Modernisation de l’Algérie, la nouvelle bataille

Après le colonialisme et le terrorisme

«Wa Aâkdna El Azma An Tahya El Djazair», «Tahia El Djazair», «Nous avons résolus que l’Algérie vivrait», «Vive l’Algérie», c’est par ces historiques slogans écrits dans des drapeaux aux couleurs rouge, vert et blanc, qu’avaient scandé et crié, autrefois et durant l’époque coloniale, les Moudjahidine à travers leur noble, glorieuse, fabuleuse, féroce et historique Révolution contre le colonialisme français, le poussant à quitter, en 1962, la terre des ancêtres. Et c’est par les mêmes slogans que les Moudjahidine avaient combattus et vaincus le terrorisme barbare durant la décennie noire, et c’est toujours par ces identiques proclamations que les Moudjahidine continuent, aujourd’hui, leur combat, cette fois pour la grande marche vers la modernisation de l’Algérie chère. Ils sont près de 150.000 à y participer présentement.

Ils sont encore en vie après avoir défié, voilà plus de soixante ans de cela, l’une des plus grandes puissances militaires au monde, le colonialisme français, et ils avaient résisté, combattus et vaincus, dans une seconde bataille armée, l’un des terrorismes les plus barbares au monde, c’était lors de la décennie noire, et aujourd’hui, ils participent, tout comme chaque Algérien, à la grande marche vers la modernisation de l’Algérie. Il s’agit des derniers 150.000 Moudjahidine que compte aujourd’hui le pays.
La commémoration du 60ème anniversaire de l’Indépendance et de souveraineté de l’Algérie durant le 5 juillet 2022, a été dignement fêtée par les derniers Moudjahidine de l’Algérie Nouvelle, ces braves hommes et femmes ont passé des moments très émouvants après soixante ans d’indépendance et de souveraineté, «ils étaient près de 150.000, ils sont encore en vie », selon le Secrétaire général par intérim de l’Organisation nationale des Moudjahidine (ONM), Mohand Ouamar Benlhadj.
Après une longue, atroce, horrible et horrifiante guerre remportée contre l’occupant français, qui a duré plus de 132 ans sur les terres algériennes, puis une seconde guerre livrée contre les groupes terroristes radicaux durant la décennie noire, dans les années 1990, les Moudjahidine, participent aujourd’hui à l’édification d’une Nouvelle Algérie avec une grande volonté de porter l’Algérie vers la modernisation. Un vœu très cher pour les Moudjahidine qui sont en vie, tout comme chaque citoyen fier et volontaire pour sa Nation.
Allant d’un simple agriculteur ou charpentier en passant par des médecins chevronnés et chefs d’entreprises aguerris et en arrivant aux postes de hautes responsabilités, les Moudjahidine contribuent toujours, malgré l’âge très avancé, au développement du pays.

Un parcours des grands
Les anciens Moudjahidine ont, durant la glorieuse Guerre de libération livrée contre l’occupant français, étonné le monde de par leur grande détermination, leur force aussi et surtout, leur grand courage. Que ce soient des Moudjahidine venus des villages ou des villes, nullement destinés au métier des armes, ces anciens combattants indomptables de l’Armée de libération nationale (ALN) improvisés à l’époque, ont efficacement résisté à l’une des plus grandes puissances mondiales de cette époque, la France, avec ses forces organisées et beaucoup plus supérieures en nombre et en équipement militaire. C’est à leur grande détermination, leur courage, mais également à leur sacrifice et surtout, à leur grand dévouement et amour à leur pays, que l’Algérie dut sa victoire finale, son indépendance et souveraineté.
Soixante après, les derniers Moudjahidine, au nombre de 150.000, ont savouré et fêté dignement l’anniversaire de l’Indépendance et de souveraineté de l’Algérie. Un moment fort rempli de nostalgie, de mémoire d’une guerre atroce, et pleins d’histoires d’une époque glorieuse de la grande histoire de l’Algérie. Par leur foi, les Moudjahidine avaient vocation à participer à la reconstruction d’une Algérie forte puissante, à être des éléments actifs et ils l’ont faits avec bravoure. Dès l’indépendance, les braves hommes et femmes Moudjahidine ont eu le droit à la proclamation d’un ministère des anciens Moudjahidine, c’était en 1963. Dès lors, leur contribution au
développement de l’économie nationale a été d’une grande importance, et chacun des Moudjahidine a été formé et obtenu un métier qui, à travers lequel, il va participer à la grande marche de la reconstruction du pays. Contribuant pleinement avec leur compétence et leur technicité, les anciens combattants de l’ALN avaient assumé leurs nouvelles responsabilités avec grande détermination. Surpassant les difficultés, de nombreux Moudjahidine d’origine paysanne qui n’avaient pas fréquenté l’école à cause du colonialisme français, ou ceux qui avaient interrompu prématurément leur études pour rejoindre le front, ou ceux aussi que leurs blessures ont rendu infirmes ou invalides, ces derniers ont fait preuve d’un courage solide et d’un amour grand au pays. C’est à ceux-là surtout que le grand mérite revient aujourd’hui. Ils ont participé fortement au développement local et aujourd’hui, ils poursuivent leur dernier parcours avec jadis courage et amour à la patrie. Pour les anciens combattants d’origine rurale, le grand retour à leurs villages natals, après de très longues années de combat contre le colonialisme français, avait donné lieu à la naissance d’une nouvelle génération agricole, ils avaient crée des coopératives agricoles à travers lesquelles l’agriculture algérienne avait retrouvé ses belles saisons et ses grandes récoltes. D’autres anciens Djounouds de l’ALN, très nombreux aussi, avaient été formés à des métiers dans des centres de formation professionnelle, où ils avaient appris à fabriquer des sièges, des appareils et d’autres équipements et marchandises. Cette grande contribution des Moudjahidine pour la reconstruction de l’Algérie avait été marquante. Ces Moudjahidine demeurent des éléments de l’avant-garde révolutionnaire.

Moudjahidine-terroristes et la guerre des «casemates»
Après avoir pourchassé le colonisateur français des terres algériennes, l’Algérie avait entrepris, dès son indépendance en 1962, la voix de la reconstruction et du développement de son économie nationale à travers la croissance locale. Cependant et au cours de son histoire contemporaine, le pays avait fait face à l’un des terrorismes les plus barbares au monde, cela durant la décennie noire (1990-2000). Un terrorisme sanglant, extrémiste et très violent, où les fous de Dieu ne reculaient devant rien, ils massacraient dans leur passage tout ce qui bougeait, des enfants, femmes et vieillards avaient même été horriblement assassinés à cause de l’idéologie barbare des groupes terroristes, tels que le Groupe islamique armé (GIA), la branche de l’ex-FIS dissout à savoir : l’Armée islamique du salut (AIS), ou encore le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Face aux massacres de la population, les nombreux groupes terroristes qui agissaient à cette époque, ont perpétré des milliers d’attaques contre les forces de sécurité ainsi que les militaires de l’Armée nationale populaire (ANP), à travers des embuscades sanglantes, des attaques contre des casernes, des attentats à la bombe dans des villes, quartiers et contre des structures publiques et privées et des attaques kamikazes contre des Kasmas des Moudjahidine mais, également des attentats individuels soigneusement ciblés contre des Moudjahidine. Pourquoi les terroristes ciblaient-ils les Moudjahidine ? Car, tout simplement ces derniers sont de parfaits connaisseurs des lieux de cachette, les casemates, qui remontent à l’époque coloniale et dont les terroristes les avaient utilisés pendant la décennie noire pour devenir des lieux de replis, de cachette, d’approvisionnements, de réunion et de préparation des plans d’attaques criminelles.
Et pour tenter de garder le secret, les groupes terroristes avaient commencé à éliminer les Moudjahidine, toutefois sans compter la grande riposte des anciens combattants de l’ALN.
C’est ainsi qu’un long et sanglant combat avait opposé les Moudjahidine aux groupes terroristes, dans une autre bataille glorieuse écrite par des mains de braves Moudjahidine ayant déjà combattues et vaincues l’une des plus puissantes colonisatrices dans le monde. En se portant volontaire pour la sauvegarde de la patrie, pour une seconde fois de leur vie, les Moudjahidine avaient combattus avec féroce, force et détermination les groupes terroristes les plus violents sur terre, ils les avaient même traqués et vaincus. Un autre défi remporté par les Moudjahidine, eux qui avaient déjà battus le colonialisme français. La facture a été lourde pour les Moudjahidine, car des milliers sont tombés au champ d’honneur rien que pour défendre et garder toujours l’Algérie debout. Un sacrifice de trop ? Non, répondent les Moudjahidine. Un devoir et une responsabilité, c’est leur devise et celle des nouvelles générations de l’Algérie, des générations vaccinées à faire des révolutions. Un esprit héréditaire qui marche dans le sang, qui traverse la pensée et arrive dans le cœur.

Salah Goudjil, une participation lumineuse d’un ancien Moudjahid
La contribution des Moudjahidine pour la sauvegarde, pour la prospérité, pour la sécurité et pour le développement de l’Algérie n’a jamais cessé, bien au contraire, elle était colossale, salutaire, pertinente et permanente au fil des décennies qui suivaient l’indépendance en 1962. De grands noms d’anciens Moudjahidine ayant participé au développement de l’Algérie, resteront gravés à jamais dans la mémoire des Algériens. Parmi ces Moudjahidine figurent l’actuel président du Conseil de la Nation, Salah Goudjil. Il est l’un des architectes de la politique du pays, l’une des figures fortes de l’actuel pouvoir, en raison de son expérience prévalue dans le domaine des relations avec le monde. Tissant une riche expérience dans le domaine politique, l’ancien combattant de l’ALN et représentant aguerri du FLN est un exemple parfait de la grande contribution des Moudjahidine dans l’édification de l’Algérie.
Ancien commandant dans l’Armée de Libération Nationale (ALN), notamment dans l’armée des frontières, Salah Goudjil est devenu aujourd’hui une pièce maîtresse de la sphère de l’Etat. Un véritable planificateur et un fin connaisseur des relations étrangères, le Moudjahid Salah Goudjil avait, dès le début de l’opération militaire russe en Ukraine en avril 2022, déclaré que «l’Algérie ne soutiendra aucune partie car étant un pays souverain et équilibriste. L’Algérie a toujours appartenu aux pays des non-alignés et elle restera toujours sur la même ligne», avait déclaré l’ancien Commandant de l’ALN, Salah Goudjil, devant les sénateurs à Alger. Cette politique équilibriste de l’Algérie est aujourd’hui saluée par de nombreux pays et surtout, par les Nations unies par la voix de son Secrétaire général, Antonio Guterres.
C’est grâce à cette grande sagesse et cette longue vision que le Moudjahid Salah Goudjil est devenu l’un des hommes forts de l’Etat, malgré son âge très avancé.
Parlant de son âge, l’ancien Moudjahid Salah Goudjil est né le 14 janvier 1931 dans la wilaya de Batna. Il était aussi un membre du Comité central du Front de libération nationale (FLN) en juin 1962, puis inspecteur général du parti en 1964, chef de daïra en 1965. Il était commissaire du FLN de 1967 à 1971 à la wilaya d’Annaba, puis à Sétif de 1971 à 1978.
De 1979 à 1986, il est devenu ministre des Transports et de la Pêche, sous la présidence du feu Chadli Bendjedid. Un exemple d’un parcours plus qu’honorable franchit par un ancien Moudjahid parmi des milliers d’autres, reflétant une forte participation à l’édification de l’Algérie de demain pour les générations futures. La contribution des Moudjahidine a toujours été forte, elle a sauvé le pays d’un effondrement sûr et elle participe aujourd’hui à l’édification d’une Algérie Nouvelle. Une histoire d’une ancienne Armée.
Sofiane Abi