L’empire maritime algérien s’approche à grands pas !

De grands thoniers en construction aux ports du pays

L’Algérie mise beaucoup sur le grand potentiel que cachent ses côtes et zones maritimes, elle est en train de bâtir une industrie maritime, voire un empire maritime le plus puissant en Afrique et dans la Méditerranée.La construction en cours de plusieurs grands thoniers à travers les ports du pays n’est qu’une goutte sur une vaste zone maritime algérienne.
L’Algérie est en train de bâtir quatre grands thoniers sur ses côtes pour réceptionner les grands bateaux de pêche et de marchandises mais surtout, pour relancer son industrie maritime, notamment à l’Ouest du pays plus précisément à Tlemcen, un autre à l’Est du pays, plus distinctement à Annaba et enfin deux dans les wilayas du Centre du pays, respectivement à Boumerdès et Tizi Ouzou.
Les chantiers de construction de grands thoniers battent leurs pleins aux Ports de Honaïne (Tlemcen), Zemmouri (Boumerdès), Azzefoun (Tizi Ouzou) et Annaba, où la cadence et la dynamique de la construction et la réparation navales sont très perceptibles. En face, les professionnels du secteur de la pêche ont salué la grande volonté des hautes autorités du pays et leurs engagements sans précédent pour la construction d’une industrie maritime.
Une vision partagée par l’ensemble des acteurs dudit secteur, car les perspectives sont très prometteuses en raison du grand potentiel et de la position géostratégique que l’Algérie possède. C’est le cas du Directeur de Corenav de Boumerdès, en l’occurrence Boualem Haddouche et du cogérant de Techno Naval, Boudjemaâ Amar. Ces deux professionnels du secteur de la pêche qui dirigent deux sociétés spécialisées dans la construction et la réparation navales, ont adhéré à la stratégie de l’Etat dans le cadre de la relance du secteur de la Pêche en général et celui de l’industrie maritime en particulier.
Mobilisés sur le terrain, les deux gérants cités auparavant sont en pleine course contre la montre afin d’honorer leurs engagements à savoir : la construction de grands thoniers à Boumerdès et Tizi Ouzou, pouvant accueillirent des grands bateaux de pêche d’une capacité de 34 à 37 mètres au niveau des ports du pays. Dans une déclaration accordée hier à l’APS, le directeur de Corenav a indiqué que « la construction navale qui suit de manière générale la stratégie du secteur de la pêche, et la volonté politique de l’Etat qui vise à faire du secteur un pilier de la sécurité alimentaire, ont carrément propulsé l’activité de la construction et la réparation navales et ont capitalisé le savoir-faire en la matière de plusieurs sociétés. Nous applaudissons et savourons à la fois cette grande relance et cette importante stratégie pour un secteur longtemps ignoré par les précédents », dira Boualem Haddouche à l’APS. Un avis partagé par le cogérant de Techno Naval, en l’occurrence Boudjemaâ Amar, qui s’est dit apprécier la stratégie de l’Etat pour la relance du secteur de la pêche. Ces professionnels de la pêche affirment que beaucoup d’actions ont été entreprises, ces dernières années, par les autorités du pays dans le cadre de cette volonté à redynamiser et valoriser le domaine de la construction navale.
Cependant, et face à la dynamique que connaît le secteur de l’industrie maritime, des lacunes sont soulevées par les professionnels, notamment concernant le problème du foncier qui freine le développement de cette importante activité économique.
Sur ce registre, le directeur central de développement de la Pêche au ministère de la Pêche et de la production halieutiques, en l’occurrence Amar Boulaâcel, a rassuré les professionnels sur la grande volonté de l’Etat de venir à bout de cette problématique, en déclarant hier qu’ « une commission interministérielle a pris le dossier en main pour arriver, après investigations de terrain, à travers les 14 wilayas côtières, à dégager du foncier. L’opération s’est soldée par l’octroi de15 lots de terrains dans les ports, 11 lots dans les zones industrielles et 11 dans les zones de la pêche pour les besoins d’extension et pour des porteurs de projet dans 12 wilayas », souligne-t-il en assurant que « le problème du foncier ne se pose plus », rassure-t-il.
Dans le volet de réparation et de maintenance navale, les chantiers s’installent progressivement sur la bande côtière, depuis le port de Ghazaouet à l’Ouest jusqu’à El Tarf, à l’extrême Est du pays. Selon Amar Boulaâcel, la mise en place d’un réseau de réparation et de maintenance navale va permettre à l’Algérie de récupérer un manque à gagner annuel estimé à 300 millions de dollars. Rappelons-le, entre l’année 2021 et le premier semestre 2022, l’Algérie a construit 100 navires de pêche, une performance appelée à se forger davantage.
Sofiane Abi