Mines : Vers la création d’une société algéro-turque

L’Algérie et la Turquie visent 10 mds USD d’échanges commerciaux

La Turquie a réaffirmé, jeudi dernier, par la voix de son ministre turc de l’Energie et des Ressources naturelles, Fatih Donmez, sa volonté de renforcer sa valeur des investissements directs en Algérie et l’élargissement des domaines de coopération dans, notamment, le secteur de l’énergie et des mines. Il a exprimé lors de sa participation aux travaux de « Algeria Investment Conference (AIC) » le souhait de la Turquie « à renforcer le partenariat avec l’Algérie dans les différents domaines de l’investissement dans le sillage de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi régissant l’investissement et de hisser les échanges commerciaux entre les deux pays à 10 Mds de dollars ».
Cette rencontre était une occasion pour le ministre turc d’aborder avec son homologue algérien, Mohamed Arkab, les perspectives d’investissements dans le secteur de l’énergie et des mines. Il a qualifié les relations entre le groupe public des hydrocarbures, Sonatrach et la société turque Botas de « solides ». Ils ont profité de l’occasion pour discuter des mécanismes et des voies de l’approfondissement des liens de coopération entre les deux entreprises, notamment « dans le domaine de la commercialisation du gaz, de la pétrochimie, de la prospection offshore et de la formation ».
L’Algérie et la Turquie visent à travers le renforcement de leur coopération économique et stratégique atteindre aussi les objectif d’inciter l’Union européenne (UE), membre de l’Union pour la Méditerranée (UPM) à investir davantage dans les pays du bassin méditerranéen. Les deux pays partagent les mêmes intérêts et objectifs sur le long terme et misent sur la souveraineté économique de chaque pays.
M. Arkab a mis en avant lors de cette rencontre « les opportunités d’investissement et de partenariat avec les sociétés turques dans le secteur de l’énergie en Algérie, dans le cadre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures ainsi qu’au niveau africain ».
L’Algérie, actuellement, convoitée pour son gaz par les Européens qui traversent la pire crise énergétique de leur histoire, offre à ses partenaires une multitude de perspectives commerciales et économiques. L’Etat algérien compte lancer dans les plus brefs délais la réalisation du projet de Gazoduc transsaharien Nigeria-Algérie, qui devrait alimenter d’ici quelques années l’Europe en gaz naturel. Sur le plan des infrastructures, le pays est en voie de finaliser la réalisation de l’autoroute transsaharienne et des zones franches.
La position géostratégique du pays attire de plus en plus d’investisseurs qui pourraient, désormais, bénéficier des nouvelles incitations fiscales, parafiscales et financières introduites dans le nouveau Code de l’Investissement, très attractif. Le ministre turc de l’Energie a souligné, en marge de cette rencontre que « la promulgation de la nouvelle loi sur l’investissement permettra de renforcer le partenariat entre la Turquie et l’Algérie dans différents domaines économiques », ajoutant que « la rencontre a permis aussi de passer en revue les aspects de la coopération et les opportunités d’investissement qu’offre le secteur des mines en Algérie, notamment dans le domaine de la recherche géologique, de l’exploration, de l’exploitation et de la production des matières minérales en Algérie ».
M. Donmez a remercié, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui l’a reçu au cours de sa visite en Algérie, assurant que « notre rencontre avec le Président Tebboune nous a offert l’opportunité de lui présenter un aperçu exhaustif de notre partenariat et de notre coopération en matière énergétique, dans le cadre du suivi de la Commission mixte algéro-turque ».

Projet de création d’une société algéro-turque
dans le domaine minier
« Le président de la République nous a encouragés à œuvrer dans le sens de l’approfondissement de nos relations bilatérales et de la consolidation des opportunités de l’action commune », a-t-il ajouté. L’Agence du service géologique de l’Algérie (ASGA) et l’Agence turque pour le développement des mines se sont rencontrées, selon M. Arkab, en marge de cet événement « en vue d’examiner la possibilité de créer une société algéro-turque dans le développement minier ».
La Turquie confirme ainsi sa volonté de diversifier ses investissements des entreprises turques en Algérie, principalement, actives dans « le bâtiment et travaux publics (BTP), de la confection, des industries pétrochimiques et de métallurgie ».
« La Turquie œuvre à exploiter les opportunités de partenariat riches et larges en Algérie, notamment les énergies renouvelables », a indiqué le ministre turc. La conjoncture actuelle offre aux deux partenaires l’opportunité recherchée depuis des années pour renforcer leur collaboration dans divers domaines, leur permettant d’accéder à d’autres nouveaux marchés.
Samira Takharboucht