L’Algérie vise à porter ses exportations hors hydrocarbures à 10 milliards USD

De nouvelles mesures et réformes économiques mises en œuvre en 2023

«La gestion de l’économie nationale ne se fait pas selon une approche administrative, mais plutôt sur la base d’une approche purement économique », avait déclaré, avant-hier, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, en marge de l’inauguration du siège de l’Agence algérienne de la promotion de l’investissement (AAPI), lors de laquelle, il a procédé au lancement officiel du guichet unique de l’investissement, comme annoncé il y a quelques semaines.

Dans une autre allocution prononcée à l’ouverture du Forum de l’export, organisé le même jour, le chef du Gouvernement a réaffirmé l’engagement de l’Etat à accompagner «les opérateurs économiques en leur accordant des facilités, notamment à travers la numérisation du système fiscal et l’allègement des charges fiscales, et ce, dans le cadre d’une approche globale qui aura un impact positif sur les recettes du pays hors hydrocarbures», assurant qu’«en conjuguant les efforts, nous pourrons augmenter le volume de nos exportations hors hydrocarbures à 10 milliards de dollars fin 2023».
La valeur des exportations hors hydrocarbures jusqu’à la fin septembre ont atteint, selon lui, les 5 milliards de dollars et devrait dépasser les 7 milliards USD d’ici la fin de l’année 2022.
L’Algérie qui table sur la hausse de ses recettes pétrolières pour cette année et pour l’année prochaine prévoit aussi de hisser ses exportations hors hydrocarbures à 10 milliards de dollars à la fin 2023, à travers le soutien de l’investissement dans divers secteurs stratégiques et l’accompagnement des opérateurs économiques dans leurs projets de diversification et d’exportation de leur production vers d’autres pays.
M. Benabderrahmane ne cache pas son optimisme et se dit convaincu de «la capacité des opérateurs algériens à concrétiser cet objectif».
Les réformes économiques en cours devraient faciliter l’accès aux opérateurs économiques au foncier, au financement bancaires, mais aussi aux différents régimes d’incitation introduits dans le nouveau Code de l’Investissement, à l’origine de la reconfiguration de l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI), rebaptisée, Agence algérienne de la promotion de l’investissement (AAPI) inauguré avant-hier, au même titre que le lancement de la plate-forme du guichet unique de l’investissement, «destiné aux projets de plus de 2 milliards de dinars et aux investissements étrangers, jouit de la compétence nationale».
«1.500 exportateurs réalisant des opérations d’exportation effectives »
Le pays est en pleine transformation économique nécessaire pour renforcer sa résilience. L’Etat a pris d’importantes décisions visant particulièrement, le développement et le renforcement du commerce extérieur, mais aussi la production nationale afin d’encourager les exportations algériennes et réduire la facture des importations. «Les réformes dans le secteur du commerce extérieur ont entraîné une réduction des importateurs de 43.000 à 13.000 actuellement, et parallèlement une augmentation du nombre d’exportateurs de 200, irréguliers pour la plupart, à plus de 3.000 exportateurs enregistrés, dont 1.500 exportateurs réalisant des opérations d’exportation effectives», a fait état le Premier ministre, estimant que dorénavant «certaines structures à l’image des ports et aéroports devraient fonctionner selon les standards internationaux». «Le Gouvernement passera à la vitesse supérieure les prochains jours à travers l’aménagement d’autres ports tels que celui de Béjaïa, de Mostaganem et de Djen Djen», a-t-il ajouté. L’Etat adopte une gestion économique plus rigoureuse, pour atteindre les objectifs souhaités. «La gestion de l’économie nationale doit se faire sur la base d’une approche purement économique, l’accompagnement des investisseurs sur le terrain et la résolution des problèmes auxquels ils sont confrontés», a déclaré M. Benabderrahmane, estimant que «l’Algérie offrait des avantages dont plusieurs pays ne disposent pas». C’est aussi ce qu’il a indiqué en marge du lancement de la plate-forme du guichet unique des grands projets et des investissements étrangers, mis en place pour soutenir l’économie nationale ainsi que les investisseurs. Les secteurs stratégiques devraient enregistrer une croissance importante durant l’année 2023, selon lui. S’adressant aux opérateurs économiques présents au Forum de l’export organisé par le Conseil du renouveau économique algérien (CRÉA), le chef du gouvernement a affirmé que «l’année 2023 sera celle du renforcement de la sécurité alimentaire et sanitaire du pays qui demeure la priorité première de l’Etat », annonçant qu’»un travail est en cours pour développer l’industrie locale en vue d’assurer une couverture globale des besoins nationaux en produits de base qui connaissent actuellement de grandes fluctuations sur les marchés internationaux et qui peuvent enregistrer, dans l’avenir, une pénurie vu les changements géopolitiques sur la scène internationale ». Dans ses projections, le gouvernement vise à assurer «une couverture globale (100%) des besoins du pays en sucre et huile de table, et à 80 % de la demande nationale sur les produits pharmaceutiques d’ici fin 2023 ». Même attention portée aux secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire.

Samira Takharboucht