Le pétrole se maintient au-dessus des 100 dollars

De janvier à octobre 2022

Le prix moyen du Brent, baril de référence de la Mer du Nord, s’est maintenu au-dessus des 100 dollars durant les dix premiers mois (janvier – octobre) de 2022. Selon les dernières données rendues publiques le Brent a affiché un prix moyen de 103,68 dollars pour la période allant de janvier à octobre de l’année en cours.

Et ceci, malgré une chute du prix moyen qui n’avait atteint que 89,75 dollars au mois de septembre, avant de remonter à 93,40 dollars le mois d’octobre passé.
Depuis le début de ce mois de novembre il est de 95,11 dollars le baril.
Pour les analystes des marchés pétroliers, l’équilibre entre l’offre et la demande reste très tendu. Pour maintenir les prix au dessous des 100 dollars les Etats-Unis continuent à puiser dans leurs stocks stratégiques. Jo Biden, le Président américain, qui vient d’éviter une débâcle de son parti lors des élections de la mi-mandat, a puisé en une semaine 3,4 millions de barils des réserves stratégiques.
Depuis septembre 2021 les Etats-Unis ont extrait plus de 212 millions de barils de pétrole des réserves stratégiques. Ces dernières sont au plus bas depuis juin 1984. Et ce qui certain, le Président américain ne peut recourir aux réserves stratégiques pour maintenir les prix au dessous de la barre psychologique des 100 dollars le baril au-delà de ce mois de novembre.
L’autre facteur qui maintien la pression sur les marchés pétroliers concerne la décision prise par l’Opep+ de réduire sa production de deux millions de barils par jour de novembre 2022 à fin décembre 2023. Une décision qui a crée de vives tensions entre Riadh et Washington. Mais cette décision ne semble pas, pour le moment, avoir une influence sur les prix.
Pour les analystes, l’Opep+ n’arrivait pas déjà à produire le quota qu’elle s’est fixé et qui est de l’ordre de 42,1 millions de barils par jour. Beaucoup de pays n’arrivent pas à atteindre leurs quotas en raison du désinvestissement qui a caractérisé l’activité pétrolière depuis 2015, année de l’effondrement des prix. Par ailleurs, la Russie, soumise à un embargo, a déjà vu sa production de pétrole baissée de 1,2 million de barils par jour. D’où ce faible impact de la décision prise par l’Opep+ sur les prix depuis le début du mois de novembre.
Sur un autre plan, les marchés seront plus attentifs à la décision prise par l’Union européenne de réduire de 90% ses importations de pétrole Russe à partir de janvier 2023.
En temps normal, l’Europe importe près de 3,6 millions de barils jours de pétrole russe. L’année prochaine, l’Union européenne doit trouver ces quantités ailleurs qu’en Russie.
Ce qui n’est pas aisé quand on sait que la majorité des pays exportateurs de pétrole n’ont pas de capacités de production supplémentaires à mettre sur les marchés.
Enfin, le prix du baril de pétrole est également tributaire de la croissance de l’économie mondiale. Les dernières prévisions du FMI et de la Banque mondiale tablaient sur une croissance de 3,2% en 2022 et 2,7% en 2023. Dans le cas où ces projections seraient vérifiées en 2023, il est attendu un prix moyen du baril de pétrole légèrement supérieur à 90 dollars.
Concernant l’Algérie, le prix moyen du Sahara Blend, pétrole algérien ayant de meilleures qualités est supérieur de cinq dollars par rapport au Brent.
De janvier à septembre 2022 et avec un baril à 100 dollars, les recettes des exportations d’hydrocarbures ont été de 42,6 milliards de dollars contre 24,1 milliards de dollars durant la même période en 2021. Ce qui représente une hausse de 77%. Et d’ici fin décembre, les recettes pourraient dépasser les 54 milliards de dollars.
Réda C.

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