La FAO sur le blé : baisse de production et hausse des prix !

Les prix du sucre, de l’huile et des produits laitiers en baisse en octobre

La sortie de la Russie de l’accord céréalier conclu avec l’Organisation des Nations unies (ONU) a provoqué une grande panique chez les Européens et plusieurs autres gouvernements qui ont crié au chantage alimentaire des Russes, à l’instar des Américains. La Russie dit, par ailleurs, réorienter ses livraisons de blé vers les pays sous-développés, particulièrement, en Afrique, durement touchée par la crise alimentaire et les changements climatiques. Dans son rapport publié vendredi dernier, l’Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a indiqué que «l’indice des prix des céréales a augmenté de 3% au cours du mois, sous l’effet notamment du blé qui gagne 3,2% par rapport à septembre», précisant, toutefois, que «l’indice a reculé de 14,9% par rapport à son niveau record enregistré en mars 2022, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie». Les prix mondiaux des produits alimentaires sont restés globalement stables en octobre, malgré une légère hausse pour les céréales, précise la même source.
L’incertitude liée à l’Initiative de la mer Noire serait à l’origine de la flambée des prix, a indiqué l’organisation onusienne, contestant «la révision à la baisse des disponibilités aux États-Unis d’Amérique». Pour rappel, l’Argentine a annoncé, récemment, l’annulation des commandes de blé de certains pays, à l’instar de l’Algérie, comme rapporté par certains médias. La sécheresse qui sévit dans ce pays d’Amérique latine est à l’origine des annulations de livraisons des commandes de blé. C’est ce qu’a affirmé la FAO, estimant qu’«en raison de la baisse des perspectives de production aux États-Unis et dans l’Union européenne, ainsi que des conditions d’ensemencement sèches en Argentine et de l’incertitude quant aux exportations de l’Ukraine», ce qui a provoqué, selon elle, la hausse des prix des céréales secondaires de 3,5 % par rapport à septembre, notamment, ceux du maïs, qui ont flambé plus.
Le prix des huiles alimentaires ont enregistré une légère baisse, selon ce même rapport. Idem pour les prix de «tous les produits laitiers qui ont baissé de 1,7% depuis septembre» et du sucre – 0,6%. Dans ces prévisions, la FAO table sur une baisse de la production céréalière, «prévue à 783,8 millions de tonnes en 2022». Même projections pour la production mondiale de céréales secondaires qui «devrait baisser de 2,8% à 1,467 millions de tonnes», et du riz qui «devrait chuter de 2,4% par rapport au record historique de 2021». Les grands importateurs de céréales tentent de renforcer leurs stocks de blé pour anticiper une éventuelle hausse des prix de ce produit de base, largement consommé au quotidien.
La question de la sécurité alimentaire et celle de l’eau sont au centre des préoccupations des pays du monde qui redoutent une crise humanitaire sans précédent, si aucune action n’est mise en œuvre par les pays développés, en particulier. La précarité alimentaire menace de nombreuses populations du monde.
Certains pays ont déjà mis en place de nouvelles politiques pour développer leur agriculture et système d’irrigation. L’Algérie s’engage à améliorer la gestion de l’eau et d’investir dans l’innovation afin de promouvoir de nouveaux système d’irrigation.
Samira Tk