Djamel Belmadi : «Je suis un éternel insatisfait»

Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu un Djamel Belmadi aussi détendu. Le sélectionneur des Verts qui s’est présenté hier à la Conférence de presse au Centre technique de Sidi Moussa, n’a pas respecté le timing de 30 minutes qui lui était imposé.Comme à son habitude, il s’est étalé sur les réponses. La rencontre a donc duré une heure. Et c’est donc tout logiquement que cette réunion débute par des questions relatives aux deux matches amicaux le 16 novembre face au Mali au stade Miloud Hadefi d’Oran et la Suède le 19 du même mois à l’Eleda Stadium de Malmö. «Nous avons un premier match contre une équipe voisine, du continent africain avec des joueurs évoluant dans de grands clubs européens et qui jouent même la Ligue des champions. Je dois préciser que cela fait longtemps que nous négocions avec cette sélection de haut niveau.
D’ailleurs, elle pouvait aller au Mondial, elle aussi. C’est un match difficile, comme on le souhaite. On recherche la difficulté pour tenter de trouver des solutions, aligner des joueurs pour s’habituer aux matches africains et progresser», déclare Belmadi. «Il s’agira aussi d’une première pour certains tout en gardant des anciens dans chaque compartiment. On ne peut pas mettre tous les nouveaux en même temps», ajoute-t-il. Pour ce qui est de la Suède, il dira que c’est un autre style de jeu, avec des joueurs de qualités qui évoluent en Europe dans des clubs huppés. «C’est une situation à gérer pour continuer à progresser.
La Suède a, elle aussi, raté le Mondial alors qu’elle pouvait y être», précise le sélectionneur national. Il a aussi été question des nouveaux venus.
A commencer par le novice Mehdi Leris qui fait les beaux jours de la formation italienne de Sampdoria (Serie A). «Il a des qualités. Il a un parcours spécial puisqu’il est né en France. Par la suite, il a atterri en Italie alors qu’il n’avait que 17 ans. C’est un joueur polyvalent, évoluant parfois piston gauche, parfois piston droit, arrière droit ou au milieu où il a été formé.
Il a une culture tactique en dessus de la moyenne. On va voir comment il réagit en sélection. Je dois préciser au passage que nous le suivons depuis longtemps déjà», dévoile-t-il avant de parler de Aribi du CR Belouizdad qui ne brille pourtant pas en championnat local, lui l’attaquant qui ne marque pas beaucoup de but «Là aussi c’est un joueur que l’on suit depuis un moment déjà, à savoir depuis qu’il était en Tunisie.
Il avait la trajectoire de Bounedjah. Il faut savoir que l’Equipe nationale, c’est la forme de présent. Peut-être que lui ne marque pas beaucoup, mais moi j’ai aimé son activité sur le terrain. Il fait du travail pour l’équipe. C’est comme ça, le malheur des uns, fait le bonheur des autres. Delort est blessé, Bounedjah ne joue pas car son championnat est à l’arrêt, à Aribi de nous montrer ce qu’il sait faire».
Puis c’est le cas des bi-nationaux, Aït Nouri-Aouar qui est traité. Pour ce dernier, Belmadi n’a pas dit grand-chose, ce qui laisse croire qu’il n’a pas changé sa nationalité sportive, contrairement à Aït Nouri.
La FIFA a même adressé le document en question à la Fédération algérienne de football, il y a seulement deux jours ce qui fait que ce joueur ne pouvait être présent pour ce stage. «Il sera probablement avec nous au mois de mars, s’il est en forme et s’il n’est pas blessé. Il faut savoir que ce processus a débuté en octobre 2019. A l’époque, il n’avait pas accepté de venir en sélection, il n’avait que 19 ans» affirme le sélectionneur. Commentant le retour du gardien M’Bolhi, «il adore la sélection. Il a fait d’énormes sacrifices. Aujourd’hui, je lui tends la main, je ne fais pas de social, mais je sais qu’il peut encore donner. Dommage pour lui, il évolue à un niveau qui n’est pas le sien, mais je lui fais confiance». Concernant le cas de Farès Chaïbi, le milieu de terrain de 19 ans de Toulouse qui n’aurait pas reçu sa convocation, Belmadi n’a pas voulu trop s’étaler «je ne veux pas rentrer dans les détails.
Ce que je peux dire c’est que ce joueur a pris sa décision de venir sans aucune hésitation. Il y a des problèmes que nous rencontrons lors des dates FIFA, c’est comme ça. Quant à la présence de quatre gardiens de but, il a été clair, à savoir qu’il pouvait y avoir des défections, sachant que Zeghba par exemple, ne joue pas en club. «Il ne devait pas être
présent, mais il est là, alors qu’il n’a même pas repris l’entraînement». Puis il y a cette fameuse question qui vient remuer le couteau dans la plaie, celle de savoir s’il n’a pas de regret par rapport au match raté face au Cameroun qui nous a empêchés d’aller au Mondial-2022. «On a beaucoup parlé sur ce match. Pourquoi Atal a joué à gauche, manque de concentration en fin de matches, choix des joueurs… Vous devez savoir que je me remets toujours en cause puisque je suis un éternel insatisfait. Vous encaissez un but sur une longue balle, ce n’est pas un problème tactique. Nous avons gagné le Cameroun chez lui, chose qui n’était pas arrivé. Est-ce que je devais pour autant changer de système de jeu à domicile ? Si je l’avais fait, on m’aurait dit, c’est à cause de cela», décrypte-t-il.
Enfin, il a terminé par souhaiter une bonne coupe du Monde pour le Qatar, son deuxième pays, comme l’a précisé, mais il a surtout lancé un appel en direction des supporters algériens, où qu’ils soient afin qu’ils respectent les hymnes nationaux surtout lors du CHAN prochain qui aura lieu en Algérie. Belmadi ne s’est pas remis de l’élimination du Mondial-2022.
Sofiane Gassouma