Les COP se suivent et se ressemblent

? En juin 1992, à l’issue du Sommet de la Terre organisé à Rio de Janeiro, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), a été signée. Elle est entrée en vigueur en 1994. A travers cet instrument international, les Nations unies se sont dotées d’un cadre d’action regroupant les États membres pour réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de minimiser l’impact du changement climatique. La Conférence des parties à la Convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques (CCNUCC), appelée «COP», a pour fonction d’encadrer les efforts des États Parties dans ce sens.

La COP1 s’est déroulée à Berlin en 1995. Depuis cette date, les pays ayant signé la convention sur les changements climatiques ont pris l’habitude de se réunir chaque année, dans une ville différente, dans les fameuses COP pour parler du climat et de la lutte contre le réchauffement climatique. Des acteurs non gouvernementaux, appelés société civile, participent aux COP. En 1996, c’est Genève qui a accueilli la deuxième COP, immédiatement après la publication du deuxième rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). L’alerte est lancée : «les changements climatiques représentent un danger pour l’humanité». La COP3 est célèbre, elle s’est déroulée en décembre 1997 à Kyoto qui a donné son nom à un Protocole qui, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, est contraignant. Les émissions de CO2 de plus d’une centaine de pays sont encadrées. Les objectifs sont chiffrés : réduire de 5,2% les émissions de gaz à effet de serre planétaires en 2020 en se servant de l’année 1990 comme référence. Pour que le protocole de Kyoto puisse rentrer réellement en vigueur, il fallait au moins que 55 pays ratifient le traité.

Après avoir longtemps observé la prudence à l’égard du protocole de Kyoto, au nom des intérêts de l’Algérie comme pays exportateur de pétrole, le gouvernement algérien a adopté en décembre 2003 le décret portant ratification de ce texte. Mais l’entrée en vigueur du protocole est restée bloquée par le refus des États-Unis de le ratifier. Il est entré, enfin, en vigueur le 16 février 2005, grâce à sa ratification par la Russie, en novembre 2004. En parallèle, les rapports du GIEC sont publiés, aussi alarmants les uns que les autres. L’après-Kyoto commence, alors que les engagements des uns et des autres ne sont pas respectés. La COP21 tenue à Paris sort avec de nouveaux engagements et conduit, au fil des COP suivantes, aux mêmes déceptions. On en est à la 27ème, et toujours rien! Ce n’est sans doute pas avec le contexte actuel marqué par la course du monde développé vers les sources d’énergie quelles qu’elles soient, que ça changera.
L. A.