Un triste souvenir dans un changement climatique mondial troublant

Il y a 42 ans, 5.000 victimes périssent dans un terrible séisme à El Asnam

10 octobre 1980-10 octobre 2022, quarante-deux ans sont passés depuis le terrible séisme qui avait tristement et douloureusement frappé la wilaya de Chlef, plus précisément dans la paisible région d’El Asnam, provoquant la mort de 5.000 personnes et créant des ondes sismiques dans toutes les directions, voire un rayon jusqu’en Espagne. Une date qui reste intacte dans la mémoire des générations qui avaient vécus les moments les plus périlleux de leur vie. Le temps est à présent de commémorer les milliers de victimes d’El Asnam y compris pour d’autres milliers d’Algériens péris dans ce genre de catastrophe naturelle. Aussi, le temps est à présent de se préparer au futur dans un changement climatique indiquant un avenir inconnu.
D’une magnitude frôlant les 7,5 degrés sur l’échelle de Richter, le séisme d’El Asnam, survenu le 10 octobre 1980 est le tremblement de terre le plus violent jamais enregistré en Algérie et même dans la région Ouest méditerranéenne. Il avait été ressenti sur un rayon de 250 km et son intensité, à travers lequel des milliers de pertes en vies humaines avaient été dénombrées, notamment dans la commune d’El Asnam et ses villages limitrophes avaient été complètement détruits. Au cours de son histoire, l’Algérie avait connu un total de vingt grands séismes, le premier avait eu lieu le 3 janvier 1365 à Alger, faisant plusieurs morts. En mai 1716, la capitale avait été, à nouveau, frappé par un grand séisme, dont la magnitude est inconnue, causant la mort de 20.000 personnes. Celui d’Asnam, le 10 octobre 1980, dont la magnitude avait frôlé les 7,5 sur l’échelle de Richter avait occasionné la mort de 5.000 personnes et 9.000 autres blessées. Puis, le terrible séisme de Boumerdès en mai 2003, dont la magnitude avait frôlé les 7 degrés sur l’échelle de Richter, qui avait causé un bilan macabre de 2.266 morts et 10.261 blessés. Face à cette situation géologique du pays, la Direction générale de la Protection civile (DGPC) a été contrainte de s’adapter avec cette nature, voire avec les séismes, où de grands pas ont été franchis déjà. Consciente des changements climatiques qui se produisent sur la planète et qui peuvent provoquer d’importantes catastrophes naturelles et engendrer des dégâts considérables au pays, la DGPC s’y prépare depuis des années à travers l’intensification des manœuvres opérationnelles, l’accélération de la formation des éléments secouristes, l’acquisition des moyens et matériels modernes et l’élargissement de la coopération internationale.
Quatre grands et importants volets auxquels la DGPC travaille dur comme fer pour arriver à les traduire en réalité. Ainsi, de grandes manœuvres avaient été organisées en Algérie, des exercices simulant des séismes, feux de forêts et inondations. Après la grande manœuvre internationale « Seimex 2018 » organisée en avril 2018 simulant un grand séisme frappant l’Algérie, la Protection civile avait lancé en décembre 2018 un autre exercice important « Gorgex 2018 » sur les feux de forêts, avec la participation des secouristes français et espagnols.
L’évaluation de la capacité des unités d’intervention et leur préparation contre des catastrophes majeures faisaient parties des objectifs de ces grands manœuvres. Grâce aux manœuvres tels que
« Gorgex 2018 » ou encore « Simex 2018 », la DGPC avait eu l’occasion de tester et démontrer à la fois la complémentarité de la réalité vraie (terrain), de la réalité virtuelle (simulateur) et de la réalité augmentée (salles de crise) qui sera produite par ses unités d’intervention de nombreuses wilayas du pays.
Aussi, ces exercices ont permis à la DGPC de développer ses connaissances dans le domaine de la gestion des crises des feux de forêts et séismes, en impliquant d’autres services concernés tels que les collectivités locales, les institutions de sécurité et bien d’autres services.
Mieux encore, ces manœuvres de simulation ont permis à la DGPC de mettre en place les premiers supports cartographiques 3D modélisés des 200 km² du territoire national, dont la livraison et l’installation des cartographiques ont été réalisées le 9 décembre 2018, par la société Crisis simulation engineering. La réalisation de ces nouvelles cartographiques (cartes géographiques et géologiques du territoire national) permettra, désormais, à la DGPC de mieux contrôler les zones à hauts risques des feux de forêts et ce, en temps réel.
Sofiane Abi