L’Etat garde le cap et l’objectif d’une économie résiliente

Le soutien à l’économie nationale s’élève à 10.037 milliards de dinars

L’Algérie a réussi à surmonter la crise économique et financière sans recourir à l’aide financière extérieure ou à la création monétaire, c’est ce qu’a affirmé avant-hier, à Alger, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, rassurant ainsi les députés et les Algériens sur les capacités financières du pays à faire faces aux dépenses et aux imprévus.L’action du Gouvernement était fidèle aux 54 engagements du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour amorcer et accélérer la transition économique de l’Algérie. Les décisions et mesures prises au cours des deux dernières années ont permis à l’Etat de redresser son économie et ses finances et d’éviter les effets néfastes de la récession.
L’économie nationale a bénéficié, selon le chef du Gouvernement, d’ «un total de 10.037 milliards de dinars de crédits octroyés par les banques publiques et privées jusqu’à juin 2022, une augmentation de 245 mds DA par rapport aux affectations de fin 2021», réitérant l’engagement de l’Etat à poursuivre ses efforts et à continuer à «financer l’économie et à rechercher des sources de financement durables tout en maintenant sa position constante concernant le non recours à l’endettement extérieur».
Le chef de l’Etat a toujours refusé le recours de l’Algérie au financement extérieur, notamment, aux services du Fonds monétaire international (FMI), insistant sur l’impératif d’engager des réformes globales et d’encourager l’investissement et le renforcement de la production locale.
Tel était le cas avec la révision du Code de l’Investissement qui libère l’acte d’investir et offre de multiples mesures de soutien aux entrepreneurs. Les autorités ont aussi accéléré le processus de modernisation du réseau financier et bancaire pour faciliter l’accès aux crédits bancaires. La politique monétaire adoptée par le pays a aidé à surmonter la crise de liquidité qui a touché les banques et facilité, par conséquent, l’accès aux crédits et réduit les délais de traitement des dossiers de demande de crédits. «Les crédits accordés à l’économie représentent 64% du total de crédits bancaires», a indiqué
M. Benabderrahmane, affirmant que le Gouvernement «avait lancé nombre d’initiatives pour améliorer et diversifier les sources de financement des entreprises». «Le développement d’autres mécanismes tels que le leasing, la bourse et le capital d’investissement étaient parmi les priorités du Gouvernement», a-t-il ajouté.
Ce redressement plutôt financier est dû, entre autres, à la hausse des prix du pétrole sur le marché, mais aussi aux différentes décisions et mesures de soutien à l’économie mises en place par les autorités pour lutter contre l’inflation, la spéculation et les crimes financiers et commerciaux.

La bureaucratie
en ligne de mire
Concernant les efforts menés par l’Etat pour moderniser le secteur financier et bancaire, le chef du Gouvernement voit en cette démarche une nécessité pour diversifier le financement de l’économie nationale qui relève, selon lui, «de la responsabilité de l’Etat à travers les dépenses en capital et l’orientation de la majorité des investissements vers la construction d’infrastructures de base, contribuant dans la création de la richesse mais aussi à limiter le chômage et améliorer la productivité globale des facteurs de réalisations». «L’Etat a fixé parmi ses priorités la quête des sources de financement durables et génératrices de richesse, tout en restant sur sa position constante de ne pas avoir recours au financement extérieur et en œuvrant à maintenir les épargnes nationales comme source principale de financement de l’économie», a-t-il réitéré.
Grâce à la nouvelle politique des autorités, les investisseurs ont recouvré la confiance en les institutions financières et vice-versa. La preuve, la hausse des crédits bancaires contractés auprès des banques publiques qui s’élèvent, selon M. Benabderrahmane «à 4.148 mds DA à fin juin dernier, contre 3.976 mds DA à fin 2021 soit une hausse de 50 mds DA». Il a aussi rappelé «la création de fonds d’investissement dans les wilayas chargés de participer au capital des petites et moyennes entreprises avec des affectations de l’ordre de 58 milliards de DA, avec hausse du seuil de participation dans le capital à 150 millions de DA contre 100 millions de DA au maximum, autorisé au préalable».
Il a fait état de financement de «104 projets à hauteur de 7,7 milliards de DA ce septembre par la direction générale du Trésor». Quant à la finance islamique, elle a gagné du terrain rapidement, «les dépôts bancaires ont atteint, dans les banques publiques jusqu’à la fin du mois d’août, 4,9 milliards de DA, alors que la valeur du financement accordé par ces banques a atteint 4,44 milliards de DA», a-t-il indiqué. Beaucoup reste à faire, mais les finances du pays ont bien repris de la hauteur.
Samira Takharboucht