La relance du tourisme, l’autre front de bataille

Nouvelle ère, réflexion et création sont en marche

Depuis l’année 2008, voire depuis l’adoption de la stratégie de modernisation, de développement du tourisme à l’horizon 2025, dans le cadre du schéma directeur d’Aménagement touristique appelée (SDAT), les préparatifs du secteur du tourisme avaient commencé sérieusement, et l’État avait, à cette époque, pour objectif de fonder un tourisme très compétitif à l’international mais, aussi, de renforcer les revenus du pays et consolider et épauler le secteur des hydrocarbures.

La démarche qualité était au cœur de cette stratégie. Quatorze ans après, et sous l’ère du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’État vient de relancer une nouvelle ère, réflexion et conception pour le développement et la valorisation du tourisme du pays. L’objectif est de moderniser et faire contribuer le tourisme à l’émergence de l’économie nationale. Le potentiel est énorme.
L’ouverture avant-hier au Palais des expositions à Alger de la 21e édition du Salon international du tourisme et des voyages (SITEV), a été une occasion pour le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, pour s’adresser aux Algériens en général et en particulier aux professionnels du secteur du tourisme afin de les rappeler sur la future bataille qu’attend le pays : celle de la relance du tourisme. Une reprise conditionnée, selon le Pemier ministre, par l’exigence d’élever les services qui seront offertes aux touristes potentiels, jusqu’à même atteindre une qualité internationale avérée. Le Chef du Gouvernement a également exigé une qualité supérieure des ressources humaines, selon lui incontournable pour le futur du tourisme algérien, il a aussi parlé des prix des voyages, hébergements et restaurations, ces derniers doivent s’adapter et répondre aux besoins du marché mondial du tourisme, insiste le Premier ministre à l’occasion de son inauguration du Salon aux côtés des membres du Gouvernement, des ministres arabes et des membres du corps diplomatique accrédité. Pour cette future bataille, la société civile, les opérateurs touristiques, les agences de voyage et du tourisme, les professionnels dudit secteur et les écoles spécialisées dans la formation des ressources humaines, notamment dans le domaine de la restauration et de l’hôtellerie, sont tous conviés à participer à la grande marche vers la relance du secteur du tourisme et des voyages en Algérie, dans le cadre d’une nouvelle réflexion et conception initiée par les hautes autorités du pays.
En présidant, jeudi passé, l’ouverture du Salon international du Tourisme et des Voyages dans sa 21e édition, aux côtés du ministre du Tourisme et des opérateurs touristiques, le Chef du Gouvernement a appelé l’ensemble des Algériens à participer à l’édification d’une nouvelle stratégie pour le tourisme. L’objectif est de fonder un tourisme solide, intelligent, captif, concurrentiel et de haute gamme, capable de participer à l’émergence de l’économie nationale et à son développement et ce, d’une manière très significative. Et pour y arriver, le Chef du Gouvernement a, en revanche, affirmé que la « relance du secteur du tourisme en Algérie est tributaire de la garantie de services de qualité à des prix étudiés », appelant l’ensemble des acteurs du secteur du tourisme à jouer pleinement leur rôle dans la nouvelle stratégie de la relance du tourisme. En s’adressant aux propriétaires des agences de tourisme, Aïmene Benabderrahmane a appelé ces derniers à concourir sérieusement à la promotion de la destination Algérie. « La bataille actuelle et future du secteur du tourisme est celle de la qualité des services et leur continuité », dira Aïmene Benabderrahmane faisant remarquer que « la garantie de service de qualité est conditionnée par la disponibilité d’une ressource humaine qualifiée ». Quant aux professionnels, ces derniers ont été également interpellés sur la nouvelle réflexion et conception initiée par l’Etat, « L’Algérie mise beaucoup sur vos expériences et vos connaissances dans le domaine touristique, c’est pour cette raison que nous nous adressons à vous pour nous accompagner pour relancer, non seulement le secteur du tourisme mais, celui de l’économie nationale aussi. Je vous appelle à concourir sérieusement à la promotion de la destination Algérie, et à développer les offres de manière à couvrir l’offre et contribuer à la réduction des prix », dira le Premier ministre devant les professionnels du secteur du Tourisme.
« Le touriste a besoin de prix étudiés lui permettant de découvrir les différentes destinations touristiques du pays », a-t-il fait observer. Après les professionnels,
Aïmene Benabderrahmane n’a pas manqué l’occasion de l’ouverture du Salon pour s’adresser aux opérateurs touristiques. Ces acteurs incontournables du secteur du tourisme sont appelés, de leurs parts, à
« développer des structures d’hébergement répondant aux standards internationaux pour permettre à l’Algérie de concurrencer les destinations touristiques réputées, et surtout développer le tourisme archéologique », a exprimé le Chef du Gouvernement.

Dix millions de touristes sur les côtes algériennes en été dernier
La destination Algérie commence sérieusement à s’imposer sur le marché international, une destination algérienne appelée à se renforcer et forger devant une rude concurrence mondiale. La grande démarche de la relance du secteur du tourisme à laquelle l’Etat s’est lancée, a pour objectif de placer l’Algérie parmi les
destinations les plus agréables et privilégiées à voyager dans le monde mais, également faire participer ce secteur à l’émergence de l’économie nationale, la création des postes d’emploi et avoir des revenus considérables en devises qui vont soutenir celles provenant des hydrocarbures. Une stratégie très prometteuse. Evoquant la nouvelle stratégie pour remédier son secteur, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Yacine Hamadi, l’a qualifié de très prometteuse. « Il s’agit d’une véritable stratégie nationale qui va remédier le secteur du tourisme et de l’artisanat d’une manière très sérieuse et durable à la fois », promet le ministre. « Rien que pour la saison estivale 2022, l’Algérie a enregistré plus de 10.500.000 touristes locaux et étrangers qui ont afflué sur les 14 wilayas côtières. Un nombre colossal de touristes qui doit impérativement se développer à l’avenir, dont la nouvelle réflexion et conception vont parvenir à cet objectif. L’Algérie à des potentiels énormes dans le domaine du tourisme et nous irons droit au but pour faire de ce secteur un levier économique par excellence », promet-il devant les opérateurs économiques à l’occasion de l’ouverture avant-hier du Salon international du Tourisme.
Parlant de la saison estivale 2022, le ministre a estimé qu’elle était « réussie » sur tous les plans compte tenu de « l’activité touristique qui l’a marquée, au-delà des efforts consentis par le Gouvernement dans l’objectif de concrétiser les objectifs contenus dans le programme du président de la République visant le développement et la relance du secteur touristique », explique-t-il. Défendant les réalisations concrétisées dans ce secteur, le ministre du Tourisme, dira qu’ « il a connu une augmentation de la capacité d’accueil, où il a été procédé au renforcement du parc hôtelier actuel cette saison par 58 nouveaux établissements hôteliers au niveau des communes côtières, d’une capacité d’accueil de 7.022 nouveaux lits, permettant d’atteindre 97.000 lits au niveau des 14 wilayas côtières ». Ce n’est pas tout, puisque le premier responsable du secteur du Tourisme a également indiqué la consolider, par ses services, du parc d’hébergement en activant la formule « l’hébergement chez l’habitant, qui permet aux habitants locaux de louer leurs domiciles durant la saison estivale à même d’augmenter la capacité d’accueil notamment dans les villes côtières », a souligné Yacine Hamadi. Aussi, le ministre du Tourisme dira que d’ « après ces statistiques, nous concluons que le secteur touristique avait enregistré, grâce à ses activités liées à la saison estivale, un chiffre d’affaires de plus de 200 milliards de dinars (soit plus d’un milliard de dollars), un chiffre rassurant qui nous encourage à poursuivre nos efforts pour réaliser les objectifs escomptés permettant le développement de ce secteur et la contribution effective à l’économie nationale ».
Le secteur du tourisme algérien est tout frais et très jeune à la fois au point de capter les convoitises et l’engouement des pays du Golfe arabe, notamment les Emirats Arabes Unies ou encore le Qatar et le Koweït pour ne citer que ces trois pays.

L’Algérie, la nouvelle « machine » touristique pour les pays du Golfe
Ces pays riches à la recherche de nouveaux foyers touristiques, se sont montrés très appétissants au tourisme algérien, compte tenu de son énorme potentiel. Avec ses trésors naturels dissimulés et enfouis un peu partout sur le territoire national, avec des sites archéologiques qui datent des millénaires, des parcs nationaux et une biodiversité naturelle à couper le souffle, sans oublier ses immenses et larges côtes dépassant les 1.200 kilomètres de largeur, son infini Grand Sud du Sahara qui domine plus d’une partie de la cartographie nationale, les investissements étrangers commencent à pleuvoir. C’est le cas des Emirats Arabes Unies (EAU), ce pays du Golfe arabe s’est montré très intéressé par la grande attraction et l’immense potentiel du tourisme algérien. En août dernier, le journal émirati Al Khaleej qui relève de la chaîne hôtelière émiratie Rotana, a annoncé son arrivée sur le marché algérien, à travers la réalisation d’un luxueux hôtel Azure Rotana Resort & Spa, dont l’ouverture est prévue en mars 2023 en Algérie. L’annonce en grande pompe par la chaîne Rotana sur sa nouvelle destination touristique, l’Algérie, s’inscrit, rapporte ledit journal émirati d’Al Khaleej, dans le cadre des efforts du Groupe pour répondre aux besoins des visiteurs de toutes sortes. Cet investissement émirati en Algérie laisse prédire un avenir très prometteur pour le tourisme algérien. La chaîne émiratie Rotana compte beaucoup sur sa prochaine destination, compte tenue des grands potentiels touristiques qu’offre le marché algérien du tourisme ainsi que dans le Nord de l’Afrique en générale. Alliant originalité et design contemporain, le complexe touristique de haut de gamme propose 185 chambres et suites spacieuses, dont huit suites ambassadeur avec vue sur la mer. Guy Hutchinson, président et chef de la direction du groupe Rotana, avait qualifié l’investissement émirati en Algérie comme étant un événement très particulier, car il s’agit d’un nouveau pays et d’un nouveau challenge touristique très prometteur. « Alors que nous nous efforçons continuellement de renforcer notre empreinte dans la région, Azure Rotana Resort & Spa marque une étape importante pour nous en tant que notre première propriété en Algérie », avait commenté Guy Hutchinson. Pour sa part, Ali Saradjia, P-dg du groupe Chez Saradjia, propriétaire de l’Azure Rotana Resort & Spa, avait indiqué : « Rotana incarne l’essence de notre partenaire privilégié, car il nous aide à réaliser nos aspirations à créer une scène hôtelière en Algérie. Grâce à son expérience en gestion hôtelière, nous sommes convaincus que nous pourrons atteindre les objectifs de notre projet qui servira grandement les secteurs du tourisme et de l’hôtellerie de la région. Nous sommes impatients d’offrir aux clients une expérience inoubliable, grâce à l’emplacement en bord de mer magnifique et distinctif d’Azure », a-t-il promis. Ce grand investissement émirati en Algérie, à travers la réalisation d’un luxueux hôtel, est un premier pas en attendant d’autres réalisations. L’Algérie est devenue une destination incontournable dans l’investissement touristique, les pays du Golfe sont conscients de cet énorme potentiel.
Sofiane Abi