« Il est temps d’agir », selon Slimane Nacer

Monde arabe L’intégration économique arabe

L’enseignant universitaire et expert en économie, Slimane Nacer, a suggéré, hier et lors d’un entretien accordé à l’Agence presse service, une unification des pays arabes dans les domaines de l’énergie et de l’agriculture pour faire face aux multiples formes et risques qui minent aujourd’hui le monde.
« La grande obligation des pays arabes est aujourd’hui d’unir leurs forces en matière de l’énergie et de l’agriculture, car ces deux secteurs colossaux constituent un atout essentiel pour une intégration économique arabe, devenue aujourd’hui un impératif dans un monde en pleine mutation », a indiqué l’expert en économie à l’APS. Dans son entretien, Slimane Nacer, a déclaré avoir formulé des propositions pour aplanir les obstacles face à la concrétisation sur le terrain de l’intégration escomptée des pays arabes. L’expert en économie a affirmé, d’autre part, que les économies arabes se distinguaient par la diversité de leurs ressources et capacités. « Certains de ces pays sont riches en ressources énergétiques, d’autres en ressources agricoles ou halieutiques, en sus du commerce des services, constituant ainsi des atouts importants à même de consolider les échanges commerciaux interarabes », explique Slimane Nacer. Sur la même longueur d’onde, l’interlocuteur de l’APS a cité l’exemple réussi de la Grande zone arabe de libre-échange (GZALE), créée en 2009, où l’intégration commerciale entre les pays arabes a montré beaucoup de signaux positifs, « une étape obligatoire pour la concrétisation de l’intégration économique arabe en général », a soutenu l’expert algérien. En revanche, et malgré ces quelques signaux positifs, l’enseignant universitaire, Slimane Nacer, a jugé insuffisant. Pour lui, les grands retards causés par l’absence d’une politique de clairvoyance des pays arabes datent de plus de soixante ans. « En dépit des nombreux plans élaborés durant plus de 60 ans pour la réalisation de l’intégration économique arabe et des moyens importants mis en place à cet effet, cette démarche est toujours confrontée à plusieurs défis », a-t-il qualifié, ajoutant que le principal défi à relever dans l’espace arabe demeure celui de l’intégration, face aux imposants ensembles régionaux dans le monde. Citant plusieurs exemples et tentatives d’intégration économique entre Arabes, couronnés, malheureusement, par des échecs répétitifs, notamment le Sommet d’Amman en 1980, celui à travers le Fonds monétaire arabe (FMA), le Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES), l’Organisation arabe pour le développement agricole (OADA) et le projet de la GZALE, adopté en 1997, « toutes ces démarchent ont toujours fait face à plusieurs grands défis et obstacles », a fait remarquer l’expert en économie, Slimane Nacer. En chiffres, le commerce interarabe jugé « faible » ne dépassait pas 11% du total du commerce extérieur arabe en 2019, soit 112 milliards de dollars, a-t-il rappelé.
S. Abi