«Dialogue symphonique» entre deux artistes

Galerie d’art «Aïda»

Un dialogue harmonieux et complémentaire entres les disciplines artistiques de la peinture contemporaine et de la sculpture sur métal est proposé au public, jusqu’au |29 octobre à la galerie d’art «Aïda» à Alger, par l’artiste plasticien Abderezak Hafiane et le sculpteur Abdelghani Chebouche qui y présentent le rendu de leur dernier projet de création.Intitulée «Dialogue symphonique», cette exposition se présente comme un dialogue autour de la musique, de la couleur, de la femme, de l’émancipation et de la culture touareg, entre la peinture et la sculpture en plus d’une recherche de lieux communs entre les deux disciplines.
Riche en relief et en mouvement, Abderezak Hafiane propose d’abord sa vision de la ville dans «La citadelle», une toile tout en strates où la modernité et la richesse dorée pose une chape chaotique sur une cité suggéré qui peine à garder son authenticité encore visible en filigrane par des symboles discrets.
Le dialogue entre les œuvres commence à partir de «Ebahissement Djanet», une composition faite d’assemblage de bois, de pinceaux et de tissus évoquant des éléments de la culture du Tassili pour se prolonger sur une série intitulée «Tondo» dont le support est une palette de couleurs revisitée faisant également référence aux instruments de la musique targuie comme l’Imzad.
A cette série est apposée la sculpture «Dassine», sur support de bois noir, comme un hommage à la plus célèbre poétesse de l’Ahaggar. Abdelghani Chebouche poursuit cet élan avec des sculptures suggérant la danse, l’élévation et l’émancipation, portant chacune un prénom féminin comme «Assia», «Hayet» ou «Souhila», inspirées par le parcours de personnes admirées par le sculpteur.
Le dialogue entre les deux univers se poursuit sur les supports, Abderezak Hafiane ayant pratiquement abandonné la toile à la faveur de grilles et mailles métalliques le rapprochant de l’univers du sculpteur dans des œuvres comme «Jour de pêche à Zanzibar». De son côté, le sculpteur Abdelghani Chebouche, qui propose des œuvres avec des patines noires, dorées ou avec un aspect de rouille ajoutant de l’authenticité à l’œuvre, s’est rapproché de l’univers de la peinture en utilisant une patine coloré composée de pigments et d’huile de lin.
Ce projet de création, fruit d’un travail de près de deux ans respire l’harmonie et met en avant de nombreux lieux communs entre des disciplines artistiques réputées cloisonnées, une atmosphère produite grâce à une scénographie judicieuse favorisant le dialogue et mettant en avant la transformation de la matière.
«Dialogue symphonique» implique également une dimension de formation et de transmission concrétisée par l’apport de Ikram Boussa, étudiante à l’Ecole des beaux-arts et stagiaire dans l’atelier de sculpture de Abdelghani Chebouche, qui a apporté sa touche à l’édifice en réalisant les patines colorées expérimentées par le sculpteur.
L’exposition est ouverte au public jusqu’au 29 octobre à la galerie d’art «Aïda».
R.C