A l’unanimité : C’est un nouveau départ pour une industrie automobile solide et compétitive

Réactions suite à la publication Des décrets exécutifs et des cahiers de charges

La publication au Journal officiel (JO) n° 76 des Décrets exécutifs du 17 novembre 2022 fixant les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de concessionnaires et de construction de véhicules n’a pas manqué de faire réagir les acteurs du secteur qui attendaient depuis longtemps pour pouvoir relancer leurs activités. C’est le cas du patron du groupe Elsecom, concessionnaire automobile, Abderrahmane Achaïbou qui a qualifié cette démarche de «grand progrès», estimant que l’important est
d’«accompagner la transition du secteur vers l’électrique».
Pour lui ces «cahiers de charges sont une coupure avec les précédents», et que la mesure d’interdire l’importation des véhicules équipés de moteurs diesels n’«est pas mauvaise». Une décision saluée par le président de l’Organisation algérienne de protection du consommateur et son environnement (Apoce), Mustapha Zebdi qui a affirmé, à son tour, que cette mesure s’inscrit dans le cadre de la protection du consommateur algérien.
Pour lui, il n’y aucun doute que cette nouvelle réglementation est différente des précédentes et apporte un nouvel élan au secteur, mais il est nécessaire pour s’engager dans une approche d’innovation afin d’atteindre l’objectif tracé par l’Etat.
Là, il s’est interrogé, selon le communiqué posté sur sa page facebook officielle, sur la disposition des concessionnaires automobiles à suivre. «Vont-ils relever le défi d’y parvenir au cours du premier trimestre de l’année 2023 ?», s’est interrogé M. Zebdi dans sa publication, faisant ainsi allusion au délai de la mise en place des installations, d’aménagement et d’obtention de la licence temporaire d’importation de la première voiture.
C’est un défi que doivent relever les deux parties, pouvoirs publics et concessionnaires, pour pouvoir relancer la vente des véhicules neufs dès le début de l’année 2023, et ce, bien sûr après la publication des textes d’applications de la loi de Finances (LF) 2023 au débat actuellement au Parlement.
Le patron d’Elsecom estime que le nouveau règlement accorde plus de liberté aux acteurs du secteur. «Il y a plus de liberté laissée aux acteurs de la profession, contrairement à ce qui existait dans les précédents cahiers des charge», a-t-il déclaré au média en ligne Magrebémergent.net qui a recueilli sa réaction quelques heures après la publication des deux Décrets exécutifs des concessionnaires et de la construction de véhicule et les Cahiers des charges y afférent, jeudi 17 novembre 2022, conformément aux instructions données par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors du Conseil des ministres tenu, lundi dernier à Alger.
L’Etat a pris son temps dans l’élaboration des nouveaux cahiers fixant les nouvelles conditions d’exercice de l’activité des concessionnaires et de la construction de véhicules pour redonner un nouveau départ au secteur et effacer les erreurs du passé. «On a allégé les contraintes pour permettre la reprise de l’activité des concessionnaires. On a notamment abandonné les deux articles «sataniques», dont l’un obligeait les concessionnaires à être propriétaires des murs de leurs concessions et l’autre limitait à deux les marques qu’ils pouvaient importer», a souligné M. Achaibou qui a recommandé, par ailleurs de «gérer toutes les incidences, notamment pour le parc déjà existant».
Commentant l’article 7 du Cahier des charges fixant les conditions et modalités d’exercice de l’activité des concessionnaires, M. Achaibou a estimé que «l’obligation de se doter d’un camion de dépannage pour les concessionnaires paraît également une charge inutile ajoutée aux concessionnaires», tout comme la disposition de «recruter toutes les équipes professionnelles avec leur CV et les déclarations CNAS avant même d’avoir obtenu les agréments». C’est «très coûteux», selon lui.
«Le groupe Elsecom est en discussion pour être partenaire d’un constructeur automobile important en Algérie», selon la même source. L’objectif d’investir dans le long terme dans l’industrie automobile et profiter des nouvelles incitations introduites dans le Cahier des charges fixant les conditions et modalités de construction de véhicules. M. Achaibou a d’ailleurs exprimé, dans sa première réaction, sa satisfaction quant à ces nouvelles dispositions.
Le taux d’intégration progressif fixé dans ledit texte est «pertinent ». «C’est une incitation indirecte à réduire les coûts de production en accélérant l’intégration. Pour être compétitif sur les marchés africains et arabes», a-t-il indiqué, n’hésitant pas à appeler à pousser ce taux d’intégration de 30% au terme de cinq ans d’activité à 50% «pour ainsi encourager les exportations comme indiqué dans le règlement». Pour rappel, Renault Algérie (Oran) avait, récemment, souligné son souhait de se relancer sur le marché conformément au nouveau Cahier des charges afin de se repositionner. En conclusion, ce nouveau règlement reflète la détermination des autorités d’asseoir une véritable industrie automobile d’ici quelques années.
Samira Takharboucht