CARE appelle à l’approfondissement du débat sur la relance de l’investissement

La nouvelle loi vient d’entrer en vigueur

Le Cercle d’Action et de Réflexion pour l’Entreprise (CARE), un think-tank algérien, vient d’appeler à l’approfondissement du débat sur la relance de l’investissement après l’étape de clarification du régime légal. « Le réaménagement qui vient d’être opéré du cadre légal et réglementaire régissant l’investissement était certes nécessaire, mais non suffisant ». « En soi, il s’agissait de corriger une situation anormale dans laquelle notre pays élevait des obstacles face aux investisseurs, là où tous les pays du monde mettent au point des politiques qui les encouragent et les soutiennent.
Cette mise à niveau accomplie sur le registre du droit, il reste l’essentiel, à savoir travailler les autres volets de l’environnement économique de l’investissement », estime-t-il dans sa note intitulée : « Le manque d’efficacité, talon d’Achille de la politique publique d’investissement en Algérie », publiée avant-hier mardi. La nouvelle loi sur l’investissement, qui a longtemps focalisé l’attention, rappelle-t-il, vient d’entrer en vigueur.
Le Gouvernement y a affiché les priorités qu’il compte observer dans l’orientation de la politique publique d’investissement et y a adapté les mesures de soutien dont bénéficieront les nouveaux projets d’investissement en phase avec ses choix de politique économique.
Les textes réglementaires d’application de la loi ont été rapidement promulgués.
« La question maintenant posée est de savoir comment faire pour que cette politique de soutien à l’investissement se traduise concrètement en termes de croissance forte et durable et qu’elle favorise en bout de course la diversification tant recherchée de l’économie algérienne », note CARE. Chacun, poursuit la même source, sait le poids des pesanteurs bureaucratiques qui altèrent le fonctionnement de notre économie et qui, trop souvent, contrarient la mise en œuvre des politiques publiques.
Et, par ailleurs, nombre de questions d’ordre pratique demeurent toujours posées, touchant notamment aux difficultés d’accès au financement de l’investissement, aux incohérences des nombreuses réglementations, aux échanges extérieurs et à diverses restrictions parsemant le parcours de l’investisseur. « C’est ce débat qu’il paraît maintenant utile d’ouvrir afin que la ferme volonté de relance de l’investissement maintes fois réitérée par les autorités publiques puisse trouver une traduction opérationnelle », ajoute CARE.
Notre pays, fait-t-il remarquer, n’a eu de cesse depuis toujours de déployer des efforts immenses en matière de mobilisation de ressources investies. « Même si l’image est peu connue et peu mise en exergue, les chiffres, de ce point de vue, sont clairs et lourdement significatifs : l’Algérie fait partie des pays au monde où l’effort d’investissement est le plus élevé », relève CARE.
Considérant que cet effort qui, toutefois, reste globalement peu efficace et a besoin de se traduire de manière beaucoup plus conséquente en termes de croissance économique sur le terrain.
Pour CARE, le problème d’efficacité de l’investissement est, sans conteste, le véritable talon d’Achille de la politique économique de l’Algérie. « C’est un problème que les analystes les plus sérieux pointent de longue date, de manière insistante et qui mérite de faire l’objet d’une attention plus soutenue de la part des politiques économiques gouvernementales », écrit-il, ajoutant que s’il est un domaine qui conditionne la qualité de la croissance future de l’économie algérienne et où, par conséquent, des inflexions significatives devraient être attendues au cours des prochains mois et des prochaines années, c’est bien celui-là.
« Cette contrainte d’inefficacité de l’investissement étant structurelle, les réponses à y apporter sont nécessairement complexes et multiformes, et requièrent des analyses plus affinées de la part des institutions publiques qui en ont la charge ».
Rabah Mokhtari