Nouvelle publication en anglais sur sa vie et son œuvre

Hommage à Kateb Yacine

Des traductions vers l’Anglais de la poésie de Kateb Yacine (1929-1989), poète, romancier et dramaturge, ainsi que des analyses de son œuvre littéraire et poétique ont été publiées dernièrement sous le titre «Kateb Yacine, Soliloques and other poems» (Soliloques et d’autres poèmes).Publié aux éditions Frantz-Fanon, cet ouvrage est cosigné par les universitaires Boukhalfa Laouari de l’Université de Tizi Ouzou et Carmen Garraton Mateu de l’Université de Grenade en Espagne, qui proposent une vue d’ensemble des principales stations de la vie de Kateb Yacine et une traduction de son œuvre poétique.
En Préface de cet ouvrage de 188 pages, l’universitaire britannique Joseph Ford de l’Université de Londres, explique que sa découverte de la littérature algérienne s’est faite grâce au roman «Nedjma» de Kateb Yacine (…) une œuvre fondamentale qui lui a également fait connaître l’histoire du colonialisme en Algérie…».
Chercheur en littérature algérienne, Joseph Ford, indique que l’œuvre poétique de Kateb Yacine est restée «très peu connue malgré la traduction de ‘Nedjma’ vers l’anglais en 1991». Cet ouvrage vise donc, selon lui, à «mettre en lumière cette œuvre cruciale et lui redonner vie».
«Kateb Yacine, Soliloques and other poems», s’ouvre avec un poème de l’auteure et traductrice américaine Marilyn Hacker intitulée «A Kateb Yacine» suivi d’une traduction de la préface de «Soliloques» écrite par le jeune poète après avoir vécu les massacres du 8 mai 1945.
Les coauteurs abordent dans «Kateb Yacine, un révolutionnaire dans la révolution», l’enfance de l’auteur de «Nedjma», son environnement familial et son rapport à la littérature et à la poésie ainsi que son éducation et sa participation aux manifestations du 8 mai 1945 qui l’a mené en prison à l’âge de 16 ans.
L’ouvrage revient sur son incarcération, son séjour à Annaba où il a connu son premier amour et écrit son premier recueil, puis son voyage en France dans les années 1950 où il a publié «Nedjma» en 1956, son roman à succès, jusqu’à son militantisme politique pour l’indépendance de l’Algérie.
«Kateb Yacine, Soliloques and other poems» aborde également son parcours après le recouvrement de la souveraineté nationale et la publication de son second roman «Le polygone étoilé» en 1966 ainsi que son parcours dans le monde du théâtre avec «L’homme aux sandales de caoutchouc», «Mohamed prend ta valise» ou encore «Palestine trahie».
L’œuvre théâtrale katebienne porte en elle, selon l’ouvrage, une «grande dimension poétique» à travers la reconstitution d’un univers de symboles, de légendes et de culture populaire avec un focus permanent sur la femme et l’identité.
Les deux auteurs font ressortir les thématiques abordées par Kateb Yacine dans son œuvre et les symboliques qu’elles portent à l’image de la mort, l’oppression et les exactions coloniales, en plus de l’amour, de la culture et des coutumes ancestrales.
Chercheure en langues et cultures nord-africaines à l’université de Grenade, Carmen Garraton Mateu signe cet ouvrage avec Boukhalfa Laouari, professeur d’Anglais à la faculté des lettres et des langues de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou.
R.C.