Le CESA fixe son cap pour un avenir économique commun

24 clauses adoptées lors de sa réunion

«Vingt-quatre (24) clauses liées au renforcement de l’action arabe commune dans les domaines économique et social », a indiqué, avant-hier, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, lors d’une conférence de presse animée au terme de la réunion du Conseil économique et social de la Ligue arabe (CESA), au niveau des ministres. Ces clauses seront soumises au Sommet arabe prévu les 1er et 2 novembre. L’Algérie promet de discuter et de tenter de lever tous les obstacles auxquels se sont heurtées toutes les tentatives d’intégration d’Etats arabes, en quête depuis des années d’une recette d’unité. L’Algérie vise la mise en œuvre d’une stratégie commune de développement socio-économique afin de renforcer le niveau de leur souveraineté économique.
Le CESA a défini lors de sa réunion les priorités actuelles de la Ligue arabe pour faire face aux défis institutionnels et structurels, dans un contexte socio-
économique international et régional très délicat. L’Algérie est bien décidée à réussir le 31ème Sommet de la Ligue des Etats arabes et de construire des projets communs édifiants.
L’engagement des pays membres de cette union correspond à leur niveau d’implication dans la réussite de leur projet qui devrait les aider à accélérer leur transition économique vers des économies résilientes, plus indépendantes et plus fortes.
Certains équilibres sont à rétablir. Atteindre la sécurité alimentaire, développer une agriculture durable, et renforcer la coopération dans le cadre de la Grande zone arabe de libre-échange (GZALE) figurent en tête des priorités de l’Union. Le développement de l’économie numérique, des usages pacifiques de l’énergie atomique et de la coopération spatiale arabe est aussi primordial pour s’adapter aux changements internationaux, qui ne semblent plus être conjoncturels. Maintenir dans le même temps leur élan de solidarité traditionnelle avec plusieurs pays.
Dans son élan de construire une Ligue arabe plus forte et influente, les pays membres tentent de trouver leur équilibre socio-économique pour aller de l’avant et passer le cap.
«Les 24 clauses adoptées à l’unanimité dans une ambiance fraternelle et après un débat constructif ont renfermé plusieurs recommandations sur des dossiers socio-économiques importants et sensibles, à leur tête le dossier de la sécurité alimentaire arabe», a indiqué M. Rezig.
La crise géopolitique en Europe de l’Est a aggravé, en effet, la situation alimentaire de nombreux pays arabes fortement dépendants du blé russe et ukrainien. Également incapables financièrement de faire face à la hausse des cours des produits alimentaires, notamment, industriels à l’international.
«Les indicateurs de sécurité alimentaire dans les pays arabes ont reculé de façon inquiétante non seulement à cause de la pandémie et de ses répercussions, mais aussi en raison de plusieurs facteurs et l’accumulation de nombreux problèmes», a indiqué de son côté, le secrétaire général de la Ligue Arabe, Ahmed Aboul Gheit, appelant, à l’occasion à «la cristallisation d’une vision arabe intégrée pour relever les défis de la sécurité alimentaire dans la région».
D’où la nécessité et l’urgence de redynamiser la GZALE pour renforcer le commerce inter-arabe, selon M. Rezig qui a reconnu la faiblesse, en dépit de l’établissement de la GZALE, des échanges commerciaux entre les pays arabes.
Les contraintes douanières seraient à l’origine du faible flux des échanges commerciaux entre ces pays. Des recommandations sont émises dans ce sens pour lever les obstacles et accélérer, entre autres, «la création de l’Union douanière arabe (UDA)», «la finalisation des procédures de ratification de la convention relative à l’organisation du transport, et les coûts de passage entre les pays arabe, en prévision de sa mise en œuvre», a souligné, pour sa part, la Secrétaire générale adjointe et cheffe du département des affaires sociales du Conseil économique et social de la Ligue arabe, Haifa Abu Ghazaleh.
Les participants à cette réunion ont aussi soulevé la problématique du changement climatique et technologique qui pourrait entraver leurs actions. Un autre défi d’urgence à relever et nécessite, selon Aboul Gheit, la coopération et le soutien par «les institutions et les conseils ministériels de l’action arabe commune, financièrement et politiquement, afin de leur permettre d’accomplir leurs missions de manière optimale au mieux des intérêts des citoyens arabes».
La lutte contre l’économie informelle dans les Etats arabes et la modernisation des réseaux financiers et bancaires sont indispensables, selon le CESA. D’autres questions d’ordre social ont été mises en avant lors de cette réunion.
Samira Takharboucht