Les Aigles de Carthage voleront-ils plus haut que les nuages ?

Coupe du monde Qatar-2022

Les Aigles de Carthage qui n’ont jamais réussi à passer le premier tour en six participations en Coupe du monde, veulent oublier ce tableau pour aller au-delà du premier tour et pourquoi plus que ça ? Selon les membres du staff, «cette fois-ci, nous surprendrons notre monde et nous décevrons ceux qui pensent que les Aigles ne voleront pas plus haut que le premier nuage».

Le paris des Aigles de Carthage
Le pari est jouable. Le capitaine de l’équipe tunisienne, Wahbi Khazri, rassure et déclare «je pense que nous pouvons sortir du groupe, nous savons que la France est là et qu’elle jouera pour gagner. Le Danemark et l’Australie sont de bonnes équipes, je pense que ce serait incroyable si nous pouvions le faire, la Tunisie n’a jamais dépassé la phase de groupe. Je pense que nous avons un groupe bien construit qui peut se qualifier dès le groupe», explique-t-il.
La France n’a rencontré les Aigles de Carthage qu’à quatre reprises (deux victoires, deux matches nuls), et jamais en compétition officielle. Lors du dernier amical, l’équipe dirigée par Raymond Domenech n’avait pas fait mieux que 1-1 à Radès, le 30 mai 2010. Hugo Lloris, l’actuel capitaine des Bleus, est le seul rescapé parmi les joueurs ayant disputé ce match de préparation au Mondial-2010.

«On y croit pas trop, mais bon»
Il faut rappeler que Khazri faisait partie de la sélection de la Coupe du monde de 2018 en Russie, lorsque la Tunisie a battu le Panama 2-1 et a remporté son premier match de Coupe du monde depuis 1978. Le capitaine des Aigles de Carthage avait trouvé le chemin des filets. Aujourd’hui les Aigles de Carthage sont décidés à surprendre leur monde. Depuis 2019, ils ont conservé leur cage dans 22 matches sur 47 et n’ont concédé que 29 buts en 25 sorties, avec des joueurs qui ont entre 27 et 30 ans. Dans les rues de Tunis, les Tunisiens doutent, ne s’aventurent pas dans des commentaires optimistes. Ils préfèrent se calmer et attendre, contrairement à ceux qui évoquent avec insistance que leurs représentants ne sont pas qualifiés pour faire de la figuration.

Faire dissiper les doutes
Se qualifier déjà pour la Coupe du monde n’était qu’un rêve, pas autre chose. Lors du tirage au sort des barrages du Mondial-2022, les commentaires étaient plutôt favorables pour les autres équipes aux Aigles de Carthage. Personne ou presque ne s’attendait à la qualification des Tunisiens. «Beaucoup ont douté des chances de la Tunisie de se qualifier préférant se prononcer sur leurs voisins». Pour les pessimistes, ils voyaient en vitrine l’Egypte, ou encore le Maroc. C’est pourtant la Tunisie qui s’est qualifiée, aux côtés du Maroc.

Faire mieux que les cinq précédentes participations
Les voilà prêts à s’envoler pour le Qatar, après 1978, 1998, 2002, 2006 et 2018, où les aventures prenaient fin dès le premier tour. Qu’en sera-t-il cette fois-ci lors de cette sixième Coupe du monde ? Ils promettent de faire briller leurs qualités sur la scène mondiale, mais cette fois dans un style différent grâce à la nouvelle philosophie de jeu adaptée ces dernières années. La FIFA estime, pour sa part, que les «Tunisiens ont offert une réussite majeure au football tunisien». Tout se résume lors de leur participation à la Coupe d’Afrique des Nations 2019, en Egypte, «où ils avaient réussi à se hisser dans le dernier carré et ce au terme d’une campagne, disant presque difficile qui les a vus sortir de la phase de groupes avec trois petits points et passer par les tirs au but pour venir à bout du Ghana et huitièmes de finale».

Eviter de reprendre aussitôt le même vol…
Cet échec, précédé de deux défaites en poule, Kadri et son prédécesseur ont tous deux misé sur des joueurs évoluant dans les Championnats du Moyen-Orient plutôt qu’en Europe à l’exception de pointures telles que Wahabi Khazri, Elyes Skhiri et Dylan Bronn. Une bouffée d’oxygène vient redonner vie et donc confiance à cette équipe décidée d’aller le plus loin. Leur tactique a porté ses fruits en décembre lors de la Coupe arabe de la FIFA Qatar 2021, dans laquelle les blancs et rouges ont atteint la finale avant de s’incliner face aux Verts algériens en prolongation.

Les réactions
Pour le journal Leader tunisien : «Il y aura depuis trois participations où on s’était contentés de faire de la figuration y compris lors de l’édition de 1998 en France où notre pays évoluait comme chez lui, puisqu’il bénéficiait de l’apport de la colonie tunisienne. Trois participations sans une seule victoire. Rien que des défaites et deux matches nuls».
Pour le même rédacteur du journal tunisien «quand on parle de la participation tunisienne à la phase finale de la Coupe du monde, c’est «l’épopée argentine» de 1978 qui vient à l’esprit, parce qu’elle était notre première participation. La plus brillante aussi, où nous avions enregistré nos meilleurs résultats, un match nul (0-0) contre le champion du monde sortant, l’Allemagne, une courte défaite contre la Pologne (0-1) et surtout, une victoire contre le Mexique (3-1), la première victoire d’un pays arabe et africain en Coupe du monde.
H. Hichem