha, convoqué avec l’ex-Premier ministre Ali Laarayedh pour une affaire en lien avec l’envoi de jihadistes en Syrie et en Irak.
«Après plus de 12 heures d’attente, M. Ghannouchi n’a pas été entendu par cette unité qui a décidé de reporter l’interrogatoire à mardi à midi», a indiqué à l’AFP son avocat Samir Dilou.
M. Laarayedh, l’un des dirigeants d’Ennahdha, qui a été interrogé «durant des heures», est encore maintenu par l’Unité de recherche dans les crimes terroristes, selon Me Dilou et un correspondant de l’AFP sur place.
Dans un communiqué publié dans la nuit de lundi à mardi, le parti Ennahdha a dénoncé «les conditions d’un interrogatoire (…) qui représentent une violation flagrante contre les droits de l’Homme».
Après la chute de la dictature de Zine el Abidine Ben Ali en 2011, des milliers de Tunisiens avaient rejoint les rangs d’organisations jihadistes, notamment le groupe Etat islamique (EI), en Irak, en Syrie et en Libye. Le parti Ennahdha, pilier des gouvernements qui se sont succédé au pouvoir depuis 2011, est soupçonné par ses détracteurs et une partie de la classe politique d’avoir facilité le départ de ces jihadistes vers les zones de conflit, ce que le mouvement dément catégoriquement.
L’affaire dite de «l’expédition de jihadistes», qui fut au coeur du débat politique pendant des années, a refait surface ces dernières semaines en Tunisie où le président Kais Saied, dont Ennahdha est la bête noire, a considérablement renforcé sa tutelle sur la Justice après s’être arrogé les pleins pouvoirs en 2021.n