Embelli, le Musée d’art islamique de Doha est en pleine lumière

Qatar

A l’approche de la célébration de la grand messe du football mondial, qui jette une lumière crue sur le Qatar, son pays organisateur, sur ses dérives tyranniques et esclavagistes, les autorités de cette oasis luxuriante braquent les projecteurs ailleurs…
Rien ne saurait ternir la scintillante vitrine du sport roi, dans laquelle le richissime Etat confetti du golfe Persique se mire déjà, et à travers laquelle il s’apprête, du 20 novembre au 18 décembre, à faire miroiter les reflets de son image redorée, à l’échelle planétaire.
Répondant à une politique culturelle offensive, la réouverture, mercredi 5 octobre, de son prestigieux Musée d’art islamique (MIA), après 18 mois de travaux de rénovation, a l’art de mettre en lumière l’une des réalisations phares de l’architecte sino-américain Pei. Sorti de terre sur une île artificielle en 2008, cet édifice emblématique du Qatar, qui en lui-même est un pur joyau architectural, constitue une source permanente d’émerveillement pour l’une de ses plus ferventes promotrices, Julia Gonnella, la directrice des lieux. « C’est le plus grand musée d’art islamique de la région , situé au coeur du monde arabe, où vous pouvez en apprendre davantage sur la culture, l’art et l’histoire islamiques », s’enthousiasme-t-elle.
« Ses collections ont été repensées pour faire la part belle à la culture et non plus uniquement à l’art », a-t-elle précisé lors d’une récente visite guidée organisée pour les médias, ajoutant : « Nous voulons raconter les histoires derrière les chefs-d’oeuvre, donc nous avons essayé de le faire avec des descriptions plus longues, plus de textes et plus de graphiques pour donner des précisions sur leurs origines ».
Quand les noirs nuages de la controverse, pour le moins tardive, s’accumulent dans le ciel hexagonal, exhortant à un boycott du Mondial auréolé d’hypocrisie, Doha, dont l’argent irrigue depuis longtemps la place de Paris sans que cela ne heurte les consciences, fait passer de l’ombre à la lumière son magnifique Musée national, valorisant la richesse du patrimoine islamique.
Un Musée agrandi, embelli et truffé d’écrans tactiles et d’applications multimédias qui, tout au long de la Coupe du monde de football, ravira non seulement petits et grands, mais sera plus que jamais sous les feux des projecteurs. Une mise en lumière éminemment stratégique.n