Un vendeur de bouquins interpelle le nouveau wali

Sidi Bel-Abbès

Le jeune Djouhri Riadh est vendeur de livres à proximité du siège de la wilaya. Cela fait 23 ans qu’il pratique cette activité, malheureusement «pas trop populaire» dans notre société. Franchement, la consommation de ce genre de produit n’encourage aucun à s’aventurer pour en faire un travail pour subvenir aux besoins de toute une famille. Son seul tort, c’est qu’il aime le livre, le lire et partager ce qu’il porte avec des désireux et trouver le moyen de faire de la lecture une culture dans le milieu sociétal.
Pour cela, explique-t-il, il y a un prix à payer, un sacrifice à faire. « Je n’ai jamais choisi cette activité, je l’ai aimée », se confit-il. Son seul obstacle c’est d’être à découvert, sans abris, à supporter la chaleur en été, la pluie et le froid en hiver et tout autre méfait de la nature comme tempête de sable et vent fort, «cela paraît peut-être aux yeux de ceux qui m’entendent qu’il s’agit juste d’une simple histoire», explique Riadh, «c’est toute une vie qui dure depuis 23 ans, jour après jour, mois après mois et année après l’autre, et vous n’avez maintenant qu’à imaginer les énormes difficultés que j’ai endurées et fait endurer à ma famille ». Riadh a depuis toutes ces années occupé ce périmètre au côté des responsables qui ne l’ont pourtant jamais remarqué ni senti sa présence, ni au moins montré le moindre intérêt à encourager cette activité de grande importance pour une société en détresse en matière de lecture et d’amour à ce mode de consommation qui nourrit l’esprit et ouvre des opportunités à une éducation meilleure et facile et à des horions de savoir dans tous les domaines.
Son cri ne date pas d’aujourd’hui. Chaque wali qui vient promet dans les coulisses de lui attribuer un endroit sur le boulevard de la Macta. Son rêve éclot et s’éteint juste après la mutation de ce même wali. Riadh voit aujourd’hui en ce nouveau wali un nouvel espoir renaître après 23 ans d’attente. Djillali Toumi