Une figure historique majeure

1er Séminaire international sur Saint Augustin

Saint Augustin (354-430) est une des figures historiques majeures, objet d’intérêt mondial, a affirmé samedi à Souk-Ahras, le représentant de la ministre de la Culture et des Arts, Djamel Yahiaoui, lors de l’ouverture des travaux du premier séminaire international «Saint Augustin de Thagaste à l’universalité».Ce philosophe, écrivain et théologien n’a pas été une figure ordinaire de la pensée et de la religion mais a constitué «un évènement saillant sur lequel les yeux du monde s’étaient focalisés», a ajouté le même intervenant, en présence des autorités locales, lors de l’ouverture à la maison de la culture Tahar Ouettar de cette rencontre de deux jours, initiée conjointement par la wilaya de Souk-Ahras, l’université locale et la fondation allemande Konrad Adenauer (bureau Algérie).
M. Yahiaoui a relevé que certaines figures dont Lucius Apuleius, Saint Augustin, Jugurtha et l’Emir Abdelkader sont sources de fierté pour l’Algérie et cela «montre les racines fortes de l’Algérie et nous pousse à aspirer vers un lendemain radieux», estimant que cette rencontre est «une opportunité de renouer avec l’histoire glorieuse de cette terre et relancer les études et recherches qui révèlent l’empreinte distinguée et exceptionnelle de notre pays dans le bassin méditerranéen et dans le monde».
De son côté, le wali Lounès Bouzegza a mis l’accent sur l’importance historique culturelle de cette wilaya frontalière qui a enfanté nombre de figures culturelles dont Lucius Apuleius, Saint Augustin, Tahar Ouettar, Kateb Yacine, Mustapha Kateb, Rachid Boudjedra et Hadj Bouragaa.
«Ces noms ont un poids reconnu sur la scène culturelle nationale et internationale», a ajouté le wali, relevant que cette rencontre sur cette figure que le monde apprécie la valeur de ses écrits et sa pensée dédiée à la paix et à la cohabitation des religions est de nature à dynamiser le paysage culturel local.
Le représentant de la fondation allemande Konrad-Adenauer, Matthias Scheiber a estimé que cette rencontre est «un début pour un partenariat culturel entre l’Algérie et l’Allemagne» espérant la voir instituer en rendez-vous.
Après avoir présenté l’histoire de la fondation Konrad Adenauer, créée en 1955, et comptant des bureaux dans 120 pays, l’intervenant a assuré que la fondation œuvre à renforcer ses relations avec l’Algérie et le Maghreb arabe en matière d’échange et développement culturel, soulignant que le partenariat avec l’Algérie a également une dimension économique au travers du projet algéro-allemand d’incubateur de startups en cours de préparation en coordination avec le centre de recherche en études appliquées d’Alger.
Pour sa part, le secrétaire général du Haut conseil islamique (HCI), Bouzid Boumediene a indiqué que Saint Augustin représente «un symbole de l’attachement à la patrie, à la paix et au dialogue».
Dans une communication intitulée «Spécificité et universalisme du patrimoine de Saint Augustin», présentée lors des travaux de la 1re journée du séminaire international sur Saint Augustin organisé à la maison de la culture Tahar-Ouettar conjointement par la wilaya de Souk-Ahras, l’université locale et la fondation allemande Konrad-Adenauer (bureau Algérie), le conférencier a relevé que cette figure en dépit de son rapport officiel à Rome en tant qu’évêque de l’église catholique à Bonne (Annaba) était «fière de son africanité et sa patrie numide».
Augustin était fier de cette appartenance et de la lutte contre l’envahisseur et prêchait «le renoncement à soi et l’amour de Dieu qui signifie la défense de la patrie, de la stabilité et de l’unité», a-t-il ajouté préconisant «l’intérêt officiel et académique pour Augustin pour transmettre au monde le message que l’Algérie n’est pas contre les religions mais contre l’instrumentalisation des religions pour le colonialisme, la domination et l’effritement de l’unité nationale».
Le secrétaire général du HCI a appelé à faire d’Augustin un symbole national du dialogue et de la tolérance, exhortant les jeunes portés pour le numérique à «renouer avec leur passé lointain auquel l’islam a donné son essence spirituelle».
Les communications de la 1ère journée ont abordé la dimension historique et philosophique de la pensée d’Augustin et ont donné lieu à un exposé sur les études biographiques sur les œuvres de ce penseur présenté par Farès Chacha de l’université de Sétif.
Salima Loukem de l’université de Souk Ahras a présenté une lecture de l’ouvrage «Les Confessions de saint Augustin» estimant que ce livre se trouve à la croisée des chemins entre la philosophie et la science des religions.
La première journée a donné lieu outre les conférences à un concert musical à la maison de la culture en l’honneur des participants et la seconde journée verra l’organisation d’une visite à l’olivier de Saint Augustin et au site archéologique de Madaure, près de M’daourouch.
R.C.