Pouvoir d’achat : Le sucre et l’huile subventionnés à hauteur de 38,5 mds DA

L’Algérie vise 10 mds USD d’exportation hors-hydrocarbures en 2023, selon Rezig

Le soutien au pouvoir d’achat des Algériens à travers des aides financières indirectes (subventions) ou directes, est l’une des préoccupations principales de l’Etat qui prévoit d’allouer dans le cadre du projet de loi de Finances (PLF) 2023 « un budget de 38,5 milliards de DA pour la subvention du sucre blanc et de l’huile raffinée », a indiqué, avant-hier, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, lors de son audition par la Commission financière et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN). Pour le fonds de compensation, des frais de transports des marchandises vers les régions du Sud, l’Etat accorde au ministère, dans le même cadre, une enveloppe financière d’un (1) milliard de dinars.
« Le budget global alloué au secteur du commerce dans le cadre du PLF 2023 s’élève à 66,21 milliards de dinars », a précisé le ministre, réaffirmant ainsi l’engagement de l’Etat à soutenir le pouvoir d’achat des Algériens laminé par l’inflation qui touche majoritairement les produits de large consommation.
La poursuite des subventions publiques des produits de large consommation indique la détermination des autorités de soutenir les consommateurs à faibles revenus, durement affectés par l’impact de la pandémie du Covid-19, mais aussi par les conséquences de la guerre en Ukraine, à l’origine du choc énergétique et alimentaire que connaît le monde aujourd’hui.
Dans son dernier rapport, publié la semaine passée, l’Organisation onusienne de l’agriculture et de l’alimentaire (FAO) a affirmé la stabilisation des prix du sucre et de l’huile sur le marché mondial, contrairement aux produits céréaliers qui connaissent une légère hausse des prix et une baisse de la production. Ces facteurs sont à l’origine de la flambée des produits de base, mais aussi des produits industriels transformés.
L’Etat algérien s’engage, malgré cette situation d’incertitude, à poursuivre sa politique de subvention pour venir en aide au citoyen à faibles revenus, renonçant, à priori, à la réforme de ce système.
Il est utile de rappeler dans le contexte actuel les raisons qui poussent les autorités à renforcer le budget du ministère du Commerce dont « les frais envisagés dans le cadre du budget de fonctionnement du secteur du commerce au titre de l’année 2023, s’élèvent 57,38 milliards de DA, tandis que les frais prévus dans le cadre du budget d’Equipement s’élève à plus de 8,87 milliards de DA », a expliqué le premier responsable du secteur.
Le Gouvernement a accordé au secteur du commerce « une enveloppe financière globale de 2,15 milliards de DA pour la mise en œuvre d’un nouveau programme.
Cette somme sera répartie comme suit : « 200 millions de DA pour l’aménagement des laboratoires de contrôle de qualité et de répression des fraudes à Adrar, Béchar et Tamanrasset », « 200 millions de DA pour l’acquisition d’équipements scientifiques de recherche des résidus des pesticides dans le blé au profit des laboratoires de Annaba, Oran et Alger », a précisé le ministre. Un montant important « de 1,31 milliard de DA sera consacré à la réalisation et l’équipement de neuf sièges de laboratoires de qualité et de répression des fraudes à Illizi, Beni Abbès, In Guezzam, El Meghaier, El Menia, Touggourt, In Salah, Djanet et Ouled Djellal », a-t-il ajouté.
Soucieux de l’état de santé des consommateurs, le ministère s’engage à surveiller la qualité des produits proposés sur le marché, mais aussi à lutter contre la fraude et le détournement des produits subventionnés par l’Etat par certaines parties.
La protection du consommateur est une « ligne rouge ». Les prix des produits subventionnés sont fixés par voie réglementaire par l’Etat et ne devraient aucunement être manipulés. Cette manipulation additionnée au phénomène de stockage des produits alimentaires conduisent à la hausse des prix sur le marché et à la pénurie. Le ministère s’engage à lutter contre ces pratiques et à renforcer les exportations des produits algériens hors-hydrocarbures vers d’autres marchés, tout en veillant à assurer en permanence la disponibilité les produits de premières nécessités au niveau local.
« Le ministère s’engage à poursuivre l’encouragement des exportations hors hydrocarbures et l’accompagnement des exportateurs en leur apportant le soutien nécessaire pour améliorer leurs capacités concurrentielles en vue d’atteindre 10 milliards de dollars comme valeur des exportations algériennes hors hydrocarbures au titre de l’année 2023 ».
Samira Takharboucht