Des résultats incertains

? Hier, lors d’une session intitulée «L’avenir de l’énergie», en marge de la Conférence des Nations unies sur le climat à la COP27, à Charm El Cheïkh, en Egypte, le Président égyptien Abdel Fattah El-Sissi a annoncé que l’Egypte lançait le même jour la première phase de production d’hydrogène vert à Ain Sukhna. Il a ajouté que la crise énergétique mondiale a imposé de grands défis aux pays pour assurer leurs besoins. Le Président Sissi a souligné que l’Égypte avait pris plusieurs mesures pour accroître la dépendance à l’hydrogène vert. Il a également annoncé le lancement du Forum mondial sur l’hydrogène renouvelable, qui vise un dialogue permanent et continu entre les institutions et organismes concernés par cette question et son commerce.

Le Président égyptien a également souligné que le Moyen-Orient et la Méditerranée orientale sont parmi les régions les plus touchées par les conséquences du changement climatique et ses effets dévastateurs à tous les niveaux. Al-Sissi a expliqué que la question est devenue tangible au cours des dernières années, qui ont été marquées par de graves événements climatiques allant des incendies de forêt aux inondations et aux pluies torrentielles qui ont causé d’énormes pertes humaines et financières. La COP27 vient juste de commencer alors que l’incertitude domine sur ses résultats. Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, lui-même a reconnu que la COP27 s’annonce comme la plus difficile, «les chances d’obtenir un accord cette année étant bien plus réduites qu’à Paris en 2015 ou que l’an dernier à Glasgow», a-t-il expliqué. Avant la COP27, de nombreux rapports ont été publiés ces derniers jours notamment par l’Agence internationale de l’énergie, l’Organisation météorologique mondiale ou encore l’ONU, montrant tous que le monde va droit dans le mur.

Il faut rappeler qu’en 2009, les pays développés se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 en faveur des pays en développement pour soutenir leur action climatique. Mais, selon l’OCDE, cet objectif n’a pas été réalisé, les pays développés n’avaient mobilisé que 83,3 milliards de dollars de financement climatique en 2020. Il faudrait attendre l’an prochain pour que l’objectif soit atteint, et ce n’est pas sûr. Un nouveau rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), publié le 3 novembre, révèle que «les flux financiers internationaux pour l’adaptation aux changements climatiques dirigés vers les pays en développement sont 5 à 10 fois inférieurs aux besoins estimés, et l’écart continue de se creuser». Selon les experts, les besoins annuels sont désormais estimés entre 160 et 340 milliards de dollars d’ici à 2030 et entre 315 et 565 milliards d’ici 2050.
L. A.