L’équipe nationale algérienne jouerait-elle sa notoriété ?

Après la maigre victoire de l’Algérie sur la Guinée (1-0) qui apaise aussi le climat qui entoure la sélection depuis quelques jours avant cette rencontre, il fallut presque toute la rencontre pour voir les Fennecs afficher leur degré de motivation.
Incisive et bien en jambes, la bande Belmadi a effectué un pressing incessant pour prendre le jeu à son compte, mais ce n’est pas aussi facile face à un adversaire très bien averti sur les intentions des Algériens.
Le silence des jambes des Fennecs provoque les experts qui se lancent dans des commentaires qui suscitent interrogations.
D’abord, il y a ce silence de l’instance nationale de football, censé réagir à ce qui se passe, pour éviter une escalade qui ferait mal à ce qui se construit, notamment depuis l’élimination de la CAN et de la Coupe du monde.

Remettre la connexion à son meilleur débit
Ceux qui veulent allumer la mèche entre le sélectionneur et les médias risquent d’approfondir la plaie si aucune intervention ne vient calmer les esprits. Ce vendredi, avant le match, c’est le public qui a joué le plus grand rôle et ce pour éviter un agrandissement du cratère entre les deux parties.
Le supporter a tout compris, et s’est vite empressé, à sa manière d’éviter une noyade des objectifs des Verts, ou pis encore, ajouter de l’huile au feu qui a gagné du terrain, ce qui empêcherait à l’équipe nationale de revenir à la surface et de remettre en marche la mécanique celle des gagnants.

Des comportements à bannir
Et comme si cela ne suffisait pas après l’altercation entre le supporter et Mahrez, ou encore entre un confrère et Slimani, voilà que celui-ci en inscrivant le but salvateur s’est dirigé vers les caméras pour prononcer : une expression en langue nationale qui signifie «Je suis le patron !» Et ce sont de pareilles réactions à chaud qui risquent de faire encore plus de mal que de bien à la relation entre joueur et presse. Faut-il juste rappeler pour ceux qui l’ignorent que la production journalistique est d’aider à décrire, analyser et critiquer toutes les informations diffusées par divers canaux. Ceci d’une part et d’autre part, il est plus intelligent d’avoir un regard compréhensif sur le métier de journaliste qui fait face lors des conférences de presse à un regard critique sur certaines pratiques journalistiques. Un confrère a relevé dans son analyse «car, si poser des questions est le métier des journalistes, y répondre ou ne pas y répondre avec respect est un art. Cette règle de bienséance, Djamel Belmadi et tous les entraîneurs formés à la bonne école la connaissent parfaitement d’autant plus que, tel cet arbitre si indispensable dans l’organisation d’un match, un reporter de presse est un ‘pont’ emprunté par tous les ‘artistes’ en quête de gloire. Peut-être bien qu’aujourd’hui Belmadi et Slimani n’ont plus besoin de ce ‘pont’».

Chasser vite le doute
qui étouffe
Une victoire c’est mieux qu’un nul ou une défaite sauf que la manière dont cette victoire a été réalisée n’a pas été du goût des Algériens «j’aurais aimé qu’ils démontrent leur engagement dès le coup de sifflet, ne fût-ce lors du dernier quart d’heure de la première minute, pour qu’ils puissent entamer la seconde partie du match, mais Belmadi, avec toutes les pressions qui pèsent sur lui, semble ne pas trop accorder d’importance à cette rencontre mais plutôt à ses joueurs, à sa nouvelle tactique de jeu.
Est-ce que le sélectionneur en a profité pour donner du temps de jeu à des joueurs peu capés ou des novices ?
Nous espérons que mardi, on ne sera pas soumis au même scénario, nous aurions souhaité qu’il démarre fort avec l’équipe que nous connaissons».
Mais retenons que Belmadi a des atouts qui peuvent lui permettre de ne pas paniquer, et surtout de ne pas perdre la confiance des supporters.

Ali Fergani : «Il faut vite une réelle reprise»
L’international Ali Fergani a bien voulu nous confier ses impressions : «C’est un match qui nous indique qu’il va falloir corriger beaucoup de choses. On a eu énormément d’occasions et une très bonne maîtrise, la preuve cette victoire qui est une excellente chose, on sait que ce n’est pas du tout facile de se relever après deux gros échecs qui pèsent sur le moral du sélectionneur et des joueurs.
La conséquence est visible, il y a ce manque de cohésion constaté sur le terrain, bien qu’il y eut de belles réalisations qui ont été faites, l’entrée de Delort est une excellente chose, Mandi aurait pu faire mieux, mais on le sentait fatigué… C’est certainement la conséquence du changement de club, il n’a pas le temps de jeu que requiert un tel joueur… J’ai apprécié Ounas égal à lui-même…
En seconde mi-temps avec l’entrée de Slimani, Mahrez, Amoura et Bellaili, la physionomie de la rencontre a changé, il y avait plus de dynamisme, de circulation de balle, d’engagement c’était meilleure que la première mi-temps, une autre manière de jouer et de vouloir s’installer dans le camps adverse et casser le son grillage défensif… Ce qui m’a déçu le plus c’est lorsque, Slimani, s’est dirigé, spontanément, vers les caméras pour prononcer : une expression en langue nationale qui signifie ‘Je suis le patron !’

Sur un autre chapitre, je dirai pour ma part que le rappel de Delort est une bonne chose…
Reste maintenant que l’ambiance du match n’est pas celle que nous connaissons, je suis persuadé que ces matchs vont permettre au sélectionneur de tout revoir, et de tout remettre en ordre de marche afin de retrouver les champions d’Afrique, face au Nigeria.
En effet, il faudra néanmoins relancer la machine à gagner… sans plus attendre, c’est parce que c’est un autre match, avec une autre forme de travail qui sera très certainement différente. Reste à savoir si le coach réussira à laisser de côté son identité de gagneur pour poursuivre sa revue d’effectif et éprouver ses dispositifs tactiques, ou de concilier ces deux logiques».
H. Hichem