L’administration annule le document et s’excuse auprès des étudiants

Une note de service fait polémique à l’université de Bouira

Une note de service interdisant aux étudiantes de parler ou de rencontrer leurs camarades de classe de sexe masculin a soulevé la contestation et les protestations des étudiants qui ont refusé de rejoindre les classes, observant un sit-in au niveau de l’université Mohand Oulhdaj de Bouira.

Une copie de cette note de service a été insérée par les étudiants sur les réseaux sociaux a fait couler beaucoup d’encre pendant les deux jours du week-end. Plusieurs associations et organisations non gouvernementales ont réagi à ce sujet indiquant que cette note de service est complétement absurde. Seuls, les partisans et les proches du courant islamiste qui, à travers des commentaires, balancés sur les réseaux sociaux ont approuvé les mesures annoncées sur la fameuse note de service. L’absence de la date et de la griffe du signataire sur ladite note de service a fait penser dans un premier temps à un éventuel faux document. Par le biais de la note de service controversée, il a été demandé aux étudiantes de ne plus rencontrer leurs camarades de sexe masculin, que ce soit dans la cour, les couloirs ou dans n’importe quel endroit de l’université. « Toute étudiante qui sera surprise avec un étudiant fera l’objet de sanctions, à savoir l’interpellation de ses parents et l’affichage de son identité sur le tableau réservé aux annonces ». Nous avons donné ici, un paragraphe de la note de service en question. Le retour des étudiants après le week-end a été quelque peu agité, et ce sont les étudiants des deux sexes qui ont laissé éclater leur colère, refusant de rejoindre les classes. Le mouvement de protestation a fait réagir l’administration de l’université qui a rapidement pris les choses en main. A la suite d’une réunion urgente avec les étudiants, l’administration a évoqué une erreur émanant de la responsable de la sécurité à l’intérieur de l’université à l’origine de la note de service. Dans un communiqué, l’administration a indiqué qu’elle a été surprise par le contenu de ce document émanant du chef de service de la sécurité de l’université sans pour autant prendre attache avec l’administration. « Seule l’administration peut signer une note de service ou autres document officiel », a indiqué le communiqué. L’administration et par le biais du même communiqué a présenté ses excuses aux étudiants. « Une enquête sera ouverte à ce sujet afin de déterminer la responsabilité de chacun et de prendre les sanctions qui s’imposent », a ajouté le communiqué. En somme, l’administration a réussi à convaincre les étudiants qui ont mis fin au mouvement de protestation avant de rejoindre les classes.
Moncef Redha