Des clubs à la dérive, comment s’en sortir ?

Football algérien

,On continue à brouiller les cartes de la bonne gestion du football. Les clubs s’amusent, certains du moins donnent l’impression de flotter, qu’ils naviguent à vue, seulement qu’avec cette boussole qui leur indique le côté des filets. Un jeune supporter disait «les clubs n’ont aucun plan de vol, pas d’horizon, seulement comment gagner les trois points, le reste est dans les casiers. Ce qui se passe chez certains clubs sportifs confirme toute l’inquiétude qui balaie ce sport amateur. Qui sont ceux qui ferment les yeux sur ces dérives ? Comment justifieront-ils demain ces mascarades ?»

S’en sortir ? Le football en est capable
La stabilité ? Il faut voir ailleurs. Le gouvernement ne doit manquer ni de perspicacité, ni de courage, ni d’ingéniosité pour les gérer. Traquant le mal partout sévissant. Qui osera étaler au grand jour les dérives des diverses formes de gestion des clubs ? La JS Kabylie et bien d’autres autres clubs subissent les contrecoups de la mauvaise gestion. S’en sortir ? Le football en-est-il bien capable, au cœur des clubs tous y pensent, très peu y œuvrent concrètement, pour s’en sortir. Il ne se passe pas de saison ou même de mois, où un scandale n’est annoncé. Le dernier est celui qui souffle depuis quelques jours de la maison du CSA de la JSK. Un dossier qui libère une fumée qui enfume le club, et ouvre les portes aux critiques, commentaires et supputations.

Éviter sa régression,
c’est possible
Les détails qui apparaissent sur les réseaux sociaux inquiètent ceux amoureux de ce grand club algérien. Le climat qui sévit permettra-t-il à ce club et aux autres qui vivent des situations similaires de se relever et de redorer le blason, de tenir enfin la route et combler son immense retard, qu’on devrait appliquer aux dirigeants de clubs, notamment ceux qui font tout, n’importe quoi et n’importe comment, en gérant le football tels des inconscients menant leurs clubs vers nulle part. C’est dire que le football algérien ne mérite pas cette régression, pour paraphraser un confrère «alors qu’il s’agit d’un support-clé de civilisation et de progrès sur lequel les instances nationales sportives doivent se pencher sérieusement aujourd’hui et l’inscrire à l’ordre du jour de l’ensemble des structures et des acteurs du secteur de la jeunesse et des sports pour la promotion de la morale sportive». Une option est possible, celle de le faire arracher des mains de ceux qui le font déraper.

Ouvrir le capital est un acte qui s’impose aux clubs
En 2010, le football est invité à porter de nouveaux habits, ceux du professionnalisme. Tout le monde était convaincu que cette réforme allait booster ce sport-roi, et lui donner enfin une nouvelle ère de vie grâce aux moyens financiers. «Cette transformation juridique était censée apporter une nouvelle gouvernance sportive moderne et l’amener à contribuer à l’économie nationale, sachant que le football, c’est aussi de l’économie». La précédente Fédération algérienne de football comptait procéder à l’envoi d’une correspondance aux clubs de Ligue 1, leur demandant d’ouvrir le capital social de leurs sociétés «avant que l’instance fédérale n’intervienne pour solliciter des entreprises publiques et privées dans le but d’investir dans ces clubs et avoir la majorité des actions. Les clubs qui n’ont pas encore de société doivent donc bouger».

Rien n’est encore joué
Même si l’on n’aime pas le football, le football reste l’instrument d’enjeux qui n’ont plus rien à voir avec le sport, le jeu ou la compétition ? Il faut choisir, le silence le fait d’avancer sous cette thématique, qui soulève depuis toujours de légitimes polémiques et nécessite aujourd’hui d’avoir ce courage de dire Basta ! L’inquiétude est énorme. Ce football que l’on aime va-t-il continuer à se désintéresser de ce qui fait le football même, en l’occurrence ses supporters ?
Sur un autre registre, un fervent supporter de football, pour dénoncer cette violation de frontière dira «nous autres passionnés, amateurs de football, si souvent réduits au rang de consommateurs, devrions avoir le dernier mot, devrions reprendre le contrôle de notre passion». Comment mettre fin à cette menace de déraillement constaté au niveau de certains clubs, notamment à un moment où le football est regardé d’un autre bon œil ?
H. Hichem