Le Parlement a échoué à élire un nouveau président de la République

Liban

Le Parlement libanais n’a pas réussi, jeudi, à élire un nouveau président de la République lors d’une session à laquelle 122 des 128 députés étaient présents.
L’élection d’un nouveau président de la République se déroule en deux sessions. 63 députés ont voté blanc lors de la première.
Le député Michel Moawad a obtenu 36 voix, tandis que l’homme d’affaires Salim Eddeh en a obtenu 11 et les autres candidats en ont obtenu 12. Après le processus de vote lors de la première session, le président du Parlement, Nabih Berri, a ajourné la session de l’élection présidentielle à une date ultérieure, en raison de la perte du quorum pour la deuxième session. «Lorsqu’un Président sera élu, je convoquerai le Parlement pour une nouvelle session», a déclaré Berri. De son côté, le député Jihad Al-Samad (indépendant) a déclaré que «la première session est un début, et le Liban n’est gouverné que par consensus entre les forces politiques, d’autant plus que le Parlement compte aujourd’hui de nombreux blocs». Dans une déclaration à l’Agence Anadolu, il a mis l’accent sur la nécessité d’un accord dans les plus brefs délais pour la continuité et l’ordre de la vie politique dans le pays. Depuis fin 2019, le Liban connaît une grave crise économique qui a entraîné un effondrement financier, une baisse du pouvoir d’achat des citoyens et une pénurie de médicaments, de carburant et d’autres produits de base. Quant au député Michel Moawad, il a estimé, dans une déclaration aux journalistes, que la séance était une étape essentielle dans la voie du rassemblement de l’opposition. «Aujourd’hui, 36 députés m’ont fait confiance, et 4 m’ont exprimé leur soutien, malgré leur absence pour plusieurs raisons», a-t-il ajouté. Après avoir assisté à la séance, l’avocat Ahmed Hassan a déclaré que «conformément à l’article 49 de la Constitution, le nouveau président du pays sera élu lors de la première session à la majorité des deux tiers, soit 86 députés, soulignant que la majorité absolue suffit pour les séances suivantes.» Il a affirmé dans une interview à l’Agence Anadolu, que «le quorum pour assister à ces sessions, que ce soit la première ou la seconde, doit toujours être des deux tiers, soit 86 députés». Il a déclaré que «la différence entre la première session et la seconde est le nombre de voix nécessaires pour qu’un candidat gagne. Lors de la première session, le candidat doit obtenir 86 voix, soit les deux tiers des membres du conseil, puis les sessions suivantes seront annulées.» «Mais, si un candidat obtient moins de 86 voix, un second tour sera tenu, mais les deux tiers des membres (86 députés) doivent être présents, puis le vainqueur doit obtenir la majorité des voix (sur le total des présences – 86 députés)», a expliqué Hassan. Il a précisé que lorsque le président du Conseil a voulu ouvrir une deuxième session, le nombre de députés dans la salle a été réduit à moins de 86 députés, de ce fait, la session a été ajournée à une date ultérieure. Le délai constitutionnel pour l’élection d’un nouveau président de la République par les membres de la Chambre des représentants a débuté le 1er septembre et se terminera le 31 octobre. En conséquence, le Liban se prépare au processus constitutionnel qui doit avoir lieu avant la fin du mandat du président Michel Aoun. Un mandat qui a duré 6 ans et caractérisé par de nombreuses crises. Comme le veut la pratique habituelle au Liban, le mandat du président est de 6 ans, non renouvelable, et il ne peut être réélu que 6 ans après la fin de son premier mandat. Selon la Constitution, le Président est élu au scrutin secret à la majorité des deux tiers des membres de la Chambre des représentants lors de la première session, tandis qu’une majorité absolue (la moitié + 1) suffit pour l’élire dans les cycles de vote suivants. n