«Il faut agir avec rigueur contre les spéculateurs»

Hassan Menouar à la Radio nationale :

Abordant la spéculation et rétention récurrente sur certains produits alimentaires de large consommation, le président de l’Association de protection des consommateurs Aman, Hassan Menouar, a appelé les autorités publiques à agir d’une manière franche et courageuse contre ce type de pratique.
Selon lui, « annoncer l’élaboration des lois et règlements qui n’arrivent pas à être exécutés ne fait plus peur, ni aux spéculateurs, ni aux contrebandiers ».
De ce fait, il a exhorté l’application de la loi dans sa rigueur contre « ces criminels qui portent atteinte à la quiétude du citoyen et à l’économie nationale.»
A ce sujet, M. Menouar a exprimé lors de son intervention sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, son regret par rapport au fait que « nous subissons toujours les problèmes de spéculation négative, de rétention, d’informel, qui ne font qu’aggraver la situation du pouvoir d’achat d’abord, de la raréfaction de certains produits qui sont devenus des produits de base.»
Ces problèmes, a-t-il ajouté, « préoccupent les esprits des Algériens, dans plusieurs milieux en Algérie, ça ne parle que de lait, que d’huile, alors que nous devons avoir le sursaut de évoquer d’autres problématiques comme la santé publique, le changement climatique, les technologies.»
Selon l’intervenant, pour régler ce problème de spéculation et de perturbation de marché il faut réguler le marché d’une manière professionnelle. C’est-à-dire, poursuit-il, recenser, identifier, numériser, enregistrer toutes les réseaux de distribution. Ce qui permet, a-t-fait savoir, de récupérer l’informel et remettre son argent dans des réseaux officiels.
Autre recommandation du président de l’Association Aman, « la réalisation d’infrastructures commerciales de manière étudiée, avec une distribution urbaine correctement élaborée ». La grande distribution pourrais être une alternative contre l’informelle, dit-il. « Il est recommandé de mettre en place des grandes surfaces pour la distribution professionnelle afin de bloquer l’informelle et permettre au consommateur de s’approvisionner dans un cadre respectable là où il y a de la traçabilité et la sécurité sanitaire des aliments ».
D’autre part, l’intervenant a recommandé de trouver un moyen convenable pour résorber l’informelle, étant selon lui un commerce qui est porteur de beaucoup d’argent. « L’informelle est une économie qu’il faut récupérer pour renforcer les dispositifs économiques ».
A ce sujet, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi a affirmé, jeudi dernier, que des groupes organisés étaient à l’origine du phénomène de la spéculation illicite et de la pénurie de certains produits de large consommation. Ce qui fait que ce type de pratique, a-t-il ajouté, « est passé actuellement à un autre stade qui dépasse la flambée des prix ».
Cet état de fait a conduit à l’annonce faite aujourd’hui sur la « classification des affaires ayant trait à la spéculation illicite dans la case des crimes qui sont traités au niveau du service de lutte contre le terrorisme et le crime organisé transnational », a-t-il souligné.
Le ministre de la Justice a rappelé, à ce titre, « l’interpellation récente de réseaux de spéculateurs qui s’adonnent à des actes de contrebande sur les frontières Est et Ouest ».
Manel Z.