«Hausse des recettes pétrolières : Le FRR atteindrait 2.300 milliards DA en 2023»

Kassali présente les prévisions de croissance économique du pays à l’APN :

Le ministère des Finances prévoit une croissance économique de 3,7% d’ici la fin de l’année qui passera à 4,1% en 2023, grâce à l’amélioration du niveau de production nationale, notamment, hors hydrocarbures qui devrait enregistrer au cours de l’année prochaine «une croissance de 5,6%» et des mesures de soutien aux ménages et à l’économie qui ont contribué à l’appréciation, entre autre, de la valeur de la monnaie nationale, le Dinar. Cette appréciation inédite enregistrée au cours des deux derniers trimestres soutient les prévisions optimistes annoncées par le ministère des Finances qui s’attend, également, à un ralentissement du rythme de l’inflation qui devrait atteindre «en 2023 5,1%, contre 7,7% dans les prévisions de clôture pour 2022».
L’amélioration des principaux indicateurs macro-économiques dans le pays atteste de la volonté de l’Etat de renforcer la valeur des investissements nationaux et étrangers dans les secteurs stratégiques, mais aussi par son engagement à poursuivre son soutien aux ménages algériens pour éviter l’effondrement de leur pouvoir d’achat, mais aussi garantir la stabilité sociale.
«Les dispositions contenues dans le projet de loi de Finances (PLF) 2023 viennent donner une nouvelle dynamique à l’économie nationale et consolider la politique sociale de l’Etat», a affirmé, avant-hier, le ministre des Finances, Brahim Djamel Kassali, lors de la séance questions-réponses à l’Assemblée populaire nationale (APN), durant laquelle, il a assuré que l’Algérie détient les moyens financiers ou budgétaires nécessaires pour faire face à ses dépenses, mais aussi pour réduire les déficits, budgétaire et de trésorerie.
Il n’a, d’ailleurs, pas nié la difficulté que rencontrent ces dernières années les entreprises nationales, publique et privée, confrontée à une crise de trésorerie importante dans un contexte inflationniste.
De nombreuses mesures incitatives sont introduites dans le projet de loi de Finances (PLF) 2023 en faveur des investisseurs et des start-ups qui devraient désormais profiter d’un nouvel écosystème plus stable, favorable, mais aussi compétitif, évoquant, les interventions de l’Etat pour réduire l’impact de la double crise sanitaire et financière sur les entreprises (abattement fiscal et accès facile au crédit bancaire), leur permettant de reprendre leurs activités dans de meilleures conditions. C’est aussi l’objectif de l’accélération de la mise en œuvre des réformes fiscales et financières. «Les financements fournis par les banques publiques à l’économie ont atteint en 2021 un cumul de 10.424 milliards de dinars hors le rachat par le Trésor public des crédits syndiqués», a-t-il expliqué, ajoutant, dans le même sens, que «les banques publiques financent les entreprises nationales à hauteur de 10.000 milliards de dinars». En contrepartie, le Gouvernement s’attend à une forte contribution et implication des entreprises publiques et privées dans la relance économique du pays qui vise dans l’absolu diversifier les ressources de financement et la production pour soutenir la croissance économique hors hydrocarbure.
Le déficit persistant du budget de l’Etat et du Trésor public suscite l’inquiétude des députés qui ont interpellé le ministre de tutelle sur les solutions proposées pour réduire ces déficits, le déséquilibre des finances publiques et le financement des projets structurants.
Le ministre a tenu à préciser, avant d’exposer ses propositions, que malgré ces déséquilibres «l’Etat ne va pas recourir au financement extérieur, mais plutôt au financement intérieur à travers le recours au marché financier outre la mobilisation de ressources financières importantes par l’adoption de mesures contenues dans le programme du Gouvernement à même d’alléger la pression sur le budget de l’Etat par le développement des outils de financement bancaire».
Concernant le financement du déficit budgétaire au titre de l’exercice 2023, le ministre a indiqué, qu’il «sera financé par le recours aux ressources du Fond de régulation des recettes (FRR) disponibles à la fin de l’année 2022 qui devra atteindre 2.300 milliards DA, à l’excédent prévisionnel de la fiscalité pétrolière en 2023 et au financement à travers le marché des valeurs du Trésor».
Le Gouvernement prévoit l’ouverture de banques algériennes à l’étranger, à savoir au Sénégal, l’autre en Mauritanie à travers le regroupement sous forme de holding de quatre banques publiques, à savoir la BNA, le CPA, la BEA et la BADR.
Il s’engage aussi à améliorer la gouvernance de la gestion des finances publiques, à travers la révision de la comptabilité publique pour passer progressivement d’une comptabilité budgétaire à une comptabilité générale, plus efficiente et transparente.
Par ailleurs, le pays peut toujours compter sur ses réserves de changes qui devraient augmenter «d’ici la fin de 2023 à 59,7 milliards de dollars, soit une augmentation de 9% par rapport aux réserves attendues d’ici à la fin de 2022».
Un autre indicateur positif sur le plan d’échange commerciaux, selon le premier argentier du pays, «la balance commerciale connaîtra, ainsi, un excédent l’année prochaine de 9,4 milliards de dollars à la faveur de l’augmentation du niveau des exportations à 46,3 milliards de dollars, par rapport au niveau attendu des importations, prévues à 36,9 milliards de dollars».
Samira Takharboucht