Le gaz algérien va coûter de plus en plus cher !

Sonatrach confirme la révision des prix du gaz vendu à l’Espagne et à l’Italie

L’option de la révision des prix du gaz vendu à ses partenaires européens était sur la table depuis des mois. Certes, les négociations étaient longues (six mois), mais concluantes. Six partenaires sur onze ont approuvé la révision des prix de l’achat du gaz algérien.Aucun détail sur les nouveaux tarifs ou des volumes supplémentaires des exportations n’a été donné. Dans sa déclaration en marge d’une cérémonie de signature de plusieurs accords entre la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach et le groupe italien ENEL, le Président-directeur général du groupe, Toufik Hakkar , a fait savoir qu’ « il avait été convenu de revoir les prix d’achat du gaz naturel avec six partenaires sur onze », assurant, par ailleurs, que l’Algérie n’augmentera pas le volume de gaz naturel exporté vers l’Espagne.
« La capacité du Gazoduc Medgaz reliant l’Algérie et l’Espagne, estimée à 11 milliards m3/an, était exploitée en entier et nous honorons aujourd’hui nos contrats à 100% avec la partie espagnole », a-t-il expliqué, annonçant qu’ « la fin des négociations avec le partenaire espagnol Naturgy sur la nouvelle tarification et la conclusion d’un accord dans les tout prochains jours ».
La crise énergétique s’annonce plutôt « imminente » depuis que la Russie ait décidé d’arrêter de fournir du gaz à l’Europe. Les réserves de gaz de l’Europe estimées à 95% ne pourraient malheureusement couvrir ses besoins que trois mois, mettant à mal toute l’économie et la politique européennes qui cherchent désespérément à éviter un hiver chaotique et l’effondrement de leur machine industrielle. Le compte à rebours a commencé. L’Espagne, tout comme la France, l’Allemagne ou l’Italie redoutent une hausse brutale des prix d’ici quelques semaines, malgré la mise en place d’un bouclier tarifaire. Si les entreprises européennes ont survécu aux effets de la crise sanitaire, il leur sera difficile de poursuivre leur production en raison de l’explosion de leur facture d’énergie et des risques de pénuries de matières premières. La machine industrielle (usine, transport…) marche majoritairement à l’énergie fossile.
Les prix ne sont pas prêts de baisser en Europe. « Aujourd’hui que le marché international du gaz connaît une hausse surprenante des prix », a-t-il avancé, précisant que six partenaires sur onze sont d’accord pour revoir les prix du gaz algérien acheté, tandis que des négociations sont en cours avec les cinq autres clients.
« Ces accords sont l’aboutissement de plus de six mois de négociations », sans donner de détails, estimant que « les nouveaux prix et les volumes supplémentaires restent confidentiels ». « Les accords signés mercredi dernier avec le groupe italien ENEL et sa filiale en Espagne ENDESA visent « la révision des cours du gaz naturel exporté aussi bien vers l’Italie que vers l’Espagne, mais également, l’augmentation des quantités de gaz destinées à ces clients, notamment l’Italie, tout en convenant des quantités supplémentaires de gaz naturel à exporter en 2023 et 2024 ».
La compagnie nationale des énergies fossiles a toujours misé sur des contrats de longue durée avec ses partenaires. La meilleure formule, selon le représentant du groupe énergétique italien ENEL, Claudio Machetti. « La formule du contrat de longue durée
représentait, pour la partie européenne, la meilleure formule à même de contribuer à la stabilité des approvisionnements », a-t-il indiqué.
Sonatrach signe deux contrats pour plus de 70 milliards de dinars
Au lendemain de la conclusion de ces accords sur la révision des prix de vente du gaz (jeudi), le groupe Sonatrach a signé deux contrats EPC (Engineering Procurement & Construction) avec un groupement d’entreprises et un mémorandum d’entente portant sur l’assistance technique et la formation avec la société britannique Petrofac.
Des contrats à plus de 70 milliards de dinars. Dans son communiqué, la compagnie a annoncé la signature d’un premier contrat d’une valeur de 42,7 milliards de dinars pour un délai de réalisation de 36 mois et devra entrer en service fin 2025. L’accord signé entre « le groupe Sonatrach avec le groupement GPGT (Petrofac & la filiale GCB Société nationale de génie civil et bâtiment), porte sur la réalisation en EPC des unités de séparation et décarbonatation à Alrar (wilaya d’Illizi) dans le cadre du développement des champs gaziers de Tinrhert-Alrar ».
Le deuxième contrat EPC d’une valeur de plus de 28 milliards de dinars, pour un délai de réalisation de 28 mois, a indiqué la même source. L’accord signé par « la Sonatrach avec sa filiale SARPI (la Société algérienne de réalisation de projets industriels), porte, quant à lui, sur la réalisation en EPC du projet de station de pompes multiphasiques à Rhourde Chegga-Hassi Messaoud ainsi que la ligne de transfert de la production », précise la même source.
Samira Takharboucht