«Djmawi Africa» galvanise le public

Salle Ibn Zeydoun

Un concert époustouflant de musique algérienne moderne, intitulé «Amchi», a été animé, jeudi soir à Alger, par le groupe «Djmawi Africa» qui a galvanisé le nombreux public, venu partager la joie du retour sur la scène où le nonet a connu ses premiers succès il y a 18 ans.La salle Ibn Zeydoun de l’Office Riadh El Feth (Oref), n’aura pas suffi à contenir le nombreux public, qui a du occuper, dans des atmosphères de grands soirs, les allées réservées aux déplacements des spectateurs.
Un accueil triomphal a été réservé aux neuf musiciens du groupe, apparus sous un éclairage sombre, sur un fond planant et une cadence N’çraf montant en crescendo, avant de rendre, près de deux heures durant, une quinzaine de pièces très appréciées par un public déjà surchauffé avant même l’entame de ce concert-événement. Abdelaziz El Ksouri (guitariste et manager du groupe), Zoheir Banarbi (Percussion / vocal), Mohamed Chahada (Saxophone / flûte), Koceila Adjrad (Saxophone / vocal), Issem Bosli (goumbri/ guitare / vocal), Amine Lamari (trompette / vocal / percussion), Fethi Nadjem (violon / mandole / vocal), Karim Kouadria (guitare basse) et Nazim Ziad (batterie), ont enchanté le public lors d’une soirée empreinte de joie et de convivialité.
Dans une ambiance électrique le nonet a rendu, entre autre pièces, «Amchi», «Ya ness djaret’li gharayeb», «Hamdouchiya», «Hmama», «Nefsi», «Thameghra N Tefsouth» (de Cheikh Sidi Bémol), «Es laâvit’s a ya vehri» (de Lounès Maâtoub), «Khellouni», «Dellali», «Bla drahem», ou encore «Sassiya».
Sous un éclairage vif et multicolore, les musiciens-chanteurs ont donc, entamé la soirée avec «Amchi», tube de leur dernier album éponyme, sorti en 2021, une pièce revisitée, tirée du patrimoine andalou et brillamment réarrangée dans la cadence «N’çraf».
D’autre part, Abdelaziz El Ksouri, a également fait montre de toute l’étendue de son talent de «meneur d’hommes» et de soliste avec un accompagnement bien cadencé et des envolées phrastiques de haute créativité, alors que Nazim Ziad a particulièrement brillé à la batterie.
L’assistance a hautement apprécié ce cocktail de pièces, anciennes et nouvelles, à l’esprit exclusivement algérien et africain», authentiques dans le contenu et ouvertes sur des «formes modernes algériennes», comme aime à le préciser Abdelaziz El Ksouri.
Se refusant d’inscrire le registre musical dans lequel évoluent les Djmawi Africa dans celui de la «World Music», le guitariste du groupe entend «mettre en valeur la richesse et la pluralité culturelles du patrimoine algérien», trouvant ainsi cette manière de classer les genres musicaux «réductrice».
Algérien d’origine palestinienne, le saxophoniste du groupe, Mohamed Chehada a révélé à l’APS, que le groupe compte revisiter une chanson traditionnelle palestinienne qui sera une des pièces phare de son prochain opus.
Dans une ambiance des plus festives, l’assistance a savouré tous les instants de ce spectacle, «époustouflant et authentique», de l’avis d’un spectateur.
Fondé en 2004, l’Ensemble Djmawi Africa a sorti cinq albums dont «Mama» (2008), «Echfa» (live et album / 2012), ou encore «Amchi» (2021).
R.C