Mohammed Mechrara : «Le football national peut être la référence»

Mohammed Mechrara, l’ex-président de la Ligue de football national, poursuit sa série d’analyse sur ce qui secoue le football national depuis des années.
L’ignorance des textes qui font imposer le professionnalisme à tous les clubs continue de cicatriser toute tentative de mutation du bricolage au profes-sionnalisme.

«Notre football se développe, mais…»
Mechrara qui anime sa page facebook, fait remarquer que «notre football vit à l’heure actuelle sur deux espaces territoriaux totalement différents, et sur deux espaces temporels tout aussi différents. Nous avons un football qui se développe en Algérie, mais avec une trentaine d’années de retard et dont le rêve est de gagner la compétition de la CHAN». Ceci pour ce qui est de la première tranche, la seconde «et un autre football extra territorial, totalement autonome dans sa gestion, composé en majorité de joueurs formés ou en formation à l’étranger, qui évolue dans son temps et qui a comme objectif la Coupe du monde».

«Un sous-football ?»
La différence est de taille, elle invite professionnels et spécialistes à prendre part à ce débat que propose l’auteur. Il s’agirait, selon Mohammed Mechrara, de comprendre que le football n’arrive pas à décoller et souvent contraint à chercher de meilleurs pilotes. «Cela est dû a priori plus à un dysfonctionnement qu’une organisation positive. L’avance de notre second football n’apporte absolument rien au premier, qu’il considère comme un sous-football. Il ne rend compte qu’à l’opinion publique». Le football national serait incontestablement en retard par rapport à ce qui est attendu, voire espéré.

«Le football local compterait 200 000 licenciés»
Cela ne veut pas dire qu’il ne va pas falloir abandonner la partie, mais plutôt lui permettre de se maintenir au meilleur niveau international. Pour Mecherara «notre premier football d’aujourd’hui vogue au gré du vent, sans boussole et sans programme de développement» et de rappeler que le football national «s’il est plus qu’honorable pour notre second football, qui se place entre la 30e et la 40e place mondiale, il ne peut en être de même pour notre football local qui aujourd’hui compte autour de 200 000 licenciés, un chiffre absolument non prouvé par un recensement sérieux, soit autour de 1 licencié pour 225 habitants».

Un décollage est possible
Oui mais, avec quel pays sommes-nous en course aujourd’hui, puisque pour Mechrara «si nous accusons un retard énorme», la question ainsi posée est vite traduite par l’ex-président de la LFP qui estime que la réponse est dans ces statistiques. «Des pays comme l’Allemagne compte 7 millions de licenciés pour 70 millions d’habitants, soit 1 licencié pour 70 habitants ou l’Angleterre qui compte 8 200 000 licenciés pour également près de 70 millions d’habitants, soit 8,5 joueurs pour 100 h. ou la France qui ne compte ‘que’ 2 300 000 licenciés pour une population de 68 millions d’habitants. Et c’est avec ces pays que nous sommes en course pour la Coupe du monde».

Ce n’est pas du boulot qui manque
L’analyse qui suit est amplement décortiquée par l’auteur, puisqu’elle renvoie son monde vers ce qui la caractérise. Enfin, il met en avant le côté positif de de la comparaison situé plus haut, et qui constitue pour lui un vaste chantier «ce n’est pas le travail qui va manquer», devait-il souligner, avant d’ajouter qu’il «est évident que nos objectifs ne sauraient ressembler à ceux de ces pays parmi les plus développés au monde. Mais il nous appartient de faire l’effort de définir un plan national de développement qui optimiserait nos moyens et nos ressources humaines et qui au bout permettent à notre football national de se placer au niveau des meilleurs».

«On peut être la référence»
Faisant une comparaison avec les pas cités, Mecherara estime et à juste titre que l’Algérie recèle des potentialités de référence qui permettent d’être cité comme référence puisqu’il cela «ne devrait en aucun cas nous empêcher d’évoluer dans le monde du football en regagnant pour le moins notre place dans le football africain des plus jeunes catégories aux seniors, y compris dans le football féminin complètement délaissé». A la lumière de ce qui a été écrit, on peut en déduire qu’un programme de développement de notre football qui ne prend pas en charge cette donnée relative au nombre de licenciés, extrêmement bas, est voué à l’échec. Donc un des objectifs majeurs est de passer de 200 000 à 400 000 licenciés en 4 années.

Les objectifs de l’Équipe nationale
D’abord, il estimera qu’ils sont la qualification aux compétitions de CM et de la CAF, et de figurer parmi le top 5 de l’Afrique et pour le football local de figurer parmi le quatuor final de toutes les compétitions de jeunes et des seniors, y compris nos clubs participants aux compétitions africaines. Ensuite «le football repose sur quatre piliers, chacun, étant indispensable à sa pratique. Les règlements du football, qui définissent ce qu’est le football, le terrain (les infrastructures), les hommes (dirigeant et administration, entraîneur, joueur, arbitre, médecin, les instances de gestion des compétitions et de l’application des règlements».
Synthèse de H. Hichem