«L’endettement des clubs de football professionnel»

Mohamed Mechrara rappelle ses conséquences sur les clubs :

Que de déclarations sur des sujets qui font tant de bruits non seulement lors des réunions du Bureau fédéral de la Fédération algérienne de football que dans les couloirs des diverses instances de football national.

L’endettement des clubs professionnels, voilà un sujet qui résonne à «un niveau totalement hors normes, se chiffrant en centaines de milliards». Lors d’une contribution publiée par un organe de la presse nationale et reprise sur sa page Facebook, l’ancien président de la Ligue nationale de football, Mohamed Mechrara, dit tout ou comment éviter au club de football de mauvaises situations.

Les clubs s’auto-piègent
Les sujets qu’il aborde sont énormes, et réveillent les consciences des gestionnaires du football. Le dossier de l’endettement, il en parle puisqu’il le maîtrise parfaitement. Pour lui, cette accumulation de dettes «s’est structurée dans l’Organisation (la désorganisation) des clubs, qui en abusent, et qui vivent avec, sans aucun espoir de régler un jour cet endettement». Ce qui frappe le plus, c’est le fait qu’il «est structuré pour être, toujours, en situation d’augmentation d’exercice en exercice et ne jamais être réduit». Pour lui il existe 3 grandes sources de dépenses et qui sont :
A- Les rémunérations des joueurs
Les salaires contractuels – les primes diverses
B – Les charges sociales
C- Les impôts collectés sur les revenus des joueurs
D- Les dettes d’hôtellerie, de restauration et divers
E- Les avances faites par des dirigeants

Des clubs se carbonisent
Ce qui est surprenant, c’est que ce phénomène fait partie des différentes crises qui secouent le football. Il s’agit, selon Mechrara de «ces charges, à l’exception des avances faites par des dirigeants, qui ne sont que partiellement comptabilisées et ne ressortent pas dans les bilans arrêtés en fin d’exercice, non seulement puisqu’il citera un autre exemple, celui «des dettes vis-à-vis des joueurs, les montants annoncés par La CNRL, et pas ceux qui auraient dû être en comptabilité».
Il explique «les montants annoncés par la CNRL sont les dettes réclamées par les joueurs, pas par la CNAS, pour au moins 36% de ces montants, ni par l’administration fiscale, qui serait de l’ordre de 20 à 30%». Ce qui signifie selon, l’auteur de cette riche contribution que «les chiffres d’endettement connus sont loin de refléter la réalité. Cette masse de crédit est énorme vis-à-vis de la société en général, n’est pas dû par ignorance des lois mais par le non-respect des lois de la République».

Les rémunérations des joueurs et entraîneurs
Un autre sujet aussi sensible que ceux développés plus haut. Il s’agit des «rémunérations des joueurs, pourtant définies dans un contrat de travail (d’engagement) conformément à la loi 90-11 du 21 avril 1990 sur les relations de travail, s’impose à l’ensemble des employeurs et des travailleurs algériens… mais aussi obligent les clubs de football à respecter leurs engagements contractuels vis-à-vis de tout leur personnel administratif ou technique pour leur garantir leur traitement et leurs droits sociaux et vis-à-vis des organes de sécurité sociale, la CNAS». Force est de constater que «les rémunérations des joueurs constituent la grosse part de l’endettement des clubs. Elles sont généralement connues qu’après le recours à la CNRL ou à la CRL de la FIFA, les comptabilités des clubs étant, pour la quasi-totalité, loin d’être règlementaires».

Les causes de cet endettement ?
Ce problème «vis-à-vis des joueurs provient également des règlements généraux de la FAF, qui bizarrement poussent à la formation d’un endettement certain» :
a- En fixant à deux ans minimum les délais d’engagement des joueurs. Cette obligation pousse presque tous les clubs à licencier sans aucune juste cause parfois des dizaines de joueurs.
b- En «autorisant à libérer» jusqu’à 4 joueurs au mercato : cette décision unique au monde, (aucune Fédération au monde n’autorise à libérer ou à recruter). Et cela pousse également les clubs à rompre des contrats en bonne et due forme, en contradiction totale avec les règles de la FIFA qui impose le respect total d’un contrat de travail d’un joueur et qui stipule dans l’Art 16 du statut du joueur «interdiction de rupture de contrat en cours de saison. Un contrat ne peut être résilié unilatéralement en cours de saison».
c- Lorsqu’il n’est pas payé à la fin de son mois de travail, le joueur a le droit, après un préavis qu’il fixe lui-même, d’être libre d’aller chercher un autre club, ou un autre emploi sans attendre de décision de la CNRL. Le joueur devient immédiatement qualifiable et la FAF doit le conforter. Il lui appartient ensuite de saisir la CNRL pour être dédommagé.
d- La FAF doit annoncer, dans ses règlements généraux, l’interdiction de recrutement pour tout club lors des deux périodes d’enregistrement.
A-ayant des litiges de non-paiement de salaires signalés à CNRL
B- n’ayant pas réglé les cotisations dues à la CNAS et reversé les impôts prélevés sur les rémunérations de son personnel
C- n’accorder un enregistrement que si une résiliation est justifiée légalement (fin de contrat, résiliation amiable acceptée). Ces situations doivent être justifiées par des documents probants que la Fédération doit exiger chaque fois que de besoin».

Synthèse de H. Hichem

Dans l’édition de demain : «En tant que sociétés, sont soumis au paiement des cotisations de sécurité sociales qui sont fixées à 25,5% de la masse salariale versée par la société»