Concert de Lila Borsali en célébration du Mawlid Ennabaoui

Opéra d’Alger Boualem-Bessaih

Un concert prolifique de musique andalouse a été animé samedi à Alger par la cantatrice à la voix suave, Lila Borsali, en célébration du Mawlid Ennabaoui Ech’Charif, devant un public nombreux et recueilli. Accueilli à l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaih, le spectacle, rendu en deux parties durant près de 90 mn, a été placé sous le thème de «Rouh Ennoufous», un voyage onirique vers la paix intérieure, la quiétude, l’amour et le sentiment de félicité. Après quelques istikhbars au qanun, luth et violon, exécutés dans les gammes apaisantes du mode mineur, la douzaine de musiciens, brillamment dirigés par Leila El Kebir au violon alto, a interprété un prélude musical qui a donné le «La» à la première partie du concert, dans une ambiance empreinte de convivialité. Dans une scénographie soft et ramassée et un éclairage, aux atmosphères feutrées, la cantatrice, très applaudie par l’assistance, a fait son entrée dans une tenue verdâtre de haute couture traditionnelle, ornée de belles broderies en fil doré. Lila Borsali, face à sa tablette électronique qui lui sert d’aide-mémoire, a entamé, dans la solennité du moment, noubet Raml El Achiya, rendue dans ses déclinaisons rythmiques et mélodiques. Avec une voix présente et étoffée la chanteuse a entonné notamment, Metchaliya, Touchia, Chams El Achiya Tasfar (M’çaddar), Selli Houmoumek (Btayhi 1), Harq Eddana (Btayhi 2), Lazala (derj 1), Dahrek, (Derj 2) Ma Achkou Chaki (Istikhbar), Wa Achiya (Nsraf1), Qad Ata Waqtou El Hana (Nsraf 2), Ya Mouqabil (N’çraf – M’khiless) et Echamsou Malet Nahwa Essoufoura (Mokhless). La complexité des cadences irrégulières que l’ensemble des musiciens maîtrisait parfaitement, dénote d’un travail de préparation rigoureux, entretenu avant le concert, une attitude qui n’est pas étrangère à Lila Borsali, une artiste professionnelle et exigeante en qualité. Devant un public conquis avec qui la chanteuse échangeait par moments, la deuxième partie a été consacrée aux chants spirituels, à l’instar des pièces, Safate Ennadra, Hayaw Nzourou, Bin Mekka Wel Madina et Zad Ennabi, interprétés à l’occasion d’El Mawlid Ennabaoui Echarif. Les textes au lyrisme poétique, ont été rendus sur un support musical relevé, avec les sonorités denses des instruments, exécutant de belles partitions qui ont restitué avec l’ensemble des musiciens, la valeur du travail et de l’exercice permanent qui a toujours valu au concert d’être apprécié de tous. L’orchestre, évoluant sous l’œil bienveillant de Leila El Kébir au violon alto, était composé de, Ghouti Hadjila à la Derbouka, Sofiane Bouchafa au Tar, Saïd GAOUA au set de percussions, Farid Mokkeddem au Ney, Rassim Bouabdellah à la Kouitra, Imad El Houari au Qanun, Djilali Rahmoun au Rebab, Saliha Ould Moussa au Luth, Hamza Bellouti au violoncelle et Rafiq Benhamed au violon.
Organisé sous l’égide du ministère de la Culture et des Arts, le concert, «Rouh Ennoufous», marque l’ouverture de l’année artistique 2022-2023 de l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaih.
R.C