Le malade dans le système pénal

Journée mondiale de la santé mentale

Dans sa déclaration d’ouverture, jeudi dernier, des travaux de la Journée mondiale de la santé, qui s’est tenue dans la salle des conférences de la wilaya de Blida, Abdemadjid Djebar procureur général de la cour de Blida, a souligné que l’amélioration de la santé mentale était «une priorité» comme en témoignent les mesures prises et qui seront «renforcées». Il a ainsi appelé l’ensemble des acteurs du secteur (pouvoirs publics, professionnels, secteurs partenaires et la société civile), à «redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs tracés pour l’amélioration de la santé mentale.» La célébration de cette Journée d’étude intervient dans un contexte qui coïncide avec le recul de l’épidémie de Covid-19, a-t-il fait observer, soulignant que celle-ci «aura des répercussions psychologiques qui imposent de redoubler d’efforts pour l’accompagnement psychologique des malades et de leurs familles, ainsi que des personnels de santé».
Abdelmadjid Djebar a affirmé que la santé mentale est un «droit fondamental» et «une préoccupation de santé publique prévue dans la loi sanitaire».
Les politiques adoptées dans ce domaine ont permis à l’Algérie de réaliser des «progrès tangibles», que ce soit en termes de structures (24 Établissements hospitaliers spécialisés actuellement), ou au niveau des services dans les Centres hospitalo-universitaires (CHU) et certains Établissements publics hospitaliers (EPH), ainsi qu’en termes de ressources humaines ou encore de la large couverture de la prise en charge de la santé mentale au niveau des établissements de proximité et des cliniques privées. Le ministre a indiqué que le Plan national de promotion de la santé mentale (2017-2022), qui comprend 6 axes stratégiques, vient compléter le programme national de santé mentale. Des défis restent cependant à relever, a-t-il dit. De son côté, le professeur Bencharif Mouhamed Amine, chef de service de psychiatrie au CHU de Frantz Fanon de Blida, a souligné que l’Algérie est «sur la bonne voie» en matière de prise en charge de la santé mentale, ajoutant que la célébration de cette Journée, qui a pour slogan : «La santé mentale pour tous» constitue une occasion pour mettre en exergue les défis auxquels la santé mentale est confrontée.
Il est à signaler que cette rencontre était animée par les éminents professeurs en psychiatrie et des représentants de la justice qui ont écouté et répondu aux interventions pertinentes et pointues de plusieurs cadres de la santé présents dans la salle.
De son côté le procureur adjoint d’El Affroun a évoqué dans son intervention un point essentiel, «Les personnes atteintes de maladie mentale comment sont-elles retrouvées dans le système de justice pénale» le code criminel est la loi sur la santé mentale de dernier recours. Le code criminel en Algérie est devenu la loi sur la santé mentale de dernier recours. Ses dispositions semblent être suffisamment solides pour créer un système complet de soins et de surveillance pour les personnes atteintes de troubles mentaux qui sont admises dans le système a un taux disproportionné.
Le problème le plus urgent est le fait que, à moins que le système de psychiatrie légale ne dispose de ressources suffisantes, nous ne pouvons pas nous acquitter du mandat que la loi nous confie. Comment redonner à l’accusé atteint de troubles mentaux le statut de patient ?
On peut soutenir que si le système avait fonctionné d’une manière optimale dès le départ, cet accusé n’aurait jamais perdu son statut de patient.
Rachid Lounas