Arkab veut relancer l’interconnexion électrique euro-méditerranéenne

La puissance électrique de l’Algérie s’élève à 25 000 mégawatts

En plus de couvrir les besoins nationaux en électricité, l’Algérie vise à exporter une partie de son électricité vers l’Europe, via l’Italie. Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab ne cache pas son ambition de renforcer davantage la production nationale pour répondre aux besoins des pays limitrophes, visant, en parallèle, de produire de l’électricité à partir des énergies renouvelables. Si le pays veut profiter de la crise énergétique actuelle qui secoue, particulièrement les pays européens depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Algérie doit adapter sa stratégie à l’évolution du marché international qui favorise de plus en plus l’énergie verte. « Le pays est aujourd’hui un fournisseur sûr et fiable de gaz, ce qui lui permet, avec ses capacités éprouvées, d’être encore à l’avenir un fournisseur fiable d’électricité à haut rendement », a-t-il déclaré hier, lors de sa participation, hier, aux travaux de la conférence sur « les interconnexions électriques en Méditerranéen ».
Il a mis en avant la capacité électrique importante de l’Algérie, au moment où le monde fait face à une crise inédite de pénurie d’électricité.
Certains pays européens ont dû relancer les centrales nucléaires et à charbon pour répondre à leurs besoins, au mépris de leurs engagements pour le climat.
L’Algérie pourrait, en effet, leur venir en aide, à condition que ces pays investissent davantage pour connecter les deux rives.
Les enjeux climatiques et financiers qui résultent de la crise énergétique et économique actuelle, accélèrent la prise de conscience des pays maghrébins qui semblent déterminés à renforcer la coopération et l’intégration énergétique entre eux. « Quatre associations énergétiques méditerranéennes et maghrébines, desquelles le groupe Sonelgaz est membre, ont procédé, à Alger, à la signature du « Protocole d’Alger », visant le renforcement de la coopération et de l’intégration énergétique régionale », a indiqué un communiqué du ministère.
Le Protocole d’Alger a été signé, selon la même source par « le secrétaire général de Med-TSO, Angelo Ferrante, le SG de Comelec Khaled Nouasri, la SG de l’OME, Nour Elhouda Allal, et la SG de Medener, Roberta Boniotti ». Ce protocole intervient au moment où de nombreux pays européens, la France, l’Espagne et même la Grèce tentent d’accélérer « la réforme du marché européen de l’électricité ». Pour exporter de l’électricité vers les pays du sud de l’Europe, l’Algérie insiste sur l’importance de développer des interconnexions, des câbles sous-marins permettant d’exporter de l’électricité au-delà des frontières marines.
« L’Algérie dispose d’une capacité de production d’électricité de plus de 25.000 mégawatts, avec un besoin moyen de 12.000 mégawatts, et un pic de pas plus de 17.000 mégawatts, ce qui lui permet d’offrir une capacité journalière de 10.000 mégawatts sur le marché régional », a indiqué le ministre du secteur, lors de cet événement, évoquant, à l’occasion, « la réalisation de l’ambitieux programme de développement des énergies renouvelables, cette capacité pourra être relevée de 15.000 mégawatts d’électricité propre ».
L’Algérie veut venir en aide à une Europe sous tension, et pour s’en sortir les 27 pays de l’Union européenne (UE) seront obligés d’importer de l’électricité pour traverser cette zone de haute tension.
C’est un défi stratégique et une priorité pour l’Algérie, a fait savoir le ministre, rappelant, à l’occasion, l’importance de la proximité géographique de l’Algérie avec l’Europe qui jusque-là lui a permis de renforcer la coopération énergétique entre les deux parties.
L’Algérie est un fournisseur fiable de gaz naturel à l’Europe, a-t-il souligné, estimant, toutefois, qu’il faut aussi s’adapter à la transition énergétique et revoir la stratégie de coopération et d’intégration électrique maghrébine et penser à développer « des réseaux électriques intelligents » .
Le Président-général (PDG) de la Sonelgaz, Mourad Ajal avait annoncé au mois de juillet dernier, dans un entretien accordé à l’agence APS que « l’Algérie était en train de faire des études avec les Italiens pour la réalisation d’un câble sous-marin qui va partir d’Annaba vers l’autre rive (Italie) », précisant qu’ « une fois réalisé, l’Italie sera une porte d’exportation de l’énergie pour l’Algérie ».
Samira Takharboucht

Voir sur Internet
www.lnr.dz.com­­­