La solution : produire localement les intrants industriels

Hausse de la facture du transport et des matières premières à l’importation

Intervenant lors d’un panel animé au cours du Forum de l’export, organisé, jeudi dernier, par le Conseil du renouveau économique algérien (CRÉA), le Président-directeur général (P-dg) de l’Entreprise de produits hygiéniques Faderco, Amor Habes, a attiré l’attention des participants à cet événement, notamment, du Gouvernement sur «la nécessité de produire des intrants de l’industrie nationale localement, pour baisser le coût du produit national et ainsi hisser sa compétitivité à l’export et a plaidé, à l’occasion en faveur d’ «une campagne de promotion du label « Made in Algeria’’ à l’international pour faciliter aux produits nationaux d’intégrer les marchés étrangers, notamment en Afrique», selon l’Agence presse service (APS).
C’est la solution pour l’intervenant qui a expliqué que «si on n’atteint pas l’indépendance au niveau des intrants, nous ne serons jamais compétitifs face à d’autres opérateurs étrangers». Un point de vue que partagent de nombreux opérateurs économiques qui se sont plaints, déjà, du manque des matières premières qui affecte leur activité (rentabilité et hausse des coûts). C’est un constat. «Les opérateurs nationaux subissent une valeur supplémentaire sur les intrants importés en plus du coût de leur transport», a-t-il indiqué. A peine quelques mois après la levée des restrictions sanitaires, leur permettant de souffler un peu, les opérateurs économiques font face à de nouvelles contraintes financières et logistiques causées par la crise géopolitique en Europe de l’Est. Cette situation pèse encore lourd sur l’activité des entreprises nationales dont l’activité dépend de l’importation des matières premières.
«On s’est rendu compte qu’il fallait fabriquer nos propres intrants. Ça nous permet de maîtriser la qualité de notre produit, ses coûts et sa disponibilité», a-t-il indiqué, précisant que c’est important «pour une entreprise active à l’international, de maîtriser ses intrants en les fabriquant elle-même ou bien via des fournisseurs locaux».
Ceci éviterait bien des soucis à de nombreuses entreprises activant dans des secteurs stratégiques. L’actionnaire et administrateur en charge des affaires de la société Tosyali en Algérie, Alp Topcuoglu, a aussi regretté l’absence d’intrants fabriqués localement, évoquant l’expérience de son entreprise. «Actuellement, malheureusement nous importons par exemple l’ensemble des structures métalliques et les panneaux-sandwichs et cela induit des coûts supplémentaires liés notamment au fret», a-t-il souligné, mettant en avant l’importance de «la chaîne d’approvisionnement dans le processus d’export et que les fournisseurs doivent être efficaces et compétitifs». Il a appelé «les fournisseurs à investir davantage dans les créneaux des produits et consommables de l’industrie sidérurgique utilisés par la société Tosyali en Algérie».
«L’Algérie doit se servir de ses atouts actuels dont celui du bas prix de l’énergie notamment dans une conjoncture où les prix énergétiques ont flambé ailleurs dans le monde», a souligné de son côté, le président-directeur général (P-dg) du Groupe agro-alimentaire SOPI, Reda Salem Hachelef. Il a témoigné de l’expérience réussie de son groupe, expliquant qu’«avant, nous importions beaucoup de produits. Désormais, nous sommes en surcapacité, nous pouvons inverser la vapeur et conquérir les marchés européens surtout avec notre avantage concurrentiel énergétique».
Samira Tk