Peine de mort pour 49 accusés !

Procès du meurtre du jeune Djamel Bensmaïn

Ouvert mardi 15 novembre au Tribunal pénal de première instance de Dar El-Beïda (Alger), le procès des accusés dans le meurtre du jeune Djamel Bensmaïn en août 2021 à Larbaâ Nath Irathen (Tizi Ouzou), s’est terminé jeudi 24 novembre par un verdict condamnant 49 accusés à la peine capitale.

Selon le communiqué du procureur général près la Cour d’Alger, «les mis en cause étaient poursuivis pour crime d’homicide volontaire et lynchage du cadavre de Djamel Bensmaïn outre la mise à feu volontaire des forêts ayant entraîné la mort de plusieurs personnes».
Les accusés sont poursuivis pour plusieurs chefs d’inculpation dont la commission d’actes terroristes et subversifs attentatoires à la sécurité de l’Etat et à l’unité nationale, participation à un homicide volontaire avec préméditation et guet-apens, incitation à la violence contre les membres de la Force publique, incitation à la discrimination et diffusion du discours de haine et autres accusations, ajoute la même source.
Le tribunal criminel de première instance de Dar El-Beïda a condamné 28 accusés à des peines allant de deux à dix ans de prison ferme, assorties d’amendes allant de 100.000 à 200.000 DA, et a acquitté 17 autres. En outre, le chef du Mouvement terroriste «MAK», Ferhat M’heni a été condamné à la perpétuité avec confirmation du mandat d’arrêt international émis à son encontre pour des chefs d’accusation liées au meurtre de Djamel Bensmaïl, assassiné en août 2021 à Larbaâ Nath Irathen dans la wilaya de Tizi Ouzou. Le Tribunal a condamné à la même peine, quatre coaccusés en état de fuite hors du territoire national, dont l’adjoint du principal accusé, le dénommé Brahim Belabès. Le Tribunal a, d’autre part, transféré le dossier d’un autre coaccusé dans la même affaire, au tribunal correctionnel. Cent-deux accusés, dont quatre (4) femmes étaient poursuivis dans cette affaire pour plusieurs chefs d’accusation, à savoir la commission d’actes terroristes et subversifs contre l’Etat, l’unité nationale et la stabilité et le fonctionnement normal des institutions, en semant la terreur au sein de la population et en créant un climat d’insécurité en agressant des personnes, en mettant leur vie en danger et en portant atteinte à leurs biens, ainsi que la participation à un homicide volontaire avec préméditation et guet-apens. Dans son réquisitoire, le procureur général avait souligné que ce crime avait pour objectif la déstabilisation du pays, à travers les tentatives du mouvement terroriste «MAK» et de ceux qui embrassent ces idées de l’engouffrer dans un tunnel sombre.
Le crime qui a coïncidé avec les incendies de forêts enregistrées durant l’été 2021 a été commis suite à «un complot ourdi visant à semer le trouble et la zizanie», avait-il ajouté. «Il s’agit-là d’actes terroristes visant à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité de l’Etat et à entraver le fonctionnement de ses institutions», a estimé le procureur général. Le procès a été marqué par la projection de vidéos diffusées par les accusés sur les réseaux sociaux, montrant des détails du crime et la vague de panique et de terreur provoquée au sein de la population. Les extraits de ces vidéos, projetés lors du quatrième jour de ce procès, ont montré les détails de ce crime odieux, depuis l’interception de la victime dans la ville de Larbaâ Nath Irathen et son agression par les accusés. Les vidéos ont montré aussi le lynchage de Djamel Bensmaïl, brûlé vif et dépouillé de ses objets personnels, notamment son téléphone portable. Elles ont révélé également les agressions contre le véhicule des services de police, la destruction de certains biens et la désobéissance des accusés aux appels au calme lancés par les forces de la Sûreté nationale, ainsi que la prise d’assaut du siège de la sûreté de Daïra de Larbaâ Nath Irathen.
Les vidéos auxquelles se sont référés les services de la police judiciaire dans leurs investigations liées à ce crime, font ressortir les discours de haine et de racisme ainsi que les slogans subversifs de l’organisation terroriste «MAK» scandés par les accusés pendant et après le crime qui a eu lieu en parallèle avec les incendies ayant ravagé la wilaya de Tizi Ouzou ainsi que plusieurs wilayas de l’Est du pays pendant l’été 2021.
Les extraits projetés ont mis en évidence le climat d’anarchie et de terreur semé par les accusés sur le lieu de l’incident (ville de Larbaâ Nath Irathen).
Les accusés ont été confrontés aux vidéos et photos prises qui les incriminent.
Lakhdar A.