Le pétrole garde le moral, à 95 dollars

Malgré le choc énergétique et alimentaire grandissant

Les prix du pétrole évoluent dans le vert, malgré les incertitudes qui plombent le marché concernant la demande. A la clôture de la séance hebdomadaire du marché, les cours de l’or noir ont dépassé les 95 dollars, soutenus par l’assouplissements des restrictions anti-Covid chinoises.
Une éventuelle réouverture du marché chinois pourrait en effet provoquer, selon les termes des experts, un choc de la demande et faire flamber les prix du pétrole sur le marché, alors que les pays consommateurs occidentaux peinent à trouver une alternative aux importations d’hydrocarbures russe. De plus les États-Unis qui ont promis de pomper 15 mbj suite à la décision de l’Opep+ de réduire sa production de deux millions bj n’arrivent pas à surmonter l’onde de choc inflationniste qui sévit dans le pays.
« Plusieurs facteurs ont soutenu les cours du pétrole avant le week-end, entre la perspective d’une Fed moins agressive et la réduction des quarantaines imposées aux voyageurs en Chine », a indiqué l’analyste chez Exinity, Tan Han, à l’agence de presse française AFP, reprise par le site d’information spécialisé, leprixdubaril.com. Les prix du pétrole pourraient atteindre plus de 100 dollars d’ici la fin de l’année 2022 et poursuivre leur ascension, si les Occidentaux plafonnent le pétrole russe qui a déjà trouvé preneurs.
La Chine est l’un des plus grands importateurs de pétrole russe depuis quelques mois. L’enjeu est de taille pour les pays producteurs qui tentent de renouer avec la croissance à l’instar de l’Algérie et de l’Arabie saoudite qui souhaitent adhérer au groupe Brics, non occidental. L’Algérie vient d’annoncer le dépôt officiel de sa demande pour rejoindre cette Alliance. Les Brics veulent accueillir de nouveaux membres pour certifier le passage de l’ordre économique mondial unipolaire à un monde multipolaire.
Ce qui ne déplait pas aux pays producteurs du pétrole, également, membres de l’Opep qui a scellé son alliance avec la Russie en 2016. Ce changement pourrait susciter le mécontentement des États-Unis qui avaient menacé le royaume wahhabite de représailles si ce dernier ne revoit pas à la hausse sa production pétrolière, ce que les Saoudiens refusent, malgré la pression.
L’arrêt de certaines entreprises en raison de la crise énergétique pourrait faire exploser l’inflation qui entravent aussi la décélération des banques centrales, européenne et américaine et plomber les bourses à l’approche des publications des bilans des entreprises. Une autre question s’impose : qu’adeviendra -t-il de la lutte contre les changements climatiques? L’Occident pourrait-il respecter ses engagements?
Certains experts redoutent un chantage d’un autre niveau qui pourrait cibler des pays producteurs de pétrole. Ce n’est pas dans l’intérêt des populations qui subissent le double choc de la crise climatique et alimentaire. L’Algérie et ses partenaires affichent leur solidarité et s’engagent à surmonter mutuellement cette période de crise multidimensionnelle.
Samira TK