La trêve conclue entre gouvernement éthiopien et rebelles tigréens saluée

Ethiopie

Plusieurs pays et organisations ont salué l’accord de «cessation des hostilités» conclu mercredi à Pretoria, entre le gouvernement éthiopien et les rebelles du Tigré y voyant «une étape importante» et «un premier pas crucial» vers la fin du conflit dévastateur qui dure depuis deux ans dans le nord de l’Ethiopie.

L’Union africaine (UA), qui a joué le rôle de facilitateur dans les discussions entre les parties au conflit en Ethiopie, organisées à Pretoria (Afrique du Sud), a félicité mercredi soir le gouvernement fédéral éthiopien et les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) d’avoir signé l’accord de «cessation des hostilités» dans le nord du pays.
«Je félicite chaleureusement les parties d’avoir signé un accord de cessation des hostilités à l’issue des pourparlers facilités par le groupe de l’Union africaine», a affirmé le président de la Commission de l’UA,
Moussa Faki Mahamat, dans un tweet avant de souligner «l’Union africaine s’engage à continuer à soutenir les parties pour parvenir à une paix et une réconciliation durables pour tous les Ethiopiens».
Pour sa part, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est également félicité de la signature de l’accord de trêve entre gouvernement éthiopien et rebelles tigréens le considérant comme une «étape audacieuse» et «un premier pas crucial» vers la fin du conflit dévastateur qui dure depuis deux ans et dans lequel la vie et les moyens de subsistance de nombreux Ethiopiens ont été perdus, indique dans un communiqué son porte-parole, Stéphane Dujarric. Selon son porte-parole, le chef de l’ONU s’«engage à soutenir les parties dans la mise en œuvre de l’accord et les exhorte à poursuivre les négociations sur les questions en suspens dans un esprit de réconciliation afin de parvenir à un règlement politique durable, de faire taire les armes et de remettre le pays sur la voie de la paix et de la stabilité».
M. Guterres a également félicité l’UA et son groupe de haut niveau pour la facilitation des pourparlers de paix et l’Afrique du Sud pour les avoir accueillis et a affiché la disposition des Nations unies à «aider les prochaines étapes du processus dirigé par l’UA».
Par la voix du porte-parole du département d’Etat américain, Ned Price, les Etats-Unis ont salué la trêve conclue entre le gouvernement éthiopien et les rebelles du Tigré, disant espérer que cet accord permettra de mettre en place «une cessation durable des hostilités» et ouvrira la voie «à la fin des violations des droits humains et des atrocités».
De son côté, le Royaume-Uni a «applaudi» la trêve, se disant «prêt à soutenir le processus de paix» dans le nord de l’Ethiopie.
«J’applaudis leur choix de la paix, ainsi que les efforts de médiation de l’Union africaine, de l’Afrique du Sud et du Kenya. Le Royaume-Uni est prêt à soutenir le processus de paix», a tweeté jeudi le chef de la diplomatie britannique James Cleverly.

La nécessité de l’application de la trêve soulignée

Le gouvernement éthiopien et les rebelles du Tigré ont conclu mercredi à Pretoria un accord de «cessation des hostilités» et sur un «désarmement méthodique», avait annoncé le haut représentant de l’UA pour la Corne de l’Afrique, Olusegun Obasanjo.
«Les deux parties au conflit éthiopien se sont formellement mises d’accord sur une cessation des hostilités, ainsi que sur un désarmement méthodique, ordonné, en douceur et coordonné», a affirmé l’ex-président nigérian.
L’accord, publiquement signé ensuite par les chefs des deux délégations, prévoit aussi «un rétablissement de l’ordre public, des services (au Tigré), un accès sans entrave des fournitures humanitaires, la protection des civils, entre autres», selon M. Obasanjo.
«Ce moment n’est pas la fin du processus de paix, mais son début. La mise en œuvre de l’accord de paix signé aujourd’hui est essentielle», a-t-il averti.
Le chef de la délégation du gouvernement éthiopien, Redwan Hussein, conseiller à la Sécurité nationale du Premier ministre Abiy Ahmed, a salué, de son côté, «l’engagement constructif» des belligérants «pour mettre fin à cet épisode tragique».
Peu après la signature de cet accord, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a fait part de son engagement «fort» à l’appliquer.
«Notre détermination à faire la paix reste inébranlable. Et notre engagement à coopérer à la mise en œuvre de l’accord est tout aussi fort», a déclaré mercredi soir M. Abiy dans un «message de gratitude» aux médiateurs de l’UA, posté sur son compte Twitter. Pour rappel, les combats avaient repris le 24 août dans le nord de l’Ethiopie, après cinq mois de trêve. Depuis les appels à la désescalade à travers le monde se sont multipliés, en vue de mettre un terme au conflit et alléger les souffrances des habitants de la région.
APS