«Il faut arrêter de professionnaliser le bricolage»

Mustapha Dahleb

Mustapha Dahleb est l’homme au pied gauche qui a marqué le Parc des Princes de Paris. Celui qui des années durant avait démontré qu’il ne pouvait être que le véritable chef d’orchestre de ce grand club, mais aussi, il est le seul joueur international à avoir accompli son service national avant d’apposer sa signature dans les documents du CR Belouizdad, ou évoluaient les Lalmas, Selmi, Khalem… Il parviendra à rejoindre la France après avoir étoffé son palmarès avec deux coupes nationales. Cet international aux 30 sélections, a participé à la qualification de la Coupe du monde espagnole de 82, mais avant ça, il célèbrera le 24 novembre prochain sa 45 années depuis sa première participation officielle en équipe nationale et c’était contre à la Libye en 1977, match terminé sur le score de 0-0, et le 30 novembre 1983, il raccrocha ses chaussures de sports. Nous avons croisé ce géant du football devant chez lui, et lui avons posé une question qui alimente l’actualité sportive depuis l’élimination des Verts de la Coupe d’Afrique des Nations et de la Coupe du monde : Comment voit-il l’équipe nationale d’aujourd’hui ? D’abord, il nous dira «j’ai eu à le dire lors de diverses occasions que l’actuel sélectionneur national, Djamel Belmadi, a une carrière professionnelle exceptionnelle, très riche. Il sait comment motiver ses joueurs, un homme ambitieux, qui n’aime pas les défaites, son parcours démontre qu’il est l’homme qu’il faut pour notre sélection». Il refusa de livrer ses impressions sur les matches amicaux qui se jouent à Oran, si ce n’est de dire «je suis optimiste pour l’avenir des Verts». Puis nous lui avons demandé comment il perçoit le climat de l’équipe nationale aujourd’hui ? Réponse : «Je suis, et je reste le supporter indiscutable des Verts, et je fais confiance au sélectionneur, parce qu’il sait ce qu’il fait. Ce qu’il vient de faire, à ce jour, n’est pas du bricolage, c’est du professionnalisme. Je vous dis que j’ai confiance en ce Monsieur que j’admire». A la question de connaître son avis sur le Championnat… il sourit puis lâcha : «Notre football ne se portera mieux que lorsqu’on décidera de former d’abord les formateurs, puis les dirigeants des clubs pour arriver aux joueurs. Ce jour-là je vous dirai ce que je pense de notre Championnat…» Après un court silence, il fait quelques pas, s’arrête et se retourne pour nous lancer : «Pour que le football se professionnalise, il faudra que l’on arrête de professionnaliser le bricolage».
Impressions recueillies par
H. Hichem