L’exigence de passer à la vitesse supérieure

Energies renouvelables

L’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE) a promis un bilan national détaillé sur la consommation énergétique finale, nationale et par secteur d’activité, et une analyse de la tendance des indicateurs d’efficacité énergétique.

Le bilan du CEREFE donne des chiffres qui montrent des progrès réels mais peu perceptibles: les kits solaires installés dans les zones isolées, évalués à 17,2 MW, constituent près de la moitié (46%) de l’ensemble des installations solaires hors réseau recensées à la fin décembre 2021 ; le programme de solarisation des écoles, évalué à une capacité totale de 6,7 MWc à la fin décembre 2021, a connu une augmentation de +2,8 MWc, réalisés entre 2020 et 2021, soit +73% d’augmentation par rapport à la fin décembre 2019 ; près de 840 écoles réparties sur l’ensemble du territoire national ont été équipées de systèmes solaires photovoltaïques à la fin décembre 2021 ; une capacité additionnelle de 2 MW est en cours de réalisation et concernera près de 339 écoles; sur une capacité totale de 9,9 MWc installée à la fin décembre 2021, l’éclairage public solaire représente désormais près d’un tiers (27%) des installations solaires hors réseau ; à la fin décembre 2021, les capacités d’éclairage public solaire installées ont plus que doublé par rapport à la fin décembre 2019 (soit +206% d’augmentation).
Les kits solaires distribués dans les villages enclavés et aux populations nomades permettent d’éclairer, faire fonctionner le réfrigérateur, regarder la télévision, recharger le téléphone. Les chauffe-eau solaires entrent discrètement dans le paysage énergétique.
On peut en trouver sur les toits des écoles, dans les mosquées. Il y en a un dans la cour du siège de l’Association écologique de Boumerdès (AEB) qui est également dotée d’un panneau solaire pour son alimentation électrique.
Fin septembre dernier, le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE) a doté son siège à Alger, d’une centrale électrique solaire constituée de 282 cellules solaires, d’une capacité de production de 106 kilowattheures, sur une superficie de 800 m2 au niveau du parking. Cette centrale réalisée avec des ressources humaines et des capacités algériennes est, symboliquement, un exemple pour d’autres établissements institutionnels. Plus important : le nouveau terminal de l’aéroport Ahmed Ben Bella d’Oran d’une capacité de 3,5 millions de passagers par an, est partiellement alimenté par plus de 4 500 panneaux solaires d’une capacité totale d’1,7 MW, posés sur l’immense toiture. L’objectif visé est d’équiper les onze aéroports de l’ouest et sud-ouest du pays en installations d’énergies renouvelables.

Economie d’énergie
La notion de sobriété énergétique qui est une préoccupation politique de premier plan, présente dans l’opinion publique en Europe, reste peu familière en Algérie et, semble-t-il, inconnue dans la classe politique. Le dimanche 14 août 2022, à 15h, suite à la hausse des températures en Algérie, un nouveau record de consommation d’électricité au niveau national a été enregistré, atteignant 16.822 MW.
Ce pic de consommation n’a été suivi d’aucun appel à l’économie d’énergie. Au contraire, le porte-parole du Groupe Sonelgaz, qui distribue l’électricité, a déclaré que ce fait exceptionnel «n’a eu aucune incidence sur l’état de la distribution, ni du fonctionnement du réseau électrique national et de ses équipements». Cet événement a été vu comme «un autre exploit pour Sonelgaz et son personnel également». Le site Energy Magazine a rappelé à cette occasion que « la consommation d’électricité a lieu (statistiques 2019) à raison de 46% dans le secteur domestique (logements et dépendances), 11% dans les collectivités locales, et 9% dans le secteur du commerce et des services divers. Ce qui fait 66% au total dans des domaines énergivores en matière de climatisation». La même source a fait remarquer que « le modèle de consommation énergétique actuel est basé sur une forte consommation de gaz naturel en hiver pour le chauffage et une forte consommation d’électricité en été pour la climatisation ». Pour Energy Magazine « l’absence d’isolation dans la majorité des immeubles ou des constructions individuelles, ainsi que la démocratisation du « climatiseur » dans les maisons, avec parfois 2 à 4 climatiseurs par foyer, ont rendu l’été de plus en plus énergivore ».
L’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE) a promis un bilan national détaillé sur la consommation énergétique finale, nationale et par secteur d’activité, et une analyse de la tendance des indicateurs d’efficacité énergétique. Selon l’APRUE, l’Algérie, en misant sur le potentiel énorme de l’efficacité énergétique, vise une réduction d’au moins 10% de sa consommation d’énergie finale, d’ici 2030, par rapport à l’année de référence 2020. Pour le premier semestre 2022, L’APRUE a annoncé avoir réalisé des «résultats encourageants» dans des projets qu’elle avait lancés durant cette période, notamment la conversion de 41.200 véhicules thermiques (à essence) au GPLc sur les 50.000 prévus.

L’Algérie à la COP 27
La ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Samia Moualfi, a fait savoir, récemment, que le Gouvernement œuvre à placer l’Algérie dans «une position très avancée à l’échelle internationale» en matière de respect des engagements internationaux inhérents aux changements climatiques. Le président Abdelmadjid Tebboune participera au Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement sur la mise en œuvre des engagements climatiques, qui se tiendra, les 7 et 8 novembre 2022, à Charm El Cheïkh (Egypte), dans le cadre de la 27e session de la Conférence des Etats parties à la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (Charm El Cheïkh, 7 novembre- 18 novembre 2022). On sait déjà que la COP28 se déroulera à Dubaï (Emirats arabes unis).
Le Sommet arabe qui vient de se tenir à Alger, les 1er et 2 novembre, a exprimé son soutien à l’Egypte qui abrite la COP 27 et a mis l’accent sur «la conjugaison des efforts en vue de consolider les capacités arabes collectives en matière de riposte aux défis posés, notamment, dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques, tout en appelant au développement impératif des mécanismes de coopération en vue de l’institutionnalisation de l’action arabe dans ce domaine.
Pour le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, la COP27 peut être un «tournant vers l’espoir». La COP 27 doit être le moment de «reconstruire la confiance et de rétablir l’ambition nécessaire» pour éviter une catastrophe climatique, a déclaré le chef de l’ONU lors d’une conférence de presse jeudi 3 novembre. Il est temps de conclure un pacte historique entre les économies développées et émergentes, un pacte dans lequel les pays développés réaliseront les engagements pris à Paris, pour aider les économies émergentes à accélérer leur transition vers les énergies renouvelables, a souligné Antonio Guterres. «La COP27 doit être le lieu où combler le fossé de l’ambition, le fossé de la crédibilité et le fossé de la solidarité. Le monde doit s’unir pour soutenir les pays en développement et les communautés vulnérables», a-t-il conclu.
(suite et fin)
M’hamed Rebah